Répression policière en Géorgie contre la loi anti-influence étrangère
La police en Géorgie a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc contre des manifestants alors que des milliers de personnes se sont rassemblées devant le Parlement à Tbilissi pour la troisième semaine consécutive afin de s’opposer à un projet de loi controversé sur « l’influence étrangère ».
Des policiers anti-émeute masqués ont réprimé violemment le rassemblement mardi en battant et en arrêtant de nombreux manifestants protestant contre le projet de loi, que Bruxelles a dénoncé comme sapant les aspirations de la Géorgie à rejoindre l’Union européenne.
Projet de loi sur les « agents étrangers »
Les législateurs ont débattu plus tôt de la législation controversée, qui obligerait les organisations recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger à s’enregistrer en tant qu' »agents étrangers ».
La séance parlementaire s’est terminée sans vote et le débat devait reprendre le mercredi.
Divisions profondes
La proposition de loi a creusé les divisions entre le parti au pouvoir Rêve géorgien et le mouvement de protestation soutenu par des groupes d’opposition, la société civile, des célébrités et la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili.
Le Rêve géorgien détient une majorité écrasante au Parlement, lui permettant de faire adopter des lois et de rejeter un veto présidentiel sans avoir besoin du soutien d’élus de l’opposition.
Réactions internationales
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE, qui ont accordé à la Géorgie le statut de candidat en décembre, ont critiqué le projet de loi. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que la loi « n’est pas cohérente » avec la candidature de la Géorgie à l’UE et « éloignera la Géorgie de l’UE et non pas rapprocher ».
Opposition à la loi
De nombreux critiques ont qualifié le projet de loi de « loi russe », le comparant à la législation russe sur les « agents étrangers » utilisée pour réprimer la dissidence là-bas. La Russie est mal vue par de nombreux Géorgiens pour son soutien aux régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.
Manifester pour les droits
Tina Khidasheli, ancienne ministre géorgienne de la Défense, a participé à la manifestation de mardi contre ses anciens collègues gouvernementaux et a déclaré s’attendre à ce que les manifestants l’emportent finalement.
« Le gouvernement ne fait que retarder l’inévitable. Nous pourrions avoir de sérieux problèmes, mais en fin de compte, le peuple rentrera chez lui en victoire », a déclaré Khidasheli à l’agence de presse Reuters.