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Pourquoi Hend Sabry a réussi à adapter Crossroads pour le monde arabe

par Sara
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Pourquoi Hend Sabry a réussi à adapter Crossroads pour le monde arabe

Pourquoi Hend Sabry a réussi à adapter Crossroads pour le monde arabe

Hend Sabry.. Une Pionnière Visionnaire

Peu d’actrices arabes ont réussi à bâtir une carrière qui leur confère un contrôle créatif sur les projets qu’elles produisent, passant d’un simple « accessoire » à côté d’un héros masculin à des créatrices à part entière avec une vision artistique unique. Parmi ces rares talents, la Tunisienne Hend Sabry se distingue particulièrement.

Actuellement, Hend Sabry présente la série « Mafterak Torok » (« Crossroads »), l’adaptation arabe de la série américaine « The Good Wife », réalisée par Ahmed Khaled Moussa et mettant en vedette des acteurs comme Eyad Nassar, Jomana Murad, Hoda El Mofty, Majed El Masry, et Ali El Tayeb, ainsi qu’une pléiade d’invités spéciaux.

Hend Sabry.. Initiatrice de Projets

Il est aisé d’associer la série « Mafaterak Torok » à Hend Sabry sans exagération. Correspondant parfaitement à son penchant pour des œuvres qui promeuvent l’autonomisation des femmes arabes, cette série place les femmes dans des rôles bien souvent plus diversifiés que les rôles traditionnels. À titre d’exemple, on peut citer la série « Rechercher Ala », qui a rencontré un franc succès et dont la seconde saison est en production, ou encore le documentaire « Les Filles d’Olfa », lauréat du prix du meilleur documentaire au Festival de Cannes l’année dernière, sans oublier le film « Kira & El Gin » où elle incarne une militante égyptienne contre l’occupation britannique.

Dans « Mafaterak Torok », Hend Sabry incarne l’histoire d’Amira Al-Alfi, une mère et ancienne avocate qui avait mis entre parenthèses sa carrière pour soutenir celle de son mari devenu un haut fonctionnaire, consacrant tout son temps à sa famille. Mais ce monde parfait s’effondre à la suite de scandales et de l’incarcération de son mari, mettant toute la fortune familiale sous séquestre.

Amira doit alors repartir à zéro, sans expérience, cherchant à subvenir aux besoins de ses enfants après avoir tout perdu: père, maison, statut social, école internationale et club sportif.

La Force Artistique de Hend Sabry

La série montre en parallèle Amira qui essaie de se relever au milieu d’un grand scandale, des ressources limitées et la nécessité de vivre avec la mère de son mari. D’un autre côté, elle traite des affaires légales souvent centrées sur des femmes victimes d’injustices sociales, qu’Amira défend grâce à ses connaissances juridiques.

Dans le premier épisode, lors de la recherche de preuves de l’innocence de sa cliente, Amira souligne qu’elle est une avocate femme défendant une accusée femme et sollicitant l’aide d’une troisième femme propriétaire d’une usine. Ces femmes se soutiennent mutuellement, ce qui constitue l’idéologie centrale de la série. Même la mère du mari, initialement rude, s’avère être une mère de soutien pour Amira, condamnant les actes irresponsables de son fils.

Ce que Hend Sabry propose est une utilisation intelligente de sa notoriété dans le monde du divertissement arabe pour promouvoir une pensée en laquelle elle croit fermement, plutôt que de simplement chercher à accumuler succès et argent.

Entre Arabisation et Occidentalisation

Les séries juridiques sont populaires aux États-Unis et ailleurs avec des titres célèbres comme « How to Get Away with Murder » ou « Suits ». Cette dernière a d’ailleurs été adaptée en arabe sous le nom « Suits Bel-Arabi » en 2022, partageant plusieurs similitudes et différences avec « Mafaterak Torok ».

Alors que « Suits Bel-Arabi » demeure fidèle à sa version originale en termes de personnages, de cas traités et même du décor, « Mafaterak Torok » opte pour une adaptation plus localisée, mélangeant des éléments occidentaux avec une saveur spécifique au monde arabe.

Le bureau d’Amira Al-Alfi est élégant, reflétant son ancien statut de femme d’un haut fonctionnaire, tandis que sa belle-mère vit dans une maison de classe moyenne sans domestique ni luxe, envoyant ses petits-enfants dans une école privée ordinaire. Ces détails ajoutent une touche de réalisme et éloignent la série du sentiment d’aliénation présent dans « Suits Bel-Arabi ».

De plus, Amira Al-Alfi traite ses affaires en tant qu’avocate et femme, son parcours professionnel ayant été relégué au second plan pendant les 15 années passées comme épouse d’un homme politique ambitieux. Sa reconstitution de vie, tout en restant fidèle à l’intrigue originale américaine, offre une résonance particulière dans le contexte arabe, rendant la série particulièrement relatable et populaire dès ses premiers épisodes.

Contrairement aux séries modernes à courtes saisons, « Mafaterak Torok » devrait compter environ 45 épisodes, explorant diverses affaires jusqu’à ce qu’Amira retrouve une certaine stabilité. Si la qualité demeure au rendez-vous, il pourrait significativement redéfinir le paysage des séries arabes dans les années à venir.

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