L’Ouganda rend hommage à Rebecca Cheptegei
Ce samedi 14 septembre 2024, l’Ouganda pleure la perte de Rebecca Cheptegei, une athlète talentueuse qui a été tragiquement victime d’un acte de violence. Elle a été aspergée d’essence et brûlée par son compagnon le 1er septembre, quelques semaines après sa participation au marathon des Jeux Olympiques de Paris.
Une perte tragique et des hommages internationaux
La disparition de Rebecca Cheptegei, âgée de 33 ans, a suscité une vague d’hommages et d’indignation à travers le monde. Elle a succombé à ses blessures graves quatre jours après l’attaque, ce qui a amplifié l’indignation face à ce féminicide. Son compagnon, Dickson Ndiema Marangach, 32 ans, a également perdu la vie à l’hôpital en raison des brûlures qu’il avait subies lors de l’incident. Ce drame soulève des préoccupations croissantes sur la violence à l’égard des femmes au Kenya, où d’autres athlètes, comme Agnes Tirop et Damaris Mutua, ont également été tuées dans des circonstances similaires depuis 2021.
Cérémonie d’hommage à Eldoret
Les proches de Rebecca se sont rassemblés vendredi pour honorer sa mémoire dans la ville d’Eldoret, située dans la vallée du Rift, près de son domicile. Sous une pluie battante, sa dépouille a traversé la frontière entre le Kenya et l’Ouganda en vue de funérailles prévues dans sa ville natale de Bukwo, à environ 380 kilomètres de Kampala. Simon Ayeko, son ancien mari, a déclaré : « Nous sommes extrêmement tristes. » Il a également partagé sa difficulté à annoncer le décès à leurs enfants.
Les circonstances de l’agression
Rebecca Cheptegei, qui était sergent dans l’armée ougandaise, sera inhumée avec les honneurs militaires. Plusieurs athlètes ont fait le déplacement pour lui rendre hommage lors de cette cérémonie. Alex Malinga, son ancien entraîneur, a souligné son engagement pour la promotion de l’athlétisme jusqu’à ses derniers jours. Selon des témoins, les filles de Mme Cheptegei ont été présentes lors de l’agression, qui a eu lieu alors qu’elle se trouvait à l’église avec ses enfants, tandis que Marangach s’introduisait dans leur domicile pour une dispute liée à la propriété.
Un féminicide révélateur
Le meurtre de Rebecca Cheptegei met en lumière un problème persistant, qualifié d’épidémie de féminicides au Kenya. Des statistiques alarmantes révèlent que 725 cas ont été signalés en 2022. D’après les rapports, 34% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Cette réalité tragique est mise en avant par les défenseurs des droits humains, qui continuent de dénoncer ces actes violents envers les femmes.