Certains membres du parti républicain critiquent leur ancien président, Donald Trump, pour ses déclarations exprimant son manque de volonté de protéger les pays membres de l’OTAN contre toute attaque future de la part de la Russie si ces pays ne dépensaient pas suffisamment dans l’alliance défensive.
Chris Christie, ancien candidat à la présidence du parti républicain, s’est exprimé dans une interview avec NBC, exprimant son mécontentement, disant que c’est pourquoi il affirmait depuis longtemps que Trump n’était pas apte à devenir président des États-Unis.
Lors d’un rassemblement politique en Caroline du Sud samedi dernier, Trump a critiqué certains pays de l’OTAN pour ne pas dépenser suffisamment, parlant d’une discussion antérieure qu’il avait eue avec le chef d’un « grand pays » concernant une éventuelle attaque de la Russie contre ces pays.
Trump a indiqué qu’il avait dit au président de ce pays qu’il ne les protégerait pas mais les encouragerait à faire ce qu’ils voulaient s’ils ne payaient pas. Il n’a pas nommé le pays ou son président.
Les récentes déclarations de Trump ont suscité de vives critiques de la Maison Blanche, la qualifiant de « terrifiantes et dénuées de sens », ainsi que de la part de plusieurs hauts responsables occidentaux.
Ne pas se ranger du côté de la Russie
Nikki Haley, ancienne gouverneure de Caroline du Sud et la seule rivale restante de Trump pour remporter l’investiture républicaine pour les élections présidentielles de 2024, a commenté en disant que se ranger du côté de la Russie est la dernière chose à faire.
Elle a ajouté lors d’une interview avec CNN : « Ne soutenez pas quelqu’un qui a envahi un pays et a causé la mort ou la blessure de demi-million de personnes à cause de Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine. »
Le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche allié de Trump, a déclaré dans une courte interview avec Reuters qu’il n’était pas d’accord avec la manière dont Trump avait exprimé ses opinions, faisant allusion à ses déclarations sur l’OTAN.
Cependant, il estime que la Russie n’envahira personne pendant son mandat, et si (Trump) redevenait président, ils ne le feraient pas.
Trump critique régulièrement ses alliés de l’alliance militaire pour ne pas les financer suffisamment, menaçant à plusieurs reprises de se retirer de l’alliance s’il revenait à la Maison Blanche.
Le président Joe Biden a réagi aux déclarations de Trump, les qualifiant de « terrifiantes et dangereuses », et a averti dimanche dernier qu’il prévoyait de donner au président russe Vladimir Poutine un « feu vert » pour plus de guerres et de violences.
La Maison Blanche a salué les efforts de Biden pour renforcer les alliances avec divers pays à travers le monde.
Déclarations imprudentes
Les déclarations de l’ancien président américain, samedi dernier, ont suscité la colère et la consternation en Europe et au sein de l’OTAN. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a affirmé que ces déclarations « irresponsables » concernant la sécurité de l’OTAN et la solidarité ne servent que les intérêts de Poutine et n’ajoutent ni sécurité ni paix dans le monde.
Michel a souligné que l’article 5 du traité fondateur de l’OTAN stipule qu’une attaque contre un des pays membres de l’alliance est considérée comme une attaque contre l’alliance dans son ensemble, nécessitant une réponse collective de tous les États membres.
De son côté, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a mis en garde contre les déclarations, affirmant que toute proposition empêchant les alliés de se défendre les uns les autres met en danger la sécurité de tous, y compris des États-Unis.
D’autre part, le sénateur républicain Marco Rubio a tenté de minimiser l’importance des déclarations de Trump, affirmant que l’ancien président « ne fait que dire la vérité », car il « ne parle pas comme un politicien traditionnel », soulignant qu’il n’avait aucune crainte pour l’avenir de l’alliance en cas de victoire de Trump aux élections.
Pendant ce temps, Trump utilise son influence auprès des membres républicains du Congrès pour entraver un projet de loi visant à allouer de nouveaux fonds à l’Ukraine et à Israël, ainsi qu’à réformer le système d’immigration aux États-Unis pour faire face à la crise aux frontières avec le Mexique.
Actuellement, le Sénat examine un package d’aide étrangère de 95 milliards de dollars, comprenant un financement pour la guerre d’Israël contre la bande de Gaza et une aide à Taïwan et à l’Ukraine, tandis que Trump travaille à entraver l’octroi d’aide à l’Ukraine.