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Hélène Giannecchini et son exploration de l’amitié
L’écrivaine et historienne de la photographie, Hélène Giannecchini, nous plonge dans son univers avec un nouveau livre captivant intitulé Un désir démesuré d’amitié, publié aux Éditions Seuil. Ce récit, à la croisée de l’enquête personnelle et de la fiction, aborde la thématique de l’amitié, telle une alternative aux liens familiaux traditionnels.
Un projet fondé sur des réflexions personnelles
En décembre 2019, alors qu’elle finalise son deuxième ouvrage, [_Voir de ses propres yeux_](https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2020/04/04/voir-de-ses-propres-yeux-d-helene-giannecchini-le-c-ur-des-corps-sans-vie_6035537_5473203.html), Hélène Giannecchini commence à envisager son prochain projet littéraire : écrire sur l’amitié. À 34 ans, elle se définit comme une femme queer, consciente de ne pas vouloir fonder une famille traditionnelle, malgré les pressions sociétales. Elle exprime ce besoin de retracer son histoire et de trouver des semblables.
Les influences littéraires et historiques
Dans sa quête, Hélène sollicite des suggestions de lecture auprès de son entourage. Cependant, les œuvres proposées par des auteurs tels que Jacques Derrida ou Maurice Blanchot ne résonnent pas en elle. C’est un texte de Saint-Just, rédigé en 1794, qui va la marquer profondément. Dans ce dernier, le révolutionnaire envisageait d’accorder un statut juridique à l’amitié. Cette idée l’inspire à imaginer une société où les amitiés seraient reconnues sur le même plan que les relations amoureuses.
Un lien entre la famille et l’amitié
Elle puise également dans le travail de l’anthropologue américaine Kath Weston, qui étudie les “familles choisies” au sein des communautés LGBTQ+. Giannecchini découvre ainsi la dynamique particulière qui existe entre ces deux types de liens, enrichissant sa réflexion sur l’amitié en tant que refuge et constructrice d’identité.
Des photographies comme vecteurs de mémoire
Historienne de la photographie, Hélène Giannecchini décide de structurer son projet autour d’images. Son premier livre, consacré à la photographe Alix Cléo Roubaud, lui avait déjà permis d’interroger la mémoire à travers des photographies. Pour cet ouvrage, chaque image représente un point de départ pour son enquête sur les vies queer passées. La première photo qui a éveillé son intérêt provient d’une brocante parisienne. Elle montre deux hommes allongés dans l’herbe, probablement avant la Seconde Guerre mondiale, et devient un symbole de la quête d’identité qu’elle entreprend.
À travers ces explorations, Hélène Giannecchini s’engage dans un parcours où l’histoire et l’amitié se croisent, invitant le lecteur à réfléchir sur la valeur et la place de l’amitié dans nos vies.