La demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football, qui se déroule en Côte d’Ivoire jusqu’à dimanche prochain, verra s’affronter quatre anciens vainqueurs du titre continental dans des confrontations acharnées, mais cette fois avec des contours différents et des ambitions variées.
Dans le carré d’or de la 34e édition de cette compétition majeure sur le continent africain, le Nigeria expérimenté affrontera l’afrique du Sud, de retour sur le devant de la scène, tandis que la Côte d’Ivoire, « la surprise » de cette édition et pays hôte, sera opposée à la RD Congo en pleine progression.
Ce mercredi, la Côte d’Ivoire affrontera la RD Congo au stade Hassan Wattara, tandis que le Nigeria croisera le fer avec l’Afrique du Sud au stade de la Paix.
Offensive aiguisée et défense solide
Lors de sa 15ème apparition en demi-finale de cette compétition continentale, le Nigeria n’a pour seul objectif que de décrocher une place en finale. Bien que considéré comme l’un des favoris, les « Super Eagles » ont dû relever des défis, dont un match nul contre la Guinée équatoriale 1-1 et une victoire acharnée contre la Côte d’Ivoire et la Guinée-Bissau par un seul but.
En suivant la ligne de conduite de son entraîneur portugais José Peseiro, qui a déclaré à maintes reprises que son objectif était « de ne pas encaisser de buts en premier lieu », le Nigeria combine habilement une offensive aiguisée (6 buts) et une défense solide, ce qui l’a maintenu invaincu pendant 4 matchs consécutifs, un exploit qui n’avait pas été réalisé depuis septembre et octobre 2018.
Ce juste équilibre dans la performance a permis une victoire facile contre le géant camerounais avec deux buts nets en huitièmes de finale, et une victoire contre l’Angola en quarts de finale par un but propre, plaçant ainsi les coéquipiers de Victor Osimhen parmi les favoris naturels pour atteindre la finale, mais il leur faudra d’abord passer par l’étape des demi-finales pour la neuvième fois.
Le Nigeria compte sur une brillante équipe multinationale, qui allie expérience et compétence, pour surpasser l’Afrique du Sud et atteindre la finale.
Selon Opta, depuis l’élimination du Sénégal, tenant du titre, en huitièmes de finale, l’équipe des Super Eagles est devenue le favori à 43% pour remporter le titre.
Retour des outsiders
Sous la direction de l’entraîneur belge Hugo Broos, qui a remporté le titre africain en 2017 avec le Cameroun, et de Ronwen Williams, spécialiste des tirs au but, l’Afrique du Sud revient sur le devant de la scène dans cette édition.
Championne d’Afrique en 1996, vice-championne en 1998 et troisième en 2000, elle aspire à affronter les grands et à atteindre la finale, mais l’équipe « Bafana Bafana » doit se montrer solide et avoir l’ascendant sur le Nigeria, qui a l’avantage historique dans les confrontations directes. En effet, lors de 12 rencontres précédentes dans différentes compétitions, l’Afrique du Sud n’a remporté qu’une seule fois, contre sept victoires du Nigeria et quatre matches nuls. Leur dernier affrontement remonte à la Coupe d’Afrique des Nations 2019, où le Nigeria l’avait emporté 2-1.
Avec 8 joueurs titulaires évoluant pour le même club, les Mamelodi Sundowns, l’une des meilleures équipes d’Afrique, les « Bafana Bafana » adoptent un style de jeu collectif basé sur un échange rapide de balles, surtout dans le dernier tiers du terrain, ce qui crée une pression intense sur l’adversaire et peut entraîner des erreurs de placement que les coéquipiers de Percy Tau cherchent à exploiter pour faire trembler les filets.
Une attaque rapide et surprenante sera l’une des clés du succès pour l’entraîneur belge qui cherche à déjouer la défense robuste du Nigeria et à le surprendre avec un but précoce, ce qui pourrait changer la donne et renforcer les chances de l’Afrique du Sud d’accéder au rêve ultime.
Selon les statistiques d’Opta, l’Afrique du Sud est passée d’une chance de 2,1% de remporter la Coupe en début de tournoi à la troisième place parmi les équipes restantes avec un taux de 18,6%.
Unis pour le rêve
« Il y a un an, tout le monde se moquait de nous. Aujourd’hui, nous sommes en demi-finale », a commenté Chancel Mbemba après la victoire méritée de la RD Congo en demi-finale avec un score de 3-1 contre la Guinée. Lors de cette édition, le Maroc, l’Egypte et la Guinée ont payé le prix d’une grande concentration et d’une force physique de l’équipe du sélectionneur français Sébastien Desabre.
Après quatre matches nuls contre la Zambie, le Maroc et la Tanzanie sur le score de 0-0 et l’Egypte sur le score de 1-1, suivis de la victoire aux tirs au but, les « Léopards » ont enfin réussi à remporter une victoire dans le temps réglementaire en quart de finale. Quant à la Guinée, elle rêve de retrouver la gloire de son pays, qui n’a pas remporté le trophée depuis 50 ans, en particulier en 1968 (sous le nom du Congo Kinshasa).
Les Congolais possèdent les atouts techniques, physiques et tactiques pour poursuivre le rêve de récupérer les gloires passées contre une Côte d’Ivoire revenant de l’enfer dans ce tournoi. Les statistiques d’Opta montrent que les « Léopards » ont une chance de 32% de battre la Côte d’Ivoire et de se qualifier pour la finale.
Selon Opta, les chances des « Léopards » de remporter la Coupe contre la Côte d’Ivoire et d’atteindre la finale sont de 32,3%, tandis que la probabilité de remporter le titre est de 16,4%.
La « miracle » se poursuit
Le 22 janvier 2024, l’équipe de la Côte d’Ivoire a fait la une des journaux du monde entier après la lourde défaite infligée à la Guinée équatoriale par 4 à 0, la plaçant au bord de l’élimination au premier tour. Cependant, la victoire du Maroc sur la Zambie 1 à 0 et le match nul du Mozambique contre le Ghana 2 à 2 ont redonné vie aux Ivoiriens, qui se sont qualifiés parmi les meilleurs troisièmes de groupes.
Depuis lors, les « Éléphants » se sont relevés et ont écrasé tous ceux qui ont croisé leur chemin, y compris le Sénégal, tenant du titre, aux tirs au but, puis le Mali 2 à 1 en prolongation.
Le come-back, qualifié par la presse locale et internationale de revenant de l’enfer, a donné à l’équipe ivoirienne un élan moral et une force mentale qui pourraient, avec le soutien de la foule, changer le cours de ce tournoi et répéter le scénario de l’Italie en 1982 et du Portugal à l’Euro 2016, tous deux sur le point de connaître la catastrophe lors de la première journée, pour finalement remporter le titre.
Bien que privée des services d’Odilon Kossonou, d’Oumar Diakité, de Serge Aurier et de Christian Kouamé en raison de suspensions, l’équipe ivoirienne reste déterminée à réaliser la finale éblouissante qui permettrait à tout un pays de rêver à une troisième étoile sur le maillot, après les éditions de 1992 et 2015.
Les prévisions d’Opta montrent que la Côte d’Ivoire, qui était la deuxième favorite pour remporter le titre derrière le Nigeria avant le début du tournoi, détient actuellement 41,3% de chances de se qualifier pour la finale.