Manifestation contre les propos racistes de Le Pen sur une artiste française d’origine africaine
Des militants de l’organisation « SOS Racisme » ont organisé une marche contre le racisme devant le siège du parti d’extrême droite « Rassemblement National » à Paris dimanche dernier, en protestation contre les déclarations de sa chef de groupe parlementaire, Marine Le Pen, concernant la possible participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des prochains Jeux Olympiques.
Aya Nakamura, devenue la chanteuse francophone la plus écoutée au monde depuis sa chanson « Djadja » en 2018, est la cible de critiques de l’extrême droite, ayant subi des attaques racistes depuis que le magazine français « Lexpress » a annoncé fin février une possible participation de Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris le 26 juillet prochain et la possibilité qu’elle interprète des chansons de la regrettée chanteuse française Edith Piaf.
La présidente du groupe des députés du « Rassemblement National » à l’Assemblée nationale française, Marine Le Pen, a critiqué la semaine dernière la possibilité qu’Aya Nakamura chante lors de l’ouverture des Jeux olympiques, estimant que le président français Emmanuel Macron voulait « diviser » les Français et les « humilier ». Les critiques de Le Pen se sont particulièrement concentrées sur Nakamura, remettant en cause sa « francophonie » et la qualifiant de « ne chantant pas en français ».
Message d’opposition à Marine Le Pen
En réponse, les militants de l’organisation « SOS Racisme » ont brandi une banderole sur laquelle était écrit « C’est impossible, Marine, c’est Paris et non Vichy », faisant référence au régime de Vichy du maréchal Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale. Une autre banderole portait l’inscription « Madame Le Pen, la France n’est pas avilie par les noirs, mais par les racistes ».
Le président de l’organisation contre le racisme, Dominique Sopo, a déclaré que les manifestants étaient venus envoyer un « message de mépris à Marine Le Pen » lors de cet « événement anti-raciste ».
Soutien et solidarité envers Aya Nakamura
Les représentants de l’Union des étudiants juifs de France étaient également présents en signe de « soutien » à la chanteuse. Le président de l’Union, Samuel Loyau, a affirmé que « la lutte contre le racisme n’est pas sélective ».
Le comité d’organisation des Jeux olympiques avait exprimé sa « consternation face aux attaques racistes subies par Aya Nakamura » et a annoncé son « soutien total à l’un des artistes français les plus célèbres et populaires à l’échelle mondiale ».
La ministre des Sports, Emmanuelle Odia Castéra, s’adressant à Nakamura, a déclaré : « Tout va bien, les gens t’aiment, ne t’inquiète de rien ».