Pourquoi le Labour hésite sur Gaza après son élection
La diplomatie britannique sous le gouvernement du Labour est confrontée à un défi majeur concernant sa gestion du conflit à Gaza. Après avoir réalisé que ce dossier avait coûté au parti une perte significative de voix électorales, notamment au profit de candidats indépendants soutenant la Palestine, le Labour se retrouve à devoir clarifier sa position.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a initialement exprimé son soutien à un cessez-le-feu immédiat dans la région de Gaza, mais a ensuite affirmé que le Royaume-Uni adopterait une position plus équilibrée face au conflit, ce qui a soulevé des inquiétudes parmi les activistes défendant la cause palestinienne.
Un contexte politique tendu
Chris Doyle, journaliste britannique, souligne que la nouvelle orientation du Labour vis-à-vis de la guerre à Gaza est influencée non seulement par la nécessité de reconquérir une partie de l’électorat musulman et arabe perdu lors des élections, mais aussi par un changement d’opinion au sein de l’opinion publique britannique en faveur des droits des Palestiniens et de la fin des hostilités à Gaza.
Il estime que le Labour se trouve face à une population exigeant des actions concrètes conformes au droit international, soulignant l’urgence d’apporter davantage d’aide humanitaire aux Palestiniens confrontés à une véritable famine à Gaza. De plus, il préconise une révision des ventes d’armes à Israël, pointant du doigt l’utilisation de ces armes dans les violences perpétrées contre les civils palestiniens.
Changement de cap
Gilbert Ashqar, professeur en relations internationales à l’Université des études orientales et africaines de Londres, observe un changement de ton et de discours au sein du Labour concernant le conflit à Gaza. Le Premier Ministre Kier Starmer a appelé avec insistance le Premier Ministre Israélien Benjamin Netanyahu à un cessez-le-feu, marquant une rupture significative par rapport aux politiques alignées sur Israël du gouvernement précédent.
Il souligne également que si la Cour Pénale Internationale émet un mandat d’arrêt contre Netanyahu, le Royaume-Uni se conformera aux décisions de la justice internationale, illustrant ainsi un revirement dans la politique britannique vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.