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Sécurité et défense : Opérations israéliennes contre le Hezbollah
La question demeure : saura-t-on un jour comment les opérations massives visant les membres du Hezbollah, utilisant des appareils piégés, ont été orchestrées ? Une semaine après ces attaques attribuées immédiatement aux services secrets israéliens, bien que ceux-ci ne les aient pas revendiquées, le mode opératoire commence à se dessiner, mais il soulève de nombreuses interrogations.
Les attaques et leurs conséquences
Les mardi 17 et mercredi 18 septembre, près de 3 000 personnes ont été blessées et 37 ont perdu la vie lorsque des dispositifs de communication appartenant aux membres du Hezbollah se sont transformés en instruments mortels. Le premier jour, des bipeurs ont explosé, suivis le lendemain par des talkies-walkies. Cette opération a été décrite comme ayant _« porté un coup sans précédent »_ au Hezbollah, reconnaît son leader, Hassan Nasrallah.
Préparation minutieuse et exécution
Cette opération semble avoir été planifiée de longue date. Ses auteurs auraient réussi à dissimuler de petites quantités d’explosifs dans des milliers d’appareils, activant leur explosion simultanée à distance. Cela aurait nécessité des informations extrêmement précises provenant de l’intérieur de l’organisation. Un officier français expérimenté dans ce type d’opérations a indiqué : _« Il ne s’agit pas d’une commande faite à une entreprise qui a conçu ce matériel comme une arme dès le départ. Ce n’est pas évident d’associer toute une équipe d’assemblage sans que cela finisse par se savoir. Je crois plutôt à un matériel subtilisé et trafiqué au moment de sa livraison ».
La société écran hongroise
Selon le _New York Times_, citant des sources des services de renseignement, le Hezbollah a commencé à fournir ces bipeurs à ses membres à partir de 2020, choisissant une technologie jugée plus difficile à intercepter. Les services israéliens auraient alors _« créé une société écran se faisant passer pour un producteur international de bipeurs »_.
Les bipeurs étaient fabriqués à Taïwan par la société Gold Apollo, laquelle a nié avoir produit les appareils incriminés. Son dirigeant a expliqué avoir accordé une licence à BAC Consulting, une société hongroise, lui permettant d’utiliser la marque Gold Apollo pour des produits fabriqués sous sa seule responsabilité. Selon ses dires, il a été _« surpris »_ que cette entreprise souhaite acheter cette licence, mais a tout de même accepté.
Aperçu de BAC Consulting et ses mystères
Le siège de BAC Consulting est situé au 32 de la rue Szonyi, au nord de Budapest. Là-bas, il n’y a ni entrepôt ni atelier de production, uniquement une boîte aux lettres. La fondatrice, Cristiana Barsony-Arcidiacono, possède la double nationalité hongroise et italienne. Elle est décrite comme une femme brillante et polyglotte, diplômée d’établissements prestigieux comme la London School of Economics. Après un postdoctorat en climatologie au CNRS, elle a ensuite travaillé comme consultante indépendante. Interrogée sur son implication, elle a nié toute faute et a quitté les lieux précipitamment.
Les connexions bulgares
Une enquête menée par le média hongrois _Telex_ met en lumière que BAC Consulting aurait des liens avec une entreprise basée à Sofia, en Bulgarie, nommée Norta Global. D’après la télévision bulgare BTV, cette société aurait reçu 1,6 million d’euros pour la livraison des bipeurs, somme qui aurait ensuite été renvoyée vers BAC Consulting. Le siège de Norta se trouve dans un immeuble de Sofia partageant des installations avec près de 200 autres entreprises, mais aucun signe de leur présence n’a été trouvé. Leur site Web est devenu soudainement inaccessible, et l’entreprise a été récemment enregistrée par un Norvégien, Rinson Jose, désormais introuvable.
Les talkies-walkies et l’effacement des traces
Un flou entoure également les entreprises impliquées dans la fourniture des talkies-walkies. Le fabricant, Incom Inc., a rapidement déclaré qu’il avait cessé la production du modèle concerné depuis 2014, affirmant que _« Aucun n’est sorti de nos usines depuis »_. Ils ont ajouté être victimes de contrefaçons en provenance d’Asie. Les responsables de l’attaque ont depuis effacé leurs traces, laissant peu d’indices pour comprendre l’issue de cette affaire complexe.
En somme, ce déploiement de technologiques piégées soulève des questions cruciales sur la guerre secrète entre Entité sioniste et le Hezbollah, illustrant la sophistication des opérations secrètes dans cette région tendue.