Avec le poids des années, les cas d’agressions sexuelles présumées impliquant des célébrités ressurgissent parfois de l’oubli, entraînant de nouvelles actions en justice. C’est l’histoire de Ruth Baza, journaliste et auteure espagnole, qui vient d’engager des poursuites contre l’illustre acteur français Gérard Depardieu, pour des faits de viol qui remonteraient à l’année 1995 à Paris.
Lors d’un entretien avec Depardieu pour le magazine Cinemanía, alors qu’elle n’avait que 23 ans contre 46 pour l’acteur, Ruth Baza déclare avoir été victime d’actes qu’elle décrit comme une « intrusion sans consentement ». Ce récit glaçant émerge des profondeurs de sa mémoire à la faveur de révélations récentes sur l’acteur.
Les souvenirs de cette journée macabre se bousculent dans l’esprit de la journaliste. Selon son témoignage, une proximité forcée aurait évolué en actes de violence sexuelle lors de ce rendez-vous professionnel. La plainte a été déposée en Espagne récemment, comme l’a annoncé le journal La Vanguardia, malgré la présumée prescription des faits selon le droit français.
Face à ces assertions, la posture de la justice s’avère complexe. Les chances que l’issue soit favorable à Ruth Baza sont minces, compte tenu des délais de prescription, mais l’impulsion de cette démarche résiderait dans une volonté d’incitation. Baza espère que son acte encouragera d’autres victimes présumées à briser le silence.
Une ombre plane de nouveau sur Gérard Depardieu, acteur emblématique du cinéma français. En effet, cette accusation intervient après une mise en examen en 2020 pour des allégations similaires formulées par l’actrice Charlotte Arnould. Hélène Darras, une autre comédienne, a également exprimé sa plainte pour agression sexuelle datant de 2007, bien que les faits soient également susceptibles d’être prescrits.
Le cas de Ruth Baza rappelle avec une douloureuse acuité les multiples témoignages de femmes que le site Mediapart a rapportés dans une enquête fouillée, mettant en lumière les comportements inappropriés attribués à Depardieu.
Pendant que le spectre de la prescription se dresse devant la quête de justice de certaines victimes, la résonance médiatique de ces drames personnels contribue à éroder le silence qui entoure la question des agressions sexuelles, poussant à la réflexion sur les lacunes des systèmes juridiques et sur la nécessité d’un changement sociétal profond.