L’Agence des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a dénoncé le nombre « choquant » de victimes enfants à Gaza, où les responsables affirment que les bombardements israéliens ont tué des milliers de personnes. Indiquant que 2 360 enfants ont été tués en moins de trois semaines, l’UNICEF a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à un accès humanitaire soutenu et sans entrave.
Selon l’UNICEF, 5 364 autres enfants à Gaza ont été blessés lors des « attaques incessantes ». Plus de 400 enfants seraient soit tués soit blessés quotidiennement dans l’enclave palestinienne assiégée, a-t-elle déclaré. Le 7 octobre, le groupe palestinien Hamas a lancé des attaques surprises contre Israël, faisant plus de 1 400 morts. Depuis lors, l’armée israélienne a bombardé sans relâche Gaza, tuant au moins 5 791 personnes. Les enfants représentent environ 50 % de la population de Gaza, soit environ 2,3 millions de personnes.
« La situation dans la bande de Gaza est une tache grandissante sur notre conscience collective. Le taux de décès et de blessures d’enfants est tout simplement stupéfiant », a déclaré Adele Khodr, directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Ce qui est encore plus effrayant, c’est que si les tensions ne sont pas apaisées et si l’aide humanitaire, y compris la nourriture, l’eau, les fournitures médicales et le carburant, n’est pas autorisée, le nombre de décès quotidiens continuera d’augmenter. »
Presque tous les enfants de la bande de Gaza ont été exposés à des événements profondément bouleversants et traumatisants, marqués par une destruction massive, des attaques incessantes, des déplacements et une pénurie grave de produits de première nécessité tels que la nourriture, l’eau et les médicaments, a déclaré l’UNICEF.
La Cisjordanie a également connu une « hausse alarmante » des victimes, a déclaré l’agence. Vingt-huit enfants ont été tués et au moins 160 ont été blessés. Selon l’UNICEF, 30 enfants ont été tués lors des récentes violences en Israël, tandis que des dizaines sont toujours retenus en captivité à Gaza après que le Hamas ait pris environ 220 personnes en otage.
« Le meurtre et la mutilation des enfants, l’enlèvement des enfants, les attaques contre les hôpitaux et les écoles, ainsi que le refus d’accès humanitaire constituent des violations graves des droits des enfants », a déclaré M. Khodr. « L’UNICEF demande instamment à toutes les parties de convenir d’un cessez-le-feu, de permettre l’accès humanitaire et de libérer tous les otages. Même en temps de guerre, il y a des règles. Les civils doivent être protégés, en particulier les enfants, et tous les efforts doivent être déployés pour les épargner en toutes circonstances. »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également renouvelé mardi ses appels à un cessez-le-feu et a déclaré que le droit international était violé dans la guerre entre Israël et le Hamas. Il a déclaré que les Palestiniens « ont été soumis à 56 ans d’occupation suffocante », mais que les griefs palestiniens ne justifiaient pas l’attaque du Hamas. Dans le même temps, « ces attaques épouvantables [du Hamas] ne justifient en aucun cas la punition collective du peuple palestinien », a-t-il ajouté.
Avec le traumatisme constant de la guerre et de l’occupation, quatre enfants sur cinq à Gaza vivent avec la dépression, le chagrin et la peur, selon un rapport de 2022 de Save the Children. Plus de la moitié d’entre eux luttent contre des pensées suicidaires et le traumatisme de voir mourir d’autres enfants. La semaine dernière, une ONG palestinienne a déclaré qu’un enfant à Gaza était tué toutes les 15 minutes dans les bombardements en cours d’Israël. « Nous assistons à un génocide en direct », a déclaré un porte-parole du Defense for Children International – Palestine (DCIP).
Pendant la guerre, l’éducation a été suspendue et les écoles sont utilisées pour abriter les personnes déplacées. Les écoles, comme les hôpitaux, ont également subi des dommages dus aux attaques aériennes en cours. Israël a bloqué la bande de Gaza après l’attaque du Hamas, empêchant l’acheminement de la nourriture, du carburant et de l’aide régulière. Au cours de la dernière semaine, quelques dizaines de camions transportant de l’aide ont été autorisés à entrer par le passage frontalier de Rafah avec l’Égypte, mais les ONG estiment que les fournitures ne sont pas suffisantes.
Le manque urgent et grave d’eau pose également de graves conséquences pour les enfants, a déclaré l’UNICEF mardi, notant que la plupart des systèmes d’eau ont été gravement affectés ou sont inutilisables en raison de la pénurie de carburant et des dommages aux infrastructures vitales. L’UNICEF a également déclaré que les unités de soins intensifs néonatals, abritant certains nouveau-nés en couveuses, dépendent de la ventilation mécanique, ce qui fait de l’alimentation continue en électricité une question de vie ou de mort.
« Sans accès humanitaire, les décès dus aux attaques pourraient n’être que la partie visible de l’iceberg », a déclaré M. Khodr. « Le nombre de décès augmentera de manière exponentielle si les couveuses commencent à tomber en panne, si les hôpitaux s’éteignent, si les enfants continuent de boire de l’eau non potable et n’ont pas accès aux médicaments lorsqu’ils tombent malades. »