Culture de la mémoire allemande, sionistes antisémites et libération palestinienne
Je suis une militante juive en solidarité avec la Palestine, originaire de la région de New York et actuellement basée à Berlin. Ma grand-mère était une survivante de l’Holocauste de Cologne, qui a fui aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale à l’âge de 16 ans. Ses parents et une grande partie de sa famille ont été assassinés pendant l’Holocauste. Je suis « revenue » en Allemagne il y a une dizaine d’années, une décision motivée en grande partie par le désir de guérison intergénérationnelle pour moi et pour ma grand-mère, encore en vie à l’époque. J’ai appris l’allemand et j’ai pu lui parler dans sa langue maternelle au cours des dernières années de sa vie. Je lui racontais des histoires sur la vie en Allemagne, elle a rencontré certains de mes amis et elle était reconnaissante pour la manière dont le pays et ses habitants semblaient avoir évolué et expié leur histoire honteuse.
Une culture de la mémoire en question
Cependant, au fil des années, à mesure que je me suis éduquée, engagée dans le mouvement pour la libération palestinienne et que je me suis détachée du conditionnement et du lavage de cerveau sionistes extrêmes hérités de mon éducation, mon appréciation pour l’ « Erinnerungskultur » allemande a rapidement décliné pour se transformer en une prise de conscience que le concept entier n’est que de la propagande autocongratulatoire vide. Il repose sur le déplacement intentionnel et raciste de l’antisémitisme et de la responsabilité de l’Holocauste des Allemands qui l’ont perpétré vers les Arabes, les musulmans et, surtout, les Palestiniens, qu’ils diabolisent et utilisent comme boucs émissaires pour détourner l’attention.
Combattre le racisme et la répression
Alors que les incidents réels d’antisémitisme restent largement impunis, ceux d’entre nous qui soutiennent la Palestine sommes habitués à la violence brutale, à la répression et à la surveillance étatiques lors de manifestations pacifiques et de boycotts. Cette répression s’est intensifiée massivement depuis le génocide à Gaza en octobre, régulièrement sous le prétexte d’accusations d’antisémitisme et de « Judenhass » (« haine des Juifs »). Nous sommes donc engagés à rester audibles et visibles, y compris en refusant d’être exclus de la lutte contre la montée du fascisme et du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).
Une lutte pour la justice et la liberté
Le contexte politique en Allemagne a été le théâtre de moments poignants, où la solidarité envers la Palestine a été confrontée à l’antisémitisme latent et à la répression. Malgré les défis, de plus en plus de voix s’élèvent pour soutenir la juste cause de la libération palestinienne. La lutte pour un monde plus juste et équitable continue, pour que le « plus jamais ça » ne soit pas sélectif, mais universel pour tous les peuples opprimés.