Quand le gouvernement yéménite et les Houthistes écouteront-ils les mères des prisonniers?
Les derniers jours du mois de Ramadan sont scrutés par Oum Omar dans l’espoir de recevoir des nouvelles de son mari, Khaled Al-Siyaghi, dont le sort est inconnu depuis son enlèvement par le groupe rebelle houthi de la ville de Taëz, dans le sud-ouest du Yémen, il y a près de 8 ans.
La souffrance d’Oum Omar est partagée par des centaines de femmes yéménites qui espèrent le retour de leurs proches détenus par les différentes parties au conflit. Ces dernières années, elle a lutté pour connaître le sort de son mari, apprenant qu’il aurait été tué en prison. Cependant, des prisonniers libérés l’année dernière ont affirmé qu’il était encore en vie.
Mystère non élucidé
Oum Omar a confié à Al Jazeera Net qu’elle espère recevoir des nouvelles de son mari ces derniers jours de Ramadan, soulignant qu’il était un simple citoyen, ni politique ni militaire. Depuis son kidnapping le 14 février 2016, ses enfants veulent savoir où il se trouve.
Les deux parties se sont engagées à libérer tous les prisonniers sans exception ni condition, mais les négociations échouent continuellement. Le porte-parole de la délégation gouvernementale aux pourparlers sur les prisonniers, Majed Fadhl, accuse les Houthistes d’entraver les négociations en refusant de libérer des détenus clés.
Chantage et attente
Dans le quartier de Clabah à Taëz, Hayam endure les difficultés de la vie avec sa fille. La nouvelle de la libération des détenus a ranimé l’espoir de Hayam de voir son mari, Ibrahim, être libéré par les Houthistes et le gouvernement yéménite.
Elle a payé des sommes importantes à des intermédiaires pour sa libération, mais a découvert plus tard qu’il s’agissait simplement d’un chantage financier. Dans les premiers jours de son enlèvement, il lui avait dit qu’il avait été transféré dans une prison de Saada, mais elle attend toujours avec impatience le moment de leur réunion pendant Ramadan.
Prisonniers sans jugement
Les mères et épouses des détenus ont récemment envoyé un message aux Houthistes demandant la libération de leurs proches, soulignant les souffrances endurées en l’absence de leurs proches. Malgré les appels de la communauté internationale, de nombreuses personnes restent disparues ou détenues sans jugement.
Des négociations sont attendues après l’Aïd al-Fitr pour la libération des prisonniers, avec l’espoir que des progrès puissent être réalisés dans ce dossier urgent.