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Prix Mahmoud Kahil 9e édition récompense les lauréats de 4 pays arabes
Des artistes d’Égypte, du Liban, de Tunisie et d’Irak ont remporté des prix dans différentes catégories lors de la neuvième édition du Prix Mahmoud Kahil pour les arts de la bande dessinée, de l’expression graphique et du dessin satirique. Cependant, la cérémonie de remise des prix, initialement prévue vendredi soir à Beyrouth, a été reportée en raison de « circonstances urgentes dans la région », selon les organisateurs.
Augmentation significative des participants
Le Centre Rada et Moutaz Alsawwaf pour les études sur la bande dessinée arabe à l’Université américaine de Beyrouth, qui organise ce concours depuis 2015, a indiqué dans un communiqué avoir reporté la célébration « pour garantir la sécurité de ses invités, des membres du jury et des lauréats venant de différents pays arabes et du monde, qui n’ont pas pu assister en raison des circonstances urgentes dans la région ».
Des œuvres provenant de 15 pays arabes ont été soumises aux différentes catégories du prix cette année, avec une augmentation notable du nombre de participants, environ trois fois plus que les années précédentes.
Les lauréats et le jugement
Le jury, composé de l’Égyptien Mohamed Salah, de la Suissesse Helen Bickell, de l’Argentine Natasha Foulnevaider et des Libanais Hanane Kaaki et George Khoury (Jad), a sélectionné les lauréats.
Selon le communiqué du Centre, l’artiste égyptienne Duaa El Adl a remporté pour la deuxième fois le « Prix Mahmoud Kahil » dans la catégorie du dessin satirique, après l’avoir déjà remporté en 2017. Le jury a salué sa capacité à accéder rapidement au cœur du sujet, à naviguer entre des sujets variés avec fluidité et à utiliser des expressions intelligentes sans recourir à des idées répétitives.
Le peintre libanais basé à Paris, Joe Kayy, a remporté le prix de la bande dessinée narrative pour son œuvre « Troubled », saluée par le jury pour sa capacité à créer un monde poétique à la fois dans le texte, le récit et le choix de couleurs transparentes, démontrant sa maîtrise des techniques d’impression et de mise en page.
Le jury a décrit George Khoury, explorant des mondes de fantasmes réalistes et spéculatifs, comme un artiste engagé dans les problématiques humaines, individuelles et des minorités persécutées, le qualifiant à juste titre de « poète de la bande dessinée ».
Le jury a souligné les questions philosophiques soulevées par l’Irakien Ahmadd Issam Khreigat, diplômé de la Faculté des beaux-arts de l’Université de Bagdad en 2021, qui a remporté le prix de la bande dessinée pour son œuvre « Middle Eastern Story », mettant en lumière les différentes utilisations des bandes dessinées et l’impact de la politique sur celles-ci, ainsi que la tendance croissante des auteurs de bandes dessinées vers des œuvres documentaires.
Le jury a également salué les travaux de l’artiste visuelle, peintre et graphiste égyptienne Amirat Tahani, qui a remporté le prix de l’illustration et de l’expression pour ses œuvres présentant des visages authentiques, des formes vivantes et des paysages naturels réalistes, vibrant de nuances riches.
Autres catégories et récompenses spéciales
Le prix pour les illustrations de livres pour enfants, dont les femmes représentaient 86% des candidats, a été décerné à la Tunisienne née en Suisse, Bann Houale, pour son deuxième livre « Pourquoi? » paru en 2023 et traitant de l’environnement.
Le prix honorifique « Hall of Achievements » a été attribué à l’artiste et auteur égyptien Walid Taher, ayant écrit environ 70 livres pour enfants.
Le prix honorifique « Sponsor of Comic Strips » a été remis à la maison d’édition « A B C » à Marseille, en France, spécialisée dans la publication de traductions françaises de romans graphiques et de bandes dessinées par des auteurs et des artistes du monde arabe.
Malgré le report de la cérémonie de remise des prix, le Centre annoncera bientôt la date et le lieu de l’ouverture de l’exposition intitulée « Palestine… Le 9e art documente et défie », comprenant des œuvres illustrant la souffrance du peuple palestinien historiquement et actuellement, notamment en réaction à la récente guerre à Gaza.