Une porte-parole de l’ambassade chinoise a exprimé en juillet sa confiance dans le rôle positif que Pékin était prêt à jouer dans la promotion des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens, dans l’espoir que le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite susciterait une « vague de réconciliation » au Moyen-Orient.
Le mois précédent, le président chinois Xi Jinping a accueilli le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Pékin et a invité le président israélien, Benjamin Netanyahu, à lui rendre visite.
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Le rôle de la Chine dans le rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite a suscité beaucoup d’attention, certains le considérant comme un moment décisif, une démonstration que tandis que l’influence des États-Unis s’affaiblissait dans la région, celle de la Chine était en hausse.
L’assaut surprise du Hamas contre Israël a fait au moins 1 400 morts et plus de 200 enlevés.
Israël a répondu par un bombardement incessant de Gaza, soumise à un blocus, et a récemment lancé des attaques terrestres dans cette bande côtière, contrôlée par le Hamas. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 9 770 Palestiniens ont été tués à ce jour.
Le président américain Joe Biden a rapidement condamné l’attaque du Hamas, tandis que son administration a par la suite ordonné le déploiement de deux groupes aéronavals dans la mer Méditerranée orientale et préparé le déploiement de 2 000 soldats pour dissuader tout autre acteur d’élargir la guerre dans la région. Biden s’est également rendu en Israël pour montrer sa solidarité.
La Chine, quant à elle, a adopté une approche très différente. Pékin a envoyé son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, Zhai Jun, mais ni Xi ni son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, n’ont visité la région depuis le début des combats. Xi a appelé à un cessez-le-feu, tandis que Wang a déclaré que le « source du conflit réside dans le fait que la justice n’a pas été rendue au peuple palestinien » et que « la punition collective » des Palestiniens doit cesser.
Selon William Figueroa, professeur adjoint à l’Université de Groningen et spécialiste des relations de la Chine avec les pays du Moyen-Orient, ces déclarations suivent le schéma chinois habituel lorsque des tensions éclatent entre Israéliens et Palestiniens. « Ils adoptent une position très prudente au départ, puis appellent à la paix et condamnent la violence contre les civils en se concentrant principalement sur les griefs palestiniens », a-t-il déclaré à Al Jazeera.
Yao-Yuan Yeh, professeur d’études internationales axé sur Taïwan, la Chine et le Japon à l’Université américaine de St Thomas, partage cet avis et estime que malgré un engagement diplomatique accru de la Chine au Moyen-Orient ces derniers temps, cela ne s’est pas traduit par un rôle de médiation de premier plan dans la guerre actuelle entre le Hamas et Israël. « Nous n’avons pas vraiment vu la Chine faire quelque chose de nouveau ou prendre une position de leadership dans le conflit actuel », a-t-il déclaré.
La Chine a traditionnellement accordé la priorité aux relations avec les Palestiniens dans le conflit israélo-palestinien. Cependant, la Chine a également développé ses liens avec Israël, établissant des relations diplomatiques complètes en 1992 et investissant depuis des milliards dans son économie. Les investissements chinois dans les territoires palestiniens sont négligeables en comparaison. Mais ces investissements chinois en Israël sont eux-mêmes éclipsés par sa relation économique avec l’Arabie saoudite.
Selon Figueroa, les liens économiques étroits de la Chine avec les pays du Golfe ont contribué à l’élaboration d’une perspective chinoise du Moyen-Orient centrée sur certains pays du Moyen-Orient, comme l’Arabie saoudite. Ainsi, lorsque les pays du Golfe ont exprimé leur vif mécontentement face aux opérations militaires israéliennes à Gaza, la rhétorique chinoise est devenue beaucoup plus clairement pro-palestinienne.
Cela a placé le gouvernement chinois en conflit avec les États-Unis. Alors qu’il y a eu un manque de leadership diplomatique chinois dans le conflit, la Chine a été plus directe dans sa critique de Washington, même si les deux pays tentent de reconstruire des relations très tendues.
Dans un éditorial du China Daily, contrôlé par le gouvernement, le journal a accusé les États-Unis d' »ajouter de l’huile sur le feu en soutenant aveuglément Israël dans le conflit en cours ». Le Global Times, organe de presse d’État, a déclaré dans son propre éditorial que les États-Unis étaient « tachés du sang de civils innocents » après que les États-Unis ont opposé leur veto, le 18 octobre, à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, rédigée par le Brésil, appelant à une pause humanitaire dans le conflit pour permettre l’acheminement de l’aide à Gaza. Le 27 octobre, une résolution présentée à l’Assemblée générale des Nations unies et rédigée par la Jordanie a reçu le soutien de 120 pays. Les États-Unis ont voté contre, tandis que la Chine a voté en faveur.
Pékin est le président du Conseil de sécurité ce mois-ci et a déclaré que la guerre Israël-Gaza serait une priorité. Zhang Jun, l’ambassadeur de Chine auprès des Nations unies, a déclaré que les performances du Conseil n’étaient « pas à la hauteur des attentes de la communauté mondiale » et que tous les efforts seraient faits pour le guider vers des actions concrètes visant à promouvoir des règlements politiques. « Pour être plus précis, la priorité absolue [ce mois-ci] est de s’attaquer au conflit Israël-Palestine – à savoir Gaza – qui est en cours », a-t-il déclaré.
Le lundi, à la demande de la Chine et des Émirats arabes unis, l’organe de 15 membres tiendra d’autres délibérations à huis clos sur le conflit. « Le meilleur scénario pour la Chine serait que les combats se terminent le plus rapidement possible et que la Chine puisse être impliquée de quelque manière que ce soit dans tout processus de négociation potentiel », a déclaré Figueroa. « Mais je ne suis pas sûr qu’ils pourront y participer du tout, franchement. »