Des raids aériens israéliens ont tué au moins huit soldats dans le sud de la Syrie, selon les médias d’État syriens. L’armée israélienne affirme que l’attaque depuis le plateau du Golan occupé est une réponse à des tirs de roquettes provenant de Deraa.
Des échanges persistants de roquettes et d’artillerie avec le groupe armé soutenu par l’Iran, le Hezbollah, et des factions palestiniennes alliées le long des frontières nord d’Israël avec le Liban et la Syrie ces dernières semaines ont fait craindre l’ouverture d’un nouveau front dans la guerre d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Les factions palestiniennes dans le sud de la Syrie ont échangé des tirs transfrontaliers avec Israël plusieurs fois depuis la semaine dernière. « Vers 1h45 (22h45 GMT mardi), l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le plateau du Golan occupé », a déclaré mercredi l’agence de presse syrienne. L’attaque a également blessé sept soldats et causé des dégâts matériels, a-t-elle ajouté.
Le Syrian Observatory for Human Rights, un observatoire basé au Royaume-Uni avec un large réseau de sources sur le terrain dans le pays ravagé par la guerre, a estimé le nombre de soldats tués à 11, dont quatre officiers. Il a déclaré que les attaques avaient « détruit des dépôts d’armes et un radar de défense aérienne syrien » et avaient également visé une unité d’infanterie.
Le mardi soir, le SOHR avait déclaré que des « combattants fidèles au Hezbollah », qui combat aux côtés des forces gouvernementales dans le conflit syrien, avaient « lancé des roquettes vers le Golan syrien occupé » depuis la province méridionale de Deraa.
L’armée israélienne a déclaré mercredi que ses « avions de combat ont frappé des infrastructures militaires et des mortiers appartenant à l’armée syrienne en réponse aux tirs vers Israël hier [mardi] ».
Des habitants de la province de Deraa en Syrie ont déclaré à l’agence de presse AFP que des avions israéliens avaient largué des tracts après la frappe, avertissant l’armée syrienne et les factions palestiniennes de ne pas lancer d’attaques contre Israël.
Les tracts indiquaient que « les commandants syriens … portent l’entière responsabilité des opérations … venant du territoire syrien » et ajoutaient que chaque attaque « contre l’État d’Israël sera accueillie avec une main de fer ».
Dimanche, des frappes israéliennes ont mis hors service les deux principaux aéroports de la Syrie, Damas et Alep, ont rapporté les médias d’État syriens. Israël bombarde Gaza depuis que des combattants du Hamas, le groupe qui dirige la bande de Gaza, ont attaqué des villes du sud d’Israël le 7 octobre, tuant au moins 1 400 personnes et capturant plus de 220 personnes, selon les autorités israéliennes.
Israël a réagi par des raids aériens dévastateurs, tuant jusqu’à présent 5 791 personnes, selon les responsables de Gaza. Il a également imposé un blocus presque total par voie terrestre, maritime et aérienne sur l’enclave.
Pendant plus de 10 ans de guerre en Syrie, Israël a lancé des centaines de raids aériens sur son voisin du nord, visant principalement les combattants du Hezbollah et d’autres forces soutenues par l’Iran ainsi que les positions de l’armée syrienne.
Israël commente rarement les frappes individuelles qu’il mène en Syrie, mais il a répété à plusieurs reprises qu’il n’autoriserait pas son ennemi juré, l’Iran, qui soutient le gouvernement du président Bachar al-Assad, à étendre sa présence.
Israël a occupé une grande partie du plateau du Golan lors de la guerre de 1967, puis l’a annexé dans une démarche jamais reconnue par les Nations unies.