Responsable senior du Hamas Saleh al-Arouri tué à Beyrouth
Un haut responsable du Hamas, Saleh al-Arouri, a été tué lors d'une frappe de drone israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, Dahiyeh, ont annoncé le groupe palestinien et des médias libanais.
Al-Arouri a été tué mardi dans une "frappe sioniste traîtresse", a déclaré le Hamas sur sa chaîne officielle. Izzat al-Sharq, membre du bureau politique du Hamas, a qualifié cela d'"assassinat lâche".
Al-Arouri était un haut responsable du bureau politique du Hamas et était connu pour être profondément impliqué dans ses affaires militaires. Il avait précédemment dirigé la présence du groupe en Cisjordanie occupée.
Samir Findi Abu Amer et Azzam Al-Aqraa Abu Ammar, leaders de l'aile armée du Hamas – les Brigades Qassam – ont également été tués, a déclaré le Hamas dans un message sur sa chaîne Telegram.
Quatre autres membres du groupe qui ont également été tués ont été nommés.
Plus tôt, l'Agence Nationale d'Information libanaise, gérée par l'État, a déclaré que l'explosion avait tué au moins six personnes et qu'elle avait été réalisée par un drone israélien.
Des personnes se rassemblent le 2 janvier 2024 dans la banlieue de Beyrouth, Dahiyeh, après une explosion [Mohamed Azakir/Reuters]
Le Hamas a déclaré que le meurtre d'al-Arouri n'entraverait pas "la poursuite de la résistance courageuse" à Gaza, où les combattants du groupe palestinien affrontent les forces terrestres israéliennes.
"Cela prouve une fois de plus l'échec total de l'ennemi à atteindre l'un de ses objectifs agressifs dans la bande de Gaza", a déclaré dans un communiqué Izzat al-Rishq, haut responsable du Hamas.
Le principal leader du groupe, Ismaïl Haniyeh, a condamné l'attaque comme un "acte terroriste", une violation de la souveraineté du Liban, et une expansion du cercle d'hostilité d'Israël contre les Palestiniens.
Haniyeh a déclaré dans des propos télévisés que le Hamas "ne sera jamais vaincu".
Il n'y a eu aucun commentaire immédiat de la part d'Israël.
Mark Regev, conseiller du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a déclaré à la chaîne de nouvelles américaine MSNBC qu'Israël n'avait pas revendiqué la responsabilité de l'attaque, mais "quel que soit celui qui l'a fait, il doit être clair que ce n'était pas une attaque contre l'État libanais".
"Celui qui a fait ça a fait une frappe chirurgicale contre la direction du Hamas", a-t-il déclaré lors d'une interview.
Le Premier ministre libanais Najib Mikati a condamné le meurtre. Son bureau a déclaré dans un communiqué que l'attaque "vise à entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontations" avec Israël à un moment où l'allié du Hamas, le Hezbollah, échange des tirs transfrontaliers quotidiens avec les forces israéliennes dans le nord d'Israël, a indiqué le communiqué.
'Escalade dangereuse'
Zeina Khodr, correspondante d'Al Jazeera à Beyrouth, a déclaré qu'il y avait "panique" dans la capitale libanaise après l'attaque.
"L'assassinat ciblé a fait craindre à de nombreuses personnes ici dans la capitale que ce conflit puisse s'élargir et s'intensifier, et tous les regards sont désormais tournés vers la réaction du Hezbollah", a déclaré Khodr.
L'Iran, qui soutient à la fois le Hamas et le Hezbollah, a affirmé que le meurtre d'al-Arouri créerait plus de résistance contre Israël, ont rapporté ses médias d'État.
"Le sang du martyr allumera sans aucun doute une autre poussée dans les veines de la résistance et la motivation pour lutter contre les occupants sionistes non seulement en Palestine mais aussi dans la région et parmi tous les chercheurs de liberté dans le monde", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
Kanaani a également condamné la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban.
Netanyahu avait menacé de tuer al-Arouri bien avant la dernière agression israélienne sur la bande de Gaza assiégée.
L'analyste politique israélien Akiva Eldar a déclaré à Al Jazeera que le meurtre était un succès dont Netanyahu avait grand besoin.
Imad Harb, directeur de recherche au Arab Center Washington DC, a convenu, disant qu'Israël a mené l'attaque à la recherche de ce qui est devenu une victoire insaisissable.
"Jusqu'à présent, les Israéliens n'ont pas été capables de proclamer une victoire à Gaza, donc assassiner des dirigeants du Hamas fait en partie quelque chose qu'ils voulaient de toute façon faire", a-t-il déclaré à Al Jazeera. "C'est une réussite pour l'armée israélienne et pour les politiciens israéliens."
Depuis que les forces israéliennes et le Hezbollah ont commencé à échanger des tirs à travers la frontière libano-israélienne le 8 octobre, les combats ont largement eu lieu à quelques kilomètres à l'intérieur de chaque pays. Mais à plusieurs reprises, l'armée de l'air israélienne a frappé ce qu'elle affirmait être des positions du Hezbollah plus profondément à l'intérieur du Liban.
Harb a déclaré que le meurtre d'al-Arouri est une "escalade dangereuse" car il a eu lieu dans la zone d'opérations du Hezbollah, loin de la frontière.
Harb a prédit que le Hezbollah intensifierait probablement les attaques contre Israël en réponse au meurtre, mais sans aller jusqu'à escalader le conflit en une guerre totale.
Pendant ce temps, dans les mosquées d'Arura, la ville natale du chef du Hamas tué en Cisjordanie, les Palestiniens se sont rassemblés pour pleurer la mort d'al-Arouri.
Des protestations et rassemblements ont également eu lieu à Ramallah et dans plusieurs villes voisines, telles que Deir Qaddis.
Une grève générale à Ramallah a également été appelée pour mercredi.