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Mémoires d’arrestations et peines de mort pour complicité

par Chia
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Mémoires d’arrestations et peines de mort pour complicité

Mémoires d’arrestations et peines de mort pour complicité

**Port-Soudan** – Le procureur général, président de la commission nationale d’enquête sur les « crimes de guerre » au Soudan, Fatih Taïfour, a annoncé aujourd’hui, mardi, que la commission a émis un ordre d’arrestation contre 16 politiciens accusés de collaboration avec les Forces de soutien rapide. Il demandera à la police internationale (Interpol) de les appréhender pour les juger aux côtés de 307 personnes qu’il a qualifiées de responsables et de membres des Forces de soutien rapide.

Taïfour a expliqué, lors d’une rencontre avec un groupe de journalistes soudanais et égyptiens à Port-Soudan, capitale administrative temporaire du pays, que les tribunaux soudanais ont prononcé des sentences contre des membres des Forces de soutien rapide et leurs complices dans 79 affaires judiciaires, la plupart étant de nature criminelle.

Le procureur général a précisé que les peines varient entre la peine de mort et 10 ans de prison, en plus de l’abandon de 30 affaires pour insuffisance de preuves parmi 135 cas où les enquêtes ont été achevées, alors que l’enquête se poursuit dans 15 868 autres affaires criminelles.

Toujours selon Taïfour, parmi les membres des Forces de soutien rapide faisant l’objet d’accusations se trouvent des mercenaires étrangers originaires de 12 pays africains et arabes qui seront jugés bientôt.

Accusations de violations

Il a également défendu l’émission de mandats d’arrêt contre des politiciens, y compris des dirigeants du mouvement des Forces démocratiques civiles, présidé par l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok, en précisant que les accusations sont de nature criminelle et non politique.

Ces accusations portent sur l’incitation à la rébellion, la prise de pouvoir par la force et la subversion du système constitutionnel, visant tous ceux qui ont collaboré avec les Forces de soutien rapide, devenant ainsi complices. Le procureur a demandé au Conseil des ministres de l’intérieur arabes d’émettre des ordres d’arrestation temporaires, après avoir prochainement contacté Interpol.

Il a confirmé que la procureur avait ordonné la saisie de dizaines d’entreprises qu’il affirme liées aux Forces de soutien rapide, ainsi que d’autres qui y contribuent et dont certaines détiennent des actions dans trois banques.

Violations des droits humains

Taïfour a aussi accusé les Forces de soutien rapide d’avoir commis un nouveau massacre dans la région de Gelqni dans l’État de Sinnar, faisant 11 victimes. Il s’est engagé à poursuivre l’affaire d’assassinat de l’ancien gouverneur de l’État du Darfour occidental, Khames Abkar, tout en continuant les enquêtes sur le meurtre de 5 000 personnes et les blessures de près de 8 000 autres à Geneina, capitale de l’État, en juin 2023.

Il a déclaré que la procureur avait enregistré des accusations liées à des cas de viol concernant 216 femmes et filles, accusant les Forces de soutien rapide d’avoir enrôlé de force environ 6 000 enfants, dont 4 850 ont été tués pendant les affrontements armés. Environ 3 000 enfants sont toujours portés disparus, et 950 sont décédés en raison de la destruction des centres de dialyse dans les États de Khartoum et du Darfour, tandis que près de 4 millions d’enfants ont été déplacés comme réfugiés avec leurs familles depuis le début de la guerre.

Accusations de famine

De son côté, le membre du Conseil de souveraineté soudanais, Ibrahim Jaber, a accusé les Forces de soutien rapide d’utiliser la politique de famine contre les citoyens par le « pillage des entrepôts alimentaires des organisations internationales et le vol de matériel agricole, empêchant les citoyens d’accéder à leurs terres dans plusieurs États ».

Jaber a déclaré lors d’une rencontre avec des journalistes à Port-Soudan que les Forces de soutien rapide sont présentes dans plusieurs États, mais qu’elles n’ont pas de contrôle. Il a ajouté que l’armée pourrait les chasser « si elle utilisait la force létale, mais elle ne le fera pas pour respecter le droit international humanitaire et protéger les civils ».

Poursuites internationales

La semaine dernière, le procureur de la Cour pénale internationale, Kareem Khan, a déclaré que les violations et crimes à l’encontre des enfants et des civils se sont intensifiés au Soudan, surtout à Darfour. Il a affirmé que ceux qui ont donné des ordres pour commettre ces actes et ceux qui les financent seront soumis à des poursuites et enquêtes.

Khan a expliqué, lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, que la situation au Soudan se détériore, avec des rapports faisant état de viols et de crimes contre les enfants, en particulier à Darfour. Il a confirmé que les belligérants croient pouvoir agir en toute impunité, ajoutant : « Nous enquêterons sur ceux qui donnent des ordres aux forces armées soudanaises et aux Forces de soutien rapide et ceux qui les soutiennent et les financent».

Contexte du conflit

Des rapports d’organisations des droits de l’homme et des agences des Nations Unies ont auparavant évoqué les violations à l’encontre des civils au Soudan suite aux affrontements persistants dans plusieurs régions, notamment des meurtres, des actes de violence sexuelle et des destructions de logements. L’armée et les Forces de soutien rapide se renvoient les accusations à ce sujet.

Depuis la mi-avril 2023, l’armée soudanaise, dirigée par le président du Conseil de souveraineté Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, sous le commandement de Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemeti », se livrent à des combats ayant fait environ 15 000 morts et près de 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations Unies. D’autres sources estiment que le nombre de victimes pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliers.

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