Une experte des Nations Unies a averti le lundi que le conflit mené par Israël à Gaza a toujours été, dès le début, une « guerre contre le droit à la santé », soulignant qu’il a « entièrement effacé » le système de soins de santé dans l’enclave palestinienne.

L’expertise spéciale onusienne, Tlaleng Mofokeng, chargée du droit de toute personne à jouir du plus haut niveau possible de santé physique et mentale, a accusé Israël de traiter les droits de l’homme de manière « sélective ».

S’adressant à des journalistes à Genève, Mofokeng a rapporté qu’après quelques jours seulement d’agression israélienne sur Gaza, l’infrastructure médicale a subi des dommages « irréparables ».

Elle a déclaré que les équipes de soins de santé, au milieu d’un bombardement israélien incessant sur Gaza, sont restées pendant des mois à travailler dans des conditions déplorables, avec une pénurie considérable en fournitures médicales.

Mofokeng, en tant qu’experte spéciale qui ne reflète pas nécessairement les positions de l’ONU, a insisté sur le fait que cela a toujours été une « guerre contre le droit à la santé » depuis le début.

« Le système de soins de santé à Gaza a été complètement effacé, tout comme le droit à la santé à tous les niveaux », a-t-elle poursuivi.

L’offensive israélienne sur Gaza fait face à une opposition croissante à l’échelle mondiale. La campagne militaire de l’État hébreu a transformé de vastes zones de l’enclave densément peuplée en décombres et provoqué une grave crise humanitaire, avec des avertissements de famine imminente.

Les hôpitaux du secteur, protégés par le droit international humanitaire, ont été à plusieurs reprises attaqués.

50 Corps Exhumés

Le dimanche, la défense civile de Gaza a annoncé avoir extrait au moins 50 corps de personnes enterrées après avoir été tuées par les forces israéliennes dans un hôpital à Khan Younis.

Plus tôt ce mois-ci, l’Organisation mondiale de la Santé a indiqué que le siège israélien avait transformé l’hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza, en « une coquille vide » à part les corps.

Mofokeng a ajouté que « la destruction des installations de soins de santé continue d’atteindre des dimensions qui n’ont pas encore été pleinement mesurées ».

Elle a noté qu’elle n’avait reçu aucune réponse d’Israël concernant ses inquiétudes et qu’elle n’avait pas encore eu la possibilité de visiter le secteur palestinien ni Israël.

Il est clair, selon elle, qu’Israël « tue des civils palestiniens et leur cause un préjudice irréparable ».

Elle a souligné qu’Israël « provoque délibérément et sciemment la famine, la malnutrition, et une déshydratation prolongée ».

Les conditions actuelles à Gaza « sont en totale contradiction avec le droit à la santé », a conclu l’experte.