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Quelle est la politique de vidage des poches à Jérusalem

par Sara
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Quelle est la politique de vidage des poches à Jérusalem

Quelle est la politique de vidage des poches à Jérusalem

La vie des Palestiniens à Jérusalem est marquée par l’instabilité sur tous les fronts. Entre un manque de sécurité, les menaces qui pèsent sur leur subsistance, et les pressions financières exercées par la politique de « vidage des poches » mise en œuvre par les autorités israéliennes, la situation pour les habitants de cette ville occupée est devenue intenable.

Lors d’une visite au domicile de Fakhri Abu Diab, un militant engagé et membre du comité de défense des terres de Silwan, nous découvrons une série d’abus subis par lui et sa famille au fil des décennies. Le dernier en date est la démolition de sa maison, située dans le quartier de Bustan, par les bulldozers de la municipalité d’occupation en février dernier, à proximité de la mosquée Al-Aqsa.

حي البستان، سلوان جنوب المسجد الأقصى

Le calvaire de Fakhri ne s’est pas arrêté à la réduction de sa maison en décombres : la municipalité d’occupation lui réclame désormais plus de 8 000 dollars pour les frais de bulldozers, en punition de ne pas avoir démoli son propre domicile.

Un épuisement financier

Dans un entretien avec Al Jazeera, Fakhri a partagé ses préoccupations, qui s’inscrivent dans le cadre d’une politique que les Jérusalémites qualifient de « pauvrification des Palestiniens » par le biais d’une pression financière incessante. Les autorités israéliennes semblent déterminées à assujettir les habitants à des conflits juridiques aux coûts exorbitants, souvent pour des raisons futiles.

Fakhri, né en 1962 dans la maison détruite, fait face depuis des années à des amendes jugées arbitraires par la municipalité d’occupation, affirmant que sa maison avait été construite sans autorisation. Depuis 2011 jusqu’à la fin de 2023, il a déjà payé plus de 47 000 dollars en amendes pour des constructions non autorisées, sans que cela ne préserve son domicile de la démolition.

Selon ses dires, les Jérusalémites auraient été contraints de débourser environ 16 millions de dollars en amendes pour construction non autorisée en 2023. Les habitants de Silwan ont subi la plus grande part de cette pression, tout en devant également s’acquitter chaque année de plus de 140 millions de dollars en impôts fonciers, en échange de services municipaux visiblement inexistants.

المحكمة المركزية في القدس

Taxes et frais d’avocat

Les amendes liées à la construction ne sont qu’une facette de l’exploitation dont Fakhri est victime. Il a également vu ses comptes bancaires et certains de ses biens saisis, sous prétexte qu’il perçoit des fonds pour ses apparitions médiatiques et ses visites organisées pour des diplomates à Silwan, où six de ses quartiers font face à la menace d’expulsion.

Le fisc lui aurait notifié d’un montant à régler de près de 128 000 dollars. Pour faire face à sa situation juridique, il a du débourser 10 000 dollars pour honorer les services de son avocat, en plus de 23 000 dollars pour débloquer ses avoirs, malgré l’absence de preuves à l’appui des accusations portées contre lui.

Pour faire face aux amendes liées à la démolition de sa maison, Fakhri envisage de recourir à un avocat qui coûtera encore 10 000 dollars supplémentaires. Il estime que ces politiques visent à maintenir les habitants de Jérusalem dans une lutte constante contre des coûts de la vie exorbitants, les distrayant ainsi des projets d’occupation.

Revendications et répression

Selon Rami Saleh, directeur du Centre juridique et des droits de l’homme de Jérusalem, les dernières années ont vu une hausse des amendes arbitraires contre les citoyens palestiniens. Ces décisions viennent principalement de la municipalité d’occupation, qui a visiblement renforcé ses équipes de contrôle à Jérusalem-Est.

Saleh note des cas de sanctions absurdes, tels qu’un propriétaire d’immeuble ayant été pénalisé pour ne pas avoir taillé une plante de jasmin envahissante, alors qu’un simple avertissement aurait été approprié. Dans d’autres cas, des pénalités ont été infligées pour des nuisances mineures liées à des animaux domestiques.

Ce cadre répressif est renforcé par les amendes infligées par la police pour des infractions jugées futiles. Par exemple, un conducteur a été verbalement sanctionné simplement parce que son tableau de bord à affiché une lumière orange, inoffensive selon le manuel d’utilisation du véhicule.

Une pression insoutenable pour les Jérusalémites

Saleh fait remarquer qu’une nouvelle taxe adoptée cette année oblige les Palestiniens et tous les employeurs à contribuer par une déduction appelée « jour de repos », dont les bénéfices profitent aux réserves d’armée israéliennes.

Il souligne que bien que certains puissent penser que les Palestiniens de Jérusalem jouissent d’une bonne situation économique en raison de leur intégration sur le marché du travail israélien, la réalité est tout autre. La majorité d’entre eux sont accablés par le poids des amendes et des impôts, vivant pour beaucoup en dessous du seuil de pauvreté.

Des estimations indiquent que 80 % des Palestiniens de Jérusalem vivent dans la pauvreté, un phénomène qu’on peut attribuer à des politiques systémiques israéliennes conçues pour les appauvrir. Des données publiées par le Bureau central des statistiques israélien montrent également que 74 % des citoyens palestiniens à Jérusalem sont insatisfaits de leur situation économique, alors que 74 % des Juifs vivant dans la ville expriment une satisfaction à cet égard.

44 % de la population de Jérusalem admet avoir des difficultés à couvrir les dépenses mensuelles de leur famille, avec des taux atteignant 78 % chez les Palestiniens, contre 23 % parmi les Juifs.

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