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La motion de censure contre Michel Barnier fait trembler le gouvernement
Avec AFP // Crédit photo : Samuel Boivin / NurPhoto / NurPhoto via AFP 15h41, le 04 octobre 2024, modifié à 15h44, le 04 octobre 2024
Une première motion de censure déposée
La première motion de censure ciblant le gouvernement de Michel Barnier a été officiellement déposée vendredi et compte 192 signatures de députés du Nouveau Front populaire. Cette motion sera défendue mardi après-midi par Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, selon des sources parlementaires.
Dans la motion, il est affirmé que « l’existence de ce gouvernement, dans sa composition et ses orientations, est une négation du résultat des dernières élections législatives ». Toutefois, l’adoption de cette motion semble peu probable, le Rassemblement national ayant déjà annoncé qu’il ne la soutiendrait pas.
Les arguments du Nouveau Front populaire
Pour les députés du Nouveau Front populaire, « le président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité » proposée par leur coalition, qui a obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale. Ils estiment qu’il appartient à cette personne de former un gouvernement et de construire des majorités sur chaque texte proposé.
Un autre motif de censure mis en avant concerne les « orientations politiques du gouvernement Barnier », notamment son refus de revenir sur la réforme des retraites de 2023 et les textes budgétaires anticipés comme « les plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années ». De plus, les députés critiquent Michel Barnier pour ses « vaines paroles » concernant la défense de l’environnement et du climat.
Les conséquences d’un vote de censure
Voter cette motion de censure, selon ses signataires, représente une dénonciation du non-respect de la tradition républicaine avec la nomination de Michel Barnier à Matignon. Cela servirait également à préserver le modèle social et à sanctionner un gouvernement utilisant un vocabulaire associé à l’extrême droite. Enfin, cela permettrait de protéger l’État de droit, un principe jugé essentiel.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, avait suscité un tollé en affirmant que « l’État de droit n’est pas intangible ni sacré », ajoutant que sa source réside dans la démocratie et le peuple souverain. La députée RN Laure Lavalette a, quant à elle, réaffirmé que le Rassemblement national ne voterait pas en faveur de cette motion de gauche, arguant que la situation est trop grave pour censurer le gouvernement dès maintenant.
Des soutiens inattendus possibles
Cependant, la motion de censure pourrait obtenir des soutiens en dehors des rangs de la gauche. Des députés non-inscrits, ainsi que ceux du groupe Liot (indépendants) ou même certains membres du camp présidentiel pourraient potentiellement apporter leur voix à cette démarche.
Cette situation politique pourrait donc se révéler déterminante pour l’avenir du gouvernement de Michel Barnier et soulève des enjeux importants pour le paysage politique français.