Sommaire
Perdre un œil par balle caoutchouc, je proteste encore
Je suis un activiste environnemental de 29 ans, originaire de Chaiyaphum en Thaïlande. Je suis passionné par le pouvoir du peuple et je crois fermement au rôle essentiel des manifestations pour provoquer un changement positif. Depuis de nombreuses années, je descends dans la rue avec d’autres militants pour attirer l’attention sur la guerre en cours contre les ressources naturelles de la Thaïlande et exiger des actions constructives de la part de nos dirigeants politiques.
Un prix élevé pour mon engagement
Il y a deux ans, j’ai payé un lourd tribut pour mon militantisme. Lors d’une manifestation pour la justice environnementale et les droits de l’homme devant le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok, un policier a tiré des balles en caoutchouc sur la foule. L’un de ces projectiles a pénétré dans mon œil. J’ai perdu la vue instantanément dans cet œil.
Cette balle a changé ma vie complètement et m’a obligé à réapprendre les compétences de base de la vie. Cependant, elle n’a pas altéré ma passion pour l’environnement ni ma croyance dans le pouvoir de la protestation. Au contraire, elle m’a convaincu de me battre davantage pour la justice environnementale et d’exiger davantage de nos dirigeants, y compris de meilleures protections pour les manifestants pacifiques.
La manifestation qui a tout changé
Le jour où j’ai été touché, j’étais au sommet de l’APEC pour protester contre l’approbation récente par le forum intergouvernemental de la politique d’économie verte du gouvernement militaire thaïlandais, dénommée Bio-Circular-Green Economy (BCG). Nous savions que cette politique intensifierait l’exploitation des ressources naturelles de la Thaïlande et nous voulions confronter directement les délégués de l’APEC sur les préjudices qu’ils infligeaient aux habitants ordinaires de la Thaïlande.
Des revendications et des appels au changement
Ce qui m’est arrivé ne devrait pas arriver à d’autres. Les gens devraient pouvoir manifester pacifiquement sans avoir peur. Le gouvernement thaïlandais, comme tous les autres, doit veiller à ce que le contrôle des manifestations soit conforme au droit international des droits de l’homme et aux normes. Il doit rendre les responsables policiers pour une utilisation illégale de la force et garantir un recours effectif pour toutes les victimes.
Dans cette optique, Amnesty International appelle les gouvernements à voter en faveur d’un traité de commerce sans torture aux Nations Unies, visant à réglementer le commerce d’équipements de maintien de l’ordre pour éviter que des armes comme les balles en caoutchouc, les canons à eau et les matraques ne tombent entre les mains de forces de police abusives.
Pour un changement collectif
En tant que personne ayant été blessée de manière irréversible par une balle en caoutchouc, je soutiens pleinement cet appel. Le progrès survient lorsque nous nous unissons pour réclamer un changement. Travaillons ensemble pour garantir qu’aucun manifestant, nulle part, ne soit contraint de vivre ce que j’ai enduré.
La voix de la protestation
Les expériences que j’ai vécues n’ont pas entamé ma confiance en l’importance et le pouvoir de la protestation. Après tout ce que j’ai traversé, tout ce que j’ai perdu, je crois toujours que la protestation est l’outil essentiel du pouvoir du peuple.
En Thaïlande, comme dans de nombreux pays à travers le monde, les manifestants ne sont pas en sécurité. Les manifestants pacifiques exerçant leurs droits démocratiques et plaidant pour l’environnement sont poursuivis en justice. Pire encore, ils sont victimes de violences policières, comme je l’ai été autrefois.
Conclusion
En définitive, mon histoire est celle d’un combat courageux pour la justice environnementale et les droits de l’homme, malgré les obstacles et les sacrifices. La protestation demeure un héritage précieux qui doit être préservé et protégé pour permettre aux voix des citoyens de s’élever et de se faire entendre.