Vols et décès supplémentaires: les réservistes refusent de servir à Gaza
Un rapport publié par le journal britannique The Observer a mis en lumière les histoires de trois réservistes de l’armée israélienne qui ont refusé de retourner au combat dans la bande de Gaza.
Les motivations des trois soldats pour refuser de retourner combattre à Gaza étaient diverses. L’un d’entre eux a rejeté la manière dont l’armée israélienne menait la guerre, tandis qu’un autre a critiqué le refus d’approuver un accord visant à rapatrier les Israéliens détenus à Gaza et à mettre fin aux hostilités.
Des comportements inacceptables
The Observer a rapporté les propos d’un soldat de réserve nommé Yuval Green qui a déclaré que les comportements destructeurs qu’il avait observés à Gaza de la part d’autres soldats avaient renforcé ses doutes et son désespoir quant à la spirale de violence. Il a expliqué que les soldats volaient en permanence et semblaient particulièrement intéressés par les colliers portant des inscriptions arabes.
Il a raconté comment, un jour, son commandant et d’autres soldats lui ont ordonné de mettre le feu à une maison qu’ils avaient investie, et que face à cette situation, il n’a pas obtenu de réponses adéquates de la hiérarchie militaire. Il a conclu en disant: « Si nous faisons tout cela sans raison valable, je ne participerai pas et je partirai dès le lendemain ».
Le rejet des opérations militaires
De son côté, un soldat de réserve, un professeur d’éducation civique nommé Tal Vardi, qui a formé des opérateurs de char de réserve dans le nord d’Israël, a remis en question la pertinence de la présence militaire à Gaza. Il a déclaré: « Toute personne rationnelle sait que la présence militaire ne contribue pas à la libération des otages… Si nous ne sommes pas en mesure de récupérer ces otages, tout cela ne mène qu’à davantage de morts des deux côtés, israélien et palestinien, et je ne peux plus justifier cette opération militaire. Je ne suis plus prêt à faire partie d’une armée qui mène ce genre d’actions ».
Il a estimé que « certaines opérations militaires ont mis en danger la vie des otages et que l’armée en a tué certains accidentellement ».
Réflexion sur les opérations à Gaza
Dans le même contexte, le soldat de réserve Michael Ofer Ziv a retracé son quotidien à Gaza en tant qu’officier des opérations, une tâche qui l’amenait à scruter pendant des heures les écrans diffusant des images en direct de drones. Il a déclaré: « Soudain, vous voyez un bâtiment d’où s’échappe de la fumée, ou une voiture suivie pendant une heure disparaît brusquement dans un nuage de fumée. Cela semblait irréel et certains étaient heureux de voir cela car cela signifiait voir Gaza se faire détruire ».
Il a souligné que les forces terrestres avec lesquelles il travaillait obtenaient « presque systématiquement » l’autorisation de tirer, ajoutant que « l’accord des forces aériennes était principalement une formalité bureaucratique. J’étais contrarié par le manque de clarté des règles d’engagement des soldats, des règles qui étaient beaucoup plus claires pendant mon service obligatoire ».
Il a affirmé que la guerre à Gaza avait vu un relâchement des règles d’engagement, expliquant qu’il avait pris la décision de ne pas retourner à Gaza après que le gouvernement israélien eut choisi d’envahir Rafah plutôt que de conclure un accord d’échange de prisonniers avec la résistance palestinienne.