Supporters marocains confiants pour un titre à la CAN 2023

Une épopée footballistique qui a unifié le royaume

Pendant trois semaines, les supporters marocains ont été emportés par une vague d’émotions inespérées, les rêves les plus fous s’approchant de la réalité. La performance historique de Romain Saïss et ses Lions de l’Atlas lors de la Coupe du Monde de la FIFA, en devenant la première nation africaine et arabe à se qualifier pour les demi-finales, a laissé un souvenir inoubliable pour le peuple marocain – un sentiment indicible de fierté nationale.

Tom Yousef Drissi, fervent supporter de l’équipe nationale, s’est confié à Al Jazeera avec nostalgie : « Il semblait que tous les quelques jours, il se passait quelque chose de merveilleux et alors que nous savourions cette joie, l’équipe remportait un autre match ». Le parcours féerique du Maroc qui s’est achevé par une quatrième place après avoir éliminé des géants européens tels que le Portugal, l’Espagne et la Belgique est encore frais dans les mémoires.

La ‘manière marocaine’

L’ambiance familiale de l’hôtel de l’équipe, des parents chantant et dansant sur le terrain, l’exposition sans excuses de leur foi, et le soutien indéfectible au peuple palestinien a particulièrement touché les supporters. Walid Regragui, l’entraîneur, a même affirmé que le succès du Maroc était inconcevable sans le bonheur de leurs parents.

L’été dernier, une rencontre fortuite dans un restaurant de Rabat entre Drissi, son père et Regragui a marqué les esprits : « Mon père s’est approché de lui, l’a embrassé sur le front et a dit : ‘Vous nous avez relevé la tête’ », témoigne Drissi. “Après la Coupe du Monde, chaque Marocain se sentait grand de deux pieds additionnels.”

Suite à un tremblement de terre dévastateur dans la région de Marrakech-Safi, l’équipe nationale a immédiatement donné son sang pour les victimes, gagnant encore plus le cœur de leurs concitoyens.

Une révolution en cours

Karim Bencherifa, un entraîneur marocain expérimenté, témoigne d’une « révolution footballistique » qui s’est déroulée entre 2017 et 2019. La mise en place d’infrastructures de pointe, la détection de talents au Maroc et à l’international et la présence dans les instances sportives internationales étaient toutes des étapes clés de ce plan.

Le Maroc se prépare à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et la Coupe du Monde de la FIFA en 2030. Outre leur impressionnante performance à la Coupe du Monde, le Maroc a brillé lors de sa première apparition à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA et a remporté deux Championnats d’Afrique des Nations, deux Coupes d’Afrique des Nations de Futsal et une Coupe d’Afrique des Nations des moins de 23 ans.

‘Un tournoi mythique’

Malgré une longue liste de réalisations, le Maroc court toujours après un titre qui lui échappe : la Coupe d’Afrique des Nations masculine senior. Quarante-sept ans après leur dernier triomphe continental en 1976, les attentes sont fortes. Les Lions de l’Atlas seront-ils capables de surmonter la pression pour décrocher ce trophée tant désiré ?

Les experts pensent que des défis de taille attendent l’équipe en Côte d’Ivoire. La tactique de jeu sera également scrutée, les analystes suggérant que Regragui pourrait devoir adapter la structure et la philosophie de jeu de l’équipe.

Drissi, fan basé à Rabat, reconnaît que l’équipe sera sous pression. “Nous ne sommes allés en demi-finale [de la CAN] qu’une seule fois au cours des 20 dernières années,” avoue-t-il, déçu. « La CAN est presque comme un tournoi mythique pour nous. Remporter le trophée serait vraiment un soulagement. »

Avec un tel attachement émotionnel et la détermination de l’équipe, les espoirs restent vifs pour un titre à la CAN 2023 qui ferait à nouveau rêver la nation marocaine.