Dans un moment solennel capturé en vidéo, le personnel du défense civile palestinien a remis les équipements du cameraman d'Al Jazeera, Samer Abu Daqqa, décédé récemment. Les affaires professionnelles du défunt, dont sa casque et son gilet pare-balles marqué du mot "Press", ainsi que le microphone d'Al Jazeera, ont été retrouvées à l'endroit de son attaque. Les images diffusées par Al Jazeera Palestine témoignent de la dangereuse réalité à laquelle les journalistes sont confrontés lors de la couverture des conflits.
Dernier Acte de Reportage Courageux
Le vendredi précédant, Samer Abu Daqqa a tragiquement perdu la vie alors qu'il couvrait le bombardement israélien d'une école à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Après avoir été blessé par des éclats d'obus provenant d'un missile tiré par un drone israélien, Abu Daqqa est resté environ six heures, blessé et ensanglanté, dans l'impossibilité de quitter les lieux. Malgré les appels insistants pour le secours des blessés, les ambulances n'ont pas pu atteindre le journaliste à temps.
Hommage et Douleur
Samer Abu Daqqa, né en 1978, père de trois fils et une fille, était un résident apprécié d'Abasan al-Kabira, près de Khan Younès. Il avait rejoint Al Jazeera en juin 2004, où il exerçait en tant que cameraman et technicien de montage. Le monde du journalisme et la communauté locale pleurent un professionnel dévoué et un homme de famille respecté, dont la contribution aux médias et à la société ne sera pas oubliée de sitôt.
Réactions et Condamnations
La nouvelle de son décès a suscité une vive réaction de la part du réseau médiatique Al Jazeera, qui a condamné avec la plus grande fermeté ce qu'elle qualifie d'assassinat par l’armée israélienne. Par ailleurs, Al Jazeera a imputé la responsabilité entière de cet "odieux crime" à Israël, soulignant en outre l'entrave à l'acheminement des secours et la négligence face à l'urgence de sa situation. En présentant ses condoléances à la famille du défunt, à Gaza comme en Belgique, la chaîne a aussi interpellé la communauté internationale, les organismes de défense des journalistes et la Cour pénale internationale pour qu'ils agissent afin de tenir Israël pour responsable de ses actes. Auparavant, la chaîne avait appelé à une protection accrue des civils, y compris des travailleurs humanitaires et des journalistes, dans la bande de Gaza.
La disparition de Samer Abu Daqqa constitue un rappel tragique des risques encourus par les journalistes en zones de conflit et renforce l'appel urgent à la protection de ces derniers dans l'exercice de leurs fonctions essentielles à la liberté d'informer.