L’Iran menace Israël et les États-Unis de ripostes sévères
Le président iranien, Ebrahim Raisi, a averti Israël d’une attaque plus importante sur son territoire en cas de représailles contre les attaques de drones et de missiles de Téhéran pendant la nuit, ajoutant que les États-Unis ne devraient pas soutenir une action militaire israélienne.
Raisi a déclaré dans un communiqué dimanche : « Si le régime sioniste [Israël] ou ses partisans font preuve d’un comportement imprudent, ils recevront une réponse décisive et bien plus forte ».
Cette déclaration de Raisi fait suite à un avertissement similaire du chef militaire iranien, le major-général Mohammad Bagheri, qui a déclaré à la télévision d’État qu’une réponse « beaucoup plus importante » attend Israël « s’il riposte contre l’Iran ».
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Bagheri a déclaré que l’attaque iranienne contre Israël « a atteint tous ses objectifs, et à notre avis, l’opération est terminée, et nous n’avons pas l’intention de continuer ».
Plus tôt dimanche, il a averti les États-Unis que tout soutien à une riposte israélienne entraînerait le ciblage de ses bases par l’Iran.
Cependant, signe que la réponse de l’Iran était calculée pour éviter toute escalade majeure, le ministre iranien des Affaires étrangères, Amir Abdollahian, a déclaré que Téhéran avait informé les États-Unis de l’attaque planifiée 72 heures à l’avance, et a précisé que les frappes seraient « limitées » et à des fins de légitime défense.
Cela n’a pas empêché des langages plus agressifs d’autres responsables, le commandant des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC), Hossein Salami, mettant en garde contre des représailles de Téhéran en cas d’attaques israéliennes contre ses intérêts, ses responsables ou ses citoyens.
« Il est dorénavant clair que chaque fois qu’Israël attaque des intérêts iraniens… nous riposterons depuis l’Iran. »
Pendant ce temps, la mission permanente de l’Iran aux Nations unies a justifié la réponse de Téhéran à l' »agression » israélienne comme une « défense légitime » conformément à la charte des Nations unies.
« La question peut être considérée comme close. Cependant, si le régime israélien commet une autre erreur, la réponse de l’Iran sera considérablement plus sévère, » a déclaré un communiqué.
Il a ajouté que les États-Unis devraient « rester à l’écart » du conflit, car il s’agit d’une affaire entre l’Iran et Israël.
Dorsa Jabbari d’Al Jazeera, basée à Téhéran, a déclaré que les attaques iraniennes seraient perçues par ses ressortissants comme un « événement historique dans le pays ».
« Déjà depuis plus de 40 ans, l’Iran parle de guerre avec Israël comme l’un de ses principaux adversaires », a-t-elle affirmé, ajoutant que des célébrations ont eu lieu dans plusieurs villes iraniennes à la suite des raids aériens.
Réponse significative
Les attaques de Téhéran samedi dernier ont été lancées après une frappe aérienne israélienne présumée sur son complexe d’ambassade à Damas le 1er avril, ayant entraîné la mort de membres des IRGC, augmentant la menace d’un conflit régional plus large.
Dimanche, Israël a rapporté des dégâts modestes et a rouvert son espace aérien suite à la première attaque directe sans précédent.
L’armée israélienne a affirmé avoir abattu plus de 99 % des drones et des missiles iraniens et être en train d’étudier les options de riposte.
Dans une brève déclaration le X, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a écrit : « Nous avons intercepté. Nous avons bloqué. Ensemble, nous gagnerons. »
Pendant ce temps, le ministre de la Défense d’Israël, Yoav Gallant, a averti dans une déclaration télévisée que la confrontation avec l’Iran « n’était pas encore terminée ».
La chaîne de télévision israélienne Channel 12 a cité un responsable israélien anonyme disant qu’il y aurait une « réponse significative » à l’attaque.
Le porte-parole en chef de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a également qualifié les actions de l’Iran de « très graves », affirmant lors d’un briefing télévisé qu’elles « poussent la région vers l’escalade ».
Malgré les discours, un analyste iranien a affirmé que les déclarations venant d’Iran offrent une opportunité aux parties opposées de se retirer d’une confrontation plus large.
Farzan Sabet, chercheur principal au Centre de gouvernance mondiale à Genève, a déclaré qu’Israël « a une échappatoire potentielle » en faisant une réponse « largement symbolique et non ou seulement légèrement létale ».
Mais étant donné la « tolérance aux menaces historiquement faible d’Israël et sa pratique de réponse disproportionnée », des nouvelles ripostes et escalades pourraient être envisagées, a-t-il déclaré dans une analyse publiée sur X.