## Mossad victime d’un chantage sur fond de bévue d’un officier
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<p>Selon le journal israélien Haaretz, il y a presque deux ans, ils étaient sur le point de révéler une affaire de chantage impliquant l’ancien chef du Mossad, Yossi Cohen, contre l’ex-procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda. Cependant, un responsable de la sécurité israélienne a interdit la publication à ce moment-là.</p>
<p>Haaretz, dans un rapport publié aujourd’hui par le journaliste Gur Megiddo, indique que le moment choisi par The Guardian pour dévoiler cette affaire est particulièrement critique pour Israël, en pleine tempête politique et peu après que le procureur de la CPI, Karim Khan, ait demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Galant.</p>
<p>Le journal israélien souligne que l’une des conclusions principales du rapport aurait pu être connue des lecteurs de Haaretz depuis longtemps « si Israël était vraiment la démocratie qu’elle prétend être ».</p>
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## Détails de l’affaire
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<p>Selon le rapport de The Guardian, Cohen, en tant que chef du Mossad, a contacté personnellement Bensouda plusieurs fois entre 2017 et 2020, lui envoyant des messages menaçants pour qu’elle abandonne son enquête contre Israël. Le rapport indique qu’Israël a utilisé les discussions enregistrées de son mari, Philippe, dans des conversations compromettantes pour influencer Bensouda et retarder les procédures.</p>
<p>Il est également mentionné que l’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, a été recruté comme agent dans cette opération de chantage contre le procureur général de la CPI. Un des événements signalés est une rencontre à New York entre Kabila et Bensouda qui fut en réalité un piège, orchestré pour organiser une rencontre surprise avec Cohen qui lui transmettrait des menaces.</p>
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## Ampleur du chantage
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<p>En mai 2022, Haaretz espérait publier l’article détaillant comment Israël avait fait chanter le procureur général via le Mossad, dirigé par Cohen. Une enquête de plusieurs mois menée par le journal a cherché à comprendre les raisons des trois visites de Cohen en République Démocratique du Congo en 2019, accompagnées par le milliardaire israélien Dan Gertler, impliqué lui aussi dans cette opération d’ »intelligence » israélienne.</p>
<p>Selon plusieurs sources, la réponse était la suivante : Gertler et Cohen se rendaient au Congo pour rencontrer Kabila dans le cadre d’une opération visant à recruter ou faire chanter le procureur général de la CPI pour entraver les procédures contre Israël.</p>
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## Menace voilée
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<p>En début 2022, le journaliste de Haaretz a tenté de contacter Bensouda via une tierce personne. Malgré un manque de réponse, il a reçu un appel d’un haut responsable de la sécurité israélienne quelques jours avant de vouloir publier l’histoire, l’invitant à une rencontre.</p>
<p>À l’entrée du bureau, il lui a été demandé de déposer son téléphone pour empêcher tout enregistrement de la conversation. Le ton de la rencontre était poli, mais menaçant. Le message était clair : publier l’histoire aurait des conséquences graves, notamment des interrogatoires par les autorités de sécurité israéliennes.</p>
<p>Le responsable de la sécurité a même indiqué que partager ces informations avec des médias étrangers entraînerait les mêmes répercussions.</p>
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## « Double erreur »
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<p>En mai 2022, Haaretz a publié des détails sur les voyages de Cohen au Congo, y compris ses liens avec les autorités congolaises et les circonstances de son expulsion du pays. Cependant, il a omis de mentionner que ces voyages faisaient partie d’une opération de chantage contre le procureur général pour entraver les procédures à La Haye.</p>
<p>Deux ans plus tard, Haaretz remarque que les tentatives de dissimulation du gouvernement ont été une « double erreur ». Au lieu d’une révélation dans un journal israélien, l’enquête a été publiée par un média international, et Israël doit maintenant gérer cette situation en pleine guerre.</p>
<p>Haaretz conclut en disant que le procureur général de la CPI pourrait bien ajouter l’obstruction de la justice à la liste des accusations contre Israël, chose très probable selon eux.</p>
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