Médias israéliens : Aucune probabilité pour l’établissement d’un État palestinien
Dans le cadre des discussions portant sur les conséquences de la guerre sur la bande de Gaza, des officiels et des analystes israéliens s’accordent sur un point : ils rejettent l’idée de la création d’un État palestinien. Cette position est en adéquation avec celle de leur Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui va à l’encontre des désirs exprimés par les États-Unis sur ce sujet.
Gideon Saar, ministre participant au conseil de guerre, a exprimé son opposition à l’établissement de cet État palestinien, déclarant qu’une telle entité, démilitarisée, n’était envisageable que si Israël conservait le contrôle sécuritaire, tel que c’est le cas en Cisjordanie et envisagé pour la bande de Gaza.
Lors d’un débat sur la chaîne 14 israélienne, il a ajouté : « Les territoires que nous cédons aux Palestiniens deviendraient une base pour l’agression contre Israël ». Le ministre a également révélé que lors de la décision de fusionner son parti « Nouvel Espoir » avec le « Bleu et Blanc » de Benny Gantz, il avait été clairement convenu de rejeter l’idée de créer un État palestinien.
Pour Michaël Shems, correspondant politique pour la chaîne 11, le Premier ministre utilise la question de l’État palestinien comme un levier de campagne politique, notant que de larges segments de la société israélienne sont opposés à la création d’un tel État.
Ghil Tamari, rédacteur en chef des nouvelles internationales sur la chaîne 13, a expliqué que le président américain, Joe Biden, contourne Netanyahu, proposant directement au public israélien « le plan de rêve » qui signifierait « recevoir beaucoup maintenant mais payer un prix à un certain moment dans le futur ».
Il a poursuivi : « Quelle est la contrepartie ? La normalisation complète avec l’Arabie Saoudite et six autres nations musulmanes, ainsi qu’un parapluie de sécurité sans précédent pour Israël. Le prix sera une déclaration d’intentions qui mènerait à un processus futur pour la création d’un État palestinien démilitarisé et sans armée. »
Il a également souligné que c’était ce que les Américains proposaient au public israélien, sachant que Netanyahu n’est pas un partenaire fiable dans cette démarche.
Un journaliste de la chaîne 12 a souligné qu’indépendamment du fait que Gantz (ministre dans le conseil de guerre) puisse devenir Premier ministre, il lui serait difficile de présenter au président américain une réponse différente de celle fournie par Netanyahu, à savoir que les chances de création d’un État palestinien sont nulles.
Netanyahu avait auparavant révélé qu’il avait informé les États-Unis de son opposition à l’établissement d’un État palestinien « dans n’importe quel scenario d’après-guerre » à Gaza, position contrariant explicitement celle de l’administration américaine.