## Les conséquences effrayantes du déficit arabe
Alors qu’Entité sioniste rejette la responsabilité de l’affamement de Gaza et de la privation de ses habitants des droits humains les plus élémentaires sur l’Égypte, un avocat israélien devant la Cour internationale de Justice insiste que c’est l’Égypte qui a fermé le passage de Rafah sous sa souveraineté, empêchant l’aide de parvenir à Gaza. Cette accusation pointe du doigt tous ceux qui ont fait des compromis avec Entité sioniste dès le début.
Pourtant, une telle attitude d’Entité sioniste n’est ni surprenante ni inédite dans l’histoire, que ce soit à l’échelle individuelle, collective ou étatique. Le puissant flagelle et blâme son subordonné pour toute déficience, lui faisant porter le poids des crimes commis, car il lui a d’abord arraché son humanité avant de le faire entrer dans les couloirs de son palais. Il devient ensuite un cintre sur lequel accrocher chaque échec et chaque péché.
Entité sioniste nous traite de la sorte, nous les Arabes, en puisant sa légitimité souveraine de son puissant protecteur que ce soit à la Maison Blanche ou au Capitole, plus redouté par nous que le Créateur lui-même. Nous, les Arabes, nous sommes perçus par Entité sioniste et ses protecteurs comme de simples serviteurs, prêts à être flagellés à chaque manquement. Chacune de nos entités, selon eux, n’est qu’un clou sur lequel suspendre tout caprice des maîtres du palais.
Mais quelle est l’ultime finalité des campagnes de normalisation que l’Occident et Entité sioniste cherchent à atteindre? Le philosophe marocain Dr. Taha Abdurrahman, dans son livre significatif « Les brèches de la résistance », résume qu’ils désirent de ceux qui se prêtent à la normalisation qu’ils se dépouillent de leur morale, de leur essence et de leur identité pour devenir des vassaux manipulés par leur seigneur à sa guise.
Je sais que c’est un autocritique douloureux mais, hélas, il est mérité et douloureux! Celui qui accepte la dégradation au lieu de l’égalité pour la première fois, après cela, il devient méprisable et méprisé. Il est dit que lors de la visite du Premier ministre israélien Menachem Begin, co-lauréat du prix Nobel de la paix avec Anwar Sadat, au Caire et à son serment près des pyramides, il a clamé: « Ce sont nos ancêtres juifs qui ont bâti ces pyramides! » Une immense imposture et une falsification de l’histoire, qui n’ont rencontré de la part de Sadat qu’une réponse par un rire démesuré. La vérité, c’est que les pyramides ont été construites par les Égyptiens, des siècles et des siècles avant l’arrivée des Juifs sur leur terre.
Entité sioniste manipule ceux qui lui tendent la main, que ce soit en signe de paix ou par contrainte. Elle prétend ensuite que « vous n’êtes rien, incapables de construire ou de réaliser; tout ce que vous possédez vient de nous et nous appartient, vous n’êtes rien! » Son objectif, avec le soutien de ses protecteurs en Occident, est de devenir une partie naturelle de la région, désirée par les Arabes, tout en se réservant le droit d’expulser qui elle veut, quand et où cela lui convient.
L’étrange, c’est l’absence de réaction officielle de l’Égypte aux affirmations de l’avocat israélien, alors même qu’une simple réponse verbale, comme nous l’avions maintes fois entendue, aurait pu être attendue. Si elle le faisait, l’Égypte recouvrerait une partie de son prestige devant le monde et forcerait Entité sioniste à réfléchir soigneusement avant de lancer une invasion du corridor de Philadelphie pour resserrer l’étau sur la résistance à Gaza.
Plus affligeant et douloureux encore est le fait que le système arabe dans son ensemble a choisi de laisser l’Afrique du Sud porter seule la plainte devant la Cour internationale de Justice, sans participation d’aucun État arabe. Peut-être était-ce pour le mieux, car leur histoire n’est que succession d’échecs.
Notre plus grand problème avec le système arabe est l’impuissance, omniprésente et à tout moment. Avec la torpeur prolongée de ce système et son emprise éternelle sur le pouvoir, l’impuissance a gagné les peuples, qui, mêmes éveillés ou tentant de s’éveiller, sont vite ramenés aux cauchemars de la tyrannie par les fouets de la répression.
Le système impuissant actuel ne perçoit pas le monde tel qu’il se présente autour de lui, et ne tire aucune leçon de l’histoire. Comme le disait Winston Churchill, un ancien Premier ministre britannique famous et partisan d’une pensée raciste à l’égard de la question palestinienne: « Si vous voulez prévoir l’avenir, regardez soigneusement l’histoire. »
Si nos régimes arabes se penchaient quelques instants sur leur histoire récente, ils découvriraient que ce qui se déroule dans la mer Rouge pourrait annoncer des événements plus graves que les frappes sur le Yémen dirigé par les Houthis. Si ceux-ci répondaient aux attaques britanno-américaines comme promis, la situation pourrait s’envenimer avec la fermeture éventuelle de Bab el-Mandeb et de la mer Rouge au trafic maritime international, ce qui représenterait une menace pour l’économie mondiale, pouvant justifier une intervention militaire de la part des États-Unis et de leur allié le Royaume-Uni, au-delà des frappes aériennes lancées depuis les porte-avions.
Rien ne peut alors empêcher les Américains de débarquer sur les côtes méridionales du Yémen, comme l’ont fait les Britanniques en 1839, et ils y sont restés 128 ans. Le contrôle du détroit de Bab el-Mandeb par l’Occident pourrait devenir une réalité inquiétante, avec un blocus potentiel sur nos cous.
Est-il impensable que des terres arabes soient occupées à nouveau ? La Syrie a été très récemment dévastée, et l’Irak avant elle. Que pouvons-nous imaginer pour le Yémen alors que certains réclament déjà ouvertement la normalisation avec Entité sioniste ?
Entité sioniste est consciente de cette faiblesse arabe, car c’est cette même faiblesse qui l’a vu naître en 1948. Se peut-il que l’Égypte officielle déjoue les plans d’Entité sioniste de prendre possession du corridor de Philadelphie et de déployer des forces d’occupation le long de la frontière du secteur de Gaza avec l’Égypte ? La position silencieuse de l’Égypte rend cette probabilité peu plausible.
Il demeure alors cette question brûlante: comment nous débarrasser de cette indignité de l’impuissance ? Adressez-vous aux combattants de Gaza, eux détiennent une réponse certaine.