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Palestine 2024, un nouveau contexte s’impose dans la région

par Sara
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Palestine 2024, un nouveau contexte s'impose dans la région

Palestine 2024, un nouveau contexte s'impose dans la région

La question palestinienne aborde l'année 2024 dans des conditions exceptionnelles et sans précédent depuis des décennies. La guerre plane sur Gaza depuis l'opération "Tsunami d'al-Aqsa", menée par les "Brigades Izz al-Din al-Qassam", la branche armée du mouvement de résistance islamique Hamas, le 7 octobre.

Cette confrontation actuelle est la plus violente des affrontements que la résistance palestinienne ait menés à Gaza depuis que le mouvement Hamas a pris le contrôle du territoire à l'été 2007.

Outre le fait qu'il s'agit de la guerre la plus large et la plus complète, les répercussions de cette confrontation façonneront une nouvelle réalité au niveau de la question palestinienne et de Gaza, affecteront le contexte israélien et le paysage politique palestinien interne, et imposeront également la confrontation à Gaza sur l'environnement régional et international à grande échelle.

سرب "صقر" إحدى الوحدات العسكرية التي شاركت في عملية #طوفان_الأقصى

"Escadron Saqer", une des unités militaires participants à l'opération "Tsunami d'al-Aqsa" (Réseaux sociaux)

Une nouvelle phase

Le 7 octobre a marqué une évolution qualitative dans le comportement de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza, avec le lancement d'une attaque organisée pérenne visant la région des colonies "Gaza Envelope".

L'attaque a ciblé des sites militaires, de sécurité et d'espionnage ainsi que des colonies israéliennes, ayant pour résultat la mise hors service de la "Division de Gaza" de l'armée d'occupation israélienne.

La résistance a ainsi capturé des dizaines de soldats et d'officiers de l'armée d'occupation ainsi que des civils, dont un certain nombre ont été libérés dans un échange partiel négocié par le Qatar, l'Égypte et les États-Unis en novembre dernier.

Avec cette attaque, la résistance met fin à une période d'essais israéliens de contenir et coexister avec son existence et son contrôle sur Gaza.

Depuis la bataille "Épée d'al-Quds" en mai 2021, la résistance a tracé une trajectoire nouvelle et ascendante pour son comportement et sa gestion des violations de l'occupation à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza, en établissant des paramètres élargis pour son action visant à contrer les tentatives israéliennes d'établir son contrôle sur la Cisjordanie et Jérusalem et d'élargir la colonisation et la judaïsation de ces territoires.

D'un autre côté, l'annonce de la guerre par Israël signifie un abandon de sa stratégie antérieure vis-à-vis la bande de Gaza en évitant un engagement direct avec la résistance palestinienne dans un vaste et total affrontement incluant une invasion terrestre à grande échelle, avec des objectifs de guerre fixés pour anéantir le mouvement Hamas, démanteler ses capacités militaires et récupérer les prisonniers israéliens détenus par la résistance.

Trois mois après le début de la guerre totale sur Gaza, malgré les destructions massives que Israël a infligées au territoire, anéantissant complètement son infrastructure, la résistance palestinienne continue d'engager des combats armés avec l'armée d'occupation israélienne dans toutes les zones de la bande.

Objectifs inatteignables

Concernant l'objectif d'éliminer le Hamas et de démanteler ses capacités, le déroulement des combats sur le terrain suscite d'énormes doutes sur la capacité d'Israël à atteindre ce but, compte tenu de la nature du mouvement Hamas et de son enracinement profond dans la situation palestinienne en général, et dans Gaza en particulier. Le mouvement, qui contrôle le territoire depuis 17 ans, a su bâtir une présence organisationnelle, politique, militaire et sociale solide à Gaza.

Israël ne fixe pas de critères clairs pour évaluer la réussite de cet objectif, nécessitant d'imposer un contrôle sécuritaire et militaire à long terme dans le territoire pour en garantir l'efficacité — une capacité mise en doute par les experts et analystes, y compris les Israéliens.

La capacité du Hamas à poursuivre l'exécution d'opérations de qualité contre l'armée d'occupation enfoncée dans le territoire, et à le prouver par des vidéos diffusées, ainsi que le lancement de roquettes à différentes profondeurs témoignent du défi profond auquel Israël fait face pour réaliser cet objectif ou sa capacité à supporter les conséquences d'une longue guerre d'usure pour ses forces dans la bande.

Le dossier du retour des prisonniers fait également face à un autre défi après que le Hamas a annoncé l'arrêt des échanges avant le cessez-le-feu et le retrait de l'armée du territoire. L'armée d'occupation israélienne a tenté de mener des opérations spéciales pour libérer les prisonniers à Gaza, mais elles se sont soldées par un échec, entraînant des pertes parmi les soldats et prisonniers qu'elle cherchait à libérer.

Le lendemain de la guerre

Le lendemain de la guerre, ou plutôt, le jour tant attendu depuis des mois, constitue un autre défi pour Israël et ses alliés à Washington, car les idées avancées pour répondre à cette énigme n'ont pas vraiment de chances d'être mises en œuvre au vu de la complexité de la situation dans la bande, et sur le terrain politique palestinien et israélien.

Quant à la proposition de déployer des forces de maintien de la paix des Nations Unies, ou des forces d'intervention rapide ou de la police arabe, ou encore des forces multinationales pour préserver la stabilité et intervenir pour gouverner ou même simplement protéger Gaza, elles restent de pures théories difficiles à mettre en œuvre.

Israël pourrait se retrouver embourbée dans la bande de Gaza et sans sauveur, et donc sa seule autre option, si elle refuse de se retirer de Gaza, serait de rester en tant que force d'occupation — un scénario auquel le Premier ministre d'occupation Benjamin Netanyahou a plusieurs fois suggéré qu'il préfèrerait, dans l'espoir d'empêcher le Hamas de proclamer la victoire ou de reprendre le contrôle.

Il ne sera pas facile pour Israël de choisir cette option, étant donné que la résistance palestinienne pourrait maintenir sa capacité à continuer le combat dans une guerre urbaine ouverte et à faible coût, sous des conditions épuisantes pour l'armée d'occupation israélienne.

Aujourd'hui, la résistance peut utiliser des moyens simples pour affronter les véhicules de l'armée et ses soldats, et infliger des pertes, surtout dans les zones urbaines où elle jouit d'un large soutien populaire.

L'administration Biden avance son approche du lendemain de la guerre en proposant une option de restaurer l'Autorité palestinienne "renouvelée" au pouvoir à Gaza. Une démarche à laquelle se heurtent des défis considérables compte tenu du fort rejet populaire de cette autorité et de ses symboles, et du rejet de la part du gouvernement de Netanyahou et du courant extrême-droite israélien aussi, car leur vision repose sur la liquidation de la cause palestinienne et de toute expression politique de celle-ci, voire leur plan d'annexion de la Cisjordanie et de déplacement des Palestiniens.

L'absence d'une vision réaliste et applicable pour le lendemain de la guerre, et l'incapacité d'Israël à réoccuper le territoire et à supporter une guerre d'usure à Gaza, la forcera à se retirer, mais après l'avoir détruit et réimposé le siège sur lui. Un scénario qui laisse les Palestiniens faces à l'option de continuer la résistance pour imposer de nouvelles réalités qui permettraient au mouvement Hamas de reconstruire sa position.

اجتماع للرئيس بايدن والوفد المرافق له مع نتنياهو وطاقمه الأمني. من مكتب الصحافة الحكومي عممت للاستعمال الحر لوسائل الإعلام

L'administration Biden propose de restaurer l'Autorité palestinienne au pouvoir à Gaza tandis que Netanyahou s'oppose (Al Jazeera)

Répercussions régionales

Le retour de la question palestinienne au premier plan et la poursuite des affrontements en Palestine sous différentes formes et niveaux représentent une nouvelle réalité dans la région. Cela impose un environnement sécuritaire et politique nouveau, transformant la région loin des voies d'intégration d'Israël dans le système politique, sécuritaire et économique régional vers un environnement précaire et susceptible de s'enflammer à tout moment.

L'expérience du 7 octobre a établi un nouveau concept sécuritaire et stratégique pour Israël qui fait face à des défis de sécurité avec le Hezbollah libanais. La présence de groupes comme Ansar Allah au Yémen et les factions armées fidèles à l'Iran en Syrie et en Iraq impose à Israël et aux États-Unis de nouvelles approches sécuritaires.

De plus, la guerre sur Gaza a affecté l'environnement populaire arabe, où le positionnement officiel arabe est perçu comme étant inefficace contre l'agression israélienne et n'ayant pas joué le rôle requis pour aider les Palestiniens à Gaza. Cela pourrait entraîner des réactions populaires dans l'environnement arabe semblables à celles qui ont eu lieu après la guerre de 2008-2009.

La région, que les États-Unis ont tenté de mener vers une phase de stabilité et de coopération entre ses alliés, entre en 2024 dans des conditions tout à fait contraires, ouvrant largement la porte à une escalade militaire et politique, et peut-être à de nouvelles transformations sociales.

Cela intervient alors que les États-Unis entrent dans une année électorale cruciale qui verra la scène au Moyen-Orient avoir un grand impact sur ses résultats.

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