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Pourquoi Israël opte pour l’assassinat au Liban

par Sara
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Pourquoi Israël opte pour l'assassinat au Liban

Pourquoi Israël privilégie l’assassinat au Liban

BEYROUTH – Suite à l’assassinat du vice-président du bureau politique du mouvement de résistance islamique « Hamas » Saleh al-Arouri, dans la soirée du deux janvier, une question subsiste quant à la préférence d’Israël pour la politique des assassinats comme outil de supériorité dans le renseignement et la sécurité, dans une quête de victoire qu’elle n’a pas su arracher depuis le déclenchement de l’opération « Inondation de l’Al-Aqsa ».

Alors que les soldats de l’occupation peinent au milieu des décombres de Gaza à « éliminer le Hamas », comme leur gouvernement l’avait promis, ils n’ont également pas réussi à dissuader le Hezbollah sur leur front nord, en dépit de leurs menaces constantes de lancer une guerre d’envergure contre le Liban. L’assassinat du commandant du Hezbollah et responsable de l’unité « al-Radwan », Wissam al-Taweel, le huit janvier, confirme qu’Israël, dans cette guerre « existentialiste », a emprunté la voie des assassinats, comme une guerre parallèle à ses échecs.

En réalisant deux assassinats de al-Arouri et al-Taweel sur le sol libanais, Israël a brisé les règles d’engagement avec le Hezbollah, en frappant « Hamas » au cœur de la banlieue sud de Beyrouth, base sécuritaire, politique et populaire du parti, et elle a répondu aux coups de ce dernier en éliminant certains des plus éminents chefs et ingénieurs de ses opérations sur le terrain, dans sa ville natale « Khurbet Selm » au sud du Liban.

Tentative de dissuasion

Certains pensent que la force d’Israël réside dans la faiblesse de l’axe de la résistance, à travers les assassinats réalisés par les outils de renseignement et d’espionnage, avec le soutien logistique, technique et par satellite de ses alliés. Toutefois, Israël n’a toujours pas reçu de réponse du même type pour la plupart des assassinats de dirigeants et responsables des mouvements de résistance.

Néanmoins, des observateurs invitent à revisiter l’histoire, car la supériorité du renseignement israélien ne les a jamais aidés à remporter leurs guerres; toutes les opérations d’assassinat n’ont jamais dissuadé les mouvements de résistance de monter en puissance et de briser Israël militairement.

Les événements du septième octobre et ceux qui les ont suivis ont confirmé cette tendance. Des analystes y voient une doctrine et une approche de la résistance, reconnaissant que ses commandants sont destinés au martyre, et qu’Israël, par ses assassinats, ne fait que les remplacer par d’autres dans le leadership et sur le terrain. Néanmoins, les assassinats restent l’un des outils les plus puissants de pression et de guerre contre les mouvements de résistance.

Ciblage de dirigeants et figures palestiniens

Historiquement, le Liban a été l’un des principaux théâtres des assassinats israéliens, particulièrement durant le temps de guerre, compte tenu de sa fragilité sécuritaire et de la facilité à le pénétrer. Concernant les Palestiniens, la première opération remonte à septembre 1972, lorsque le Mossad a assassiné l’écrivain et homme politique palestinien Ghassan Kanafani, avec un explosif dans sa voiture à Beyrouth, et il fut enterré dans le « Cimetière des Martyrs », avec des dizaines de martyrs et symboles palestiniens et arabes depuis qu’il est devenu officiellement le cimetière de l’Organisation de libération de la Palestine en 1964.

En avril 1973, Israël a enregistré l’une de ses plus célèbres opérations d’assassinat, dirigée par l’ancien Premier ministre Ehud Barak, qui s’est infiltré par la mer à Beyrouth, pour atteindre trois leaders palestiniens, membres éminents du mouvement palestinien de libération nationale « Fatah » et de l’Organisation de libération de la Palestine.

Ciblage également des Libanais

La main de perfidie israélienne a également atteint de nombreux symboles de la résistance au Liban. En février 1984, Israël a assassiné le cheikh ragheb Harb, surnommé « le cheikh des martyrs de la résistance islamique ».

En décembre 1989, Israël a attaqué le quartier général du Parti communiste libanais à Rmeileh en montagne libanaise, tuant des chefs de Front de la résistance nationale libanaise, notamment Qassem Badran et Hakmat Al-Amin (connu comme le médecin des pauvres) et d’autres.

Pour le Hezbollah, l’histoire avec les assassinats israéliens est lourde, cela fut particulièrement le cas en Syrie qui constituait un « terrain sûr » pour ses dirigeants. En février 2008, Israël a assassiné à Damas le commandant militaire Imad Mughniyeh, et en mai 2016, la frappe israélienne a éliminé le successeur d’Imad Mughniyeh, le commandant militaire Mustafa Badreddine, près de l’aéroport de Damas.

Réponse anticipée

Actuellement, les questions montent au Liban concernant les répercussions de la révélation par Israël de son arme des assassinats. Il y a quelques jours, à la suite du martyre de al-Taweel, un communiqué du Hezbollah a mis en garde contre des failles de sécurité, en disant que « l’ennemi continue de chercher des alternatives pour obtenir des informations sur la résistance et les emplacements de ses combattants, après avoir largement perdu l’efficacité de ses dispositifs d’espionnage, à cause de leur destruction par la résistance ».

Les analystes politiques, comme Hussein Ayoub, estiment qu’Israël a tenté de communiquer qu’elle ne cible pas le Hezbollah ou la banlieue sud ou le Liban en assassinant al-Arouri; c’était plutôt partie de la bataille ouverte entre elle et le Hamas. Mais le Hezbollah se considère comme concerné par la réponse à la violation des lignes rouges en visant la profondeur libanaise de la banlieue, et a réagi initialement en ciblant la base de Miron dans le Haut-Galilée.

Les analystes prévoient la persistance d’Israël à « tenter de saisir les opportunités, tout comme en Syrie, après que le Hezbollah a perdu l’élément de surprise dans la réponse sur le front nord depuis le huitième octobre ». Ils expliquent aussi qu’Israël vise à tirer parti de ses échecs signalés par le rapport de la commission Vinograd de 2006, notamment le décalage entre la banque de cibles et la réalité.

En conclusion, « le Hezbollah se trouve dans une position d’attaque plutôt que de défense, tandis qu’Israël est sur la défensive devant nos frontières, avec une nouvelle équation pour l’histoire du conflit arabo-israélien », rappelant que le Liban est le seul modèle où sa résistance a libéré le territoire en 2000, sans aucune condition, tandis que l’Israël n’a pas encore osé réaliser sa menace d’élargir la guerre.

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