Les chiffres des prisonniers palestiniens détenus de la bande de Gaza et de la Cisjordanie par les forces d’occupation israéliennes ont atteint des niveaux record depuis le début de l’agression sur Gaza le 7 octobre dernier.
Les données israéliennes ont montré mardi que le nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes a grimpé à 8600, y compris ceux arrêtés depuis l’éruption de la guerre sur la bande de Gaza il y a environ 3 mois.
L’agence Anadolu a rapporté, citant le centre juridique israélien pour la défense de l’individu Hamoked, qu’à janvier 2024, Israël détient 2114 prisonniers condamnés et 2534 détenus en détention provisoire.
Le centre a précisé que parmi les détenus dans les prisons israéliennes, se trouvent 3291 en détention administrative sans procès, alors qu’Israël détient 661 personnes sous l’accusation de combattants illégitimes, arrêtés depuis le 7 octobre dernier dans l’enclave de la bande de Gaza et à l’intérieur du secteur.
Le centre a indiqué qu’il se base sur les données fournies par le service pénitentiaire israélien.
Le journal israélien Haaretz a rapporté que le nombre de détenus de la bande de Gaza dans les prisons israéliennes a augmenté de 150 % par rapport au mois dernier.
À la mi-du mois dernier, Rami Abdu, fondateur de l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme basé à Genève, a rapporté que les forces israéliennes ont arrêté au moins 900 Palestiniens dans le nord du secteur, et que la plupart des détenus de Gaza sont détenus dans la base militaire israélienne de Zikim.
L’observatoire a noté l’absence de statistiques précises sur le nombre de détenus de Gaza en raison de la pratique de la disparition forcée menée par Israël, et des difficultés rencontrées dans la réception des rapports à Gaza à cause de la dispersion des familles et de la coupure presque permanente des communications et d’Internet. Cependant, des estimations initiales indiquent que plus de 3000 arrestations ont été enregistrées, y compris au moins 200 femmes et fillettes.
Campagne terrifiante
L’Associated Press a discuté dans un rapport des « arrestations terrifiantes » menées par l’armée d’occupation contre les Palestiniens dans le nord de Gaza, révélant que des hommes ont été forcés de se déshabiller jusqu’à leurs sous-vêtements avant que certains soient transférés au camp de détention de la plage où ils ont passé des heures, voire des jours, en subissant la faim et le froid.
Le rapport indique que l’armée israélienne a arrêté des centaines de Palestiniens dans tout le nord de la bande de Gaza, séparant les familles, selon des militants des droits de l’homme, des proches déconcertés et des détenus eux-mêmes libérés.
Il a été rapporté que des Palestiniens détenus dans la ville ravagée de Beit Lahia et dans le camp urbain de Jabalia pour réfugiés et dans les quartiers de la ville de Gaza ont été menottés, les yeux bandés, et empilés à l’arrière de camions, certains disant qu’ils avaient été transférés au camp, dans un lieu non divulgué, presque nus et avec très peu d’eau.
Dans ce même contexte, le nombre de prisonniers palestiniens dans la Cisjordanie occupée s’est élevé à 4695 depuis l’opération « Déluge de l’Al-Aqsa » le 7 octobre dernier, selon des rapports sur les droits de l’homme.
Par ailleurs, la campagne nationale pour la récupération des corps des martyrs (non officielle) a expliqué que les autorités israéliennes détiennent 450 corps palestiniens dans des cimetières et des morgues de l’occupation, dont 256 martyrs dans des cimetières numériques, et 194 martyrs depuis la reprise de la politique de détention en 2015.
La campagne a souligné que parmi les corps détenus, 18 appartiennent à des prisonniers décédés dans les prisons de l’occupation, 21 à des enfants de moins de 18 ans, et 5 à des femmes, avec 52 corps provenant de la bande de Gaza, avant le 7 octobre 2023, en référence au début de la guerre sur Gaza.
Depuis le déclenchement de sa guerre dévastatrice sur la bande de Gaza, l’armée d’occupation israélienne a intensifié ses opérations en Cisjordanie, entraînant des centaines de morts et des milliers de détenus, en plus de la destruction des infrastructures dans de nombreuses régions.