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Israel réalité coloniale Rodinson démolit Bernard Levy

par Sara
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Israel réalité coloniale Rodinson démolit Bernard Levy

# Israël : une Réalité Coloniale – Rodinson Démolit Bernard-Henri Lévy

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<h2>L’Introduction de l’Œuvre</h2>

<p>Dans son dernier ouvrage « L’isolement d’Israël » ainsi que dans ses interventions médiatiques suite à la publication de ce livre, le philosophe et écrivain français Bernard-Henri Lévy s’oppose à la désignation d’Israël comme une « réalité coloniale ». Cette notion est présentée par l’orientaliste et historien français Maxime Rodinson en juin 1967 dans un texte portant ce titre évocateur, sans que personne ne conteste les arguments étranges et trompeurs que Lévy rassemble à cet effet.</p>

<p>Avec cette introduction, le site « Orient XXI » ouvre un article de l’écrivain spécialisé sur le Moyen-Orient, Alain Gresh, qui y discute du livre de Lévy, en se référant à une autre œuvre de l’orientaliste Rodinson.</p>

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<h2>La dénonciation de Bernard-Henri Lévy par Alain Gresh</h2>

<p>Gresh commence par s’interroger : le dernier livre de Lévy mérite-t-il ces quelques lignes et le temps perdu à le lire ? Surtout que son auteur multiplie les interviews non contestées, ce qui l’aide dans sa défense routinière d’Israël, des crimes de guerre qu’elle commet et de son armée « très morale ».</p>

<p>Il exprime également ses regrets face à l’isolement qu’Israël subit, tout en soulignant que cet État bénéficie d’un soutien fort de la part des États-Unis et de la plupart des pays occidentaux, et que sa conscience n’est pas affectée par environ 35 000 morts, principalement des civils, fauchés dans [Gaza](https://www.aljazeera.com/news/2021/12/21/israel-pounds-northern-gaza-strip-hamas-fires-rockets). </p>

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<h2>Les Sentiments Communistes</h2>

<p>L’auteur ajoute : « Nous pourrions donc mépriser ce livret, qui n’est qu’un simple recueil malheureux des éléments du discours politique et médiatique dominant, mais ce travail mérite de s’arrêter sur un point particulier : il met en lumière un texte oublié de l’orientaliste Rodinson intitulé : Israël est-elle une réalité coloniale ? ».</p>

<p>Lévy cite dans son livre : « La formation de l’État d’Israël sur le sol palestinien est l’aboutissement d’un processus qui s’intègre parfaitement dans le grand mouvement d’expansion euro-américain aux 19e et 20e siècles, ou de domination sur d’autres terres », soulignant que les sionistes étaient à l’époque principalement des communistes.</p>

<p>Mais l’auteur contredit cette idée, montrant que les dirigeants sionistes, selon l’historien israélien Zeev Sternhell, ont réussi à manipuler les « anciens sentiments communistes » pour établir des kibboutzim (colonies agricoles) fortement militarisés, « une main sur la charrue et l’autre sur l’épée », dans le but réel de s’attacher aux terres palestiniennes comme une étape vers leur occupation.</p>

<p>Il souligne que la supériorité européenne a implanté dans la conscience des individus, même les plus démunis parmi les migrants en Palestine, l’idée que toute région en dehors de l’Europe est susceptible d’être occupée par un élément européen, ce qui implique, selon Gresh, qu’il faut trouver une région vide, non nécessairement en raison de l’absence réelle de population, mais d’un certain vide culturel.</p>

<p>Pour s’opposer au caractère colonial du projet sioniste, Lévy répète plusieurs thèses auxquelles le long texte de Rodinson a déjà répondu, sans prendre la peine de le relire, même si ce n’est que pour s’y confronter.</p>

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<h2>L’Ancien Testament en tant que Titre de Propriété</h2>

<p>Gresh note que Lévy fait valoir que les Juifs ont toujours été présents « dans la terre connue aujourd’hui sous le nom d’État d’Israël » depuis des milliers d’années, avant et après la destruction du « Temple » en l’an 70 après J.-C., mais sans former une nation.</p>

<p>De même, Lévy prétend que « les Arabes indigènes n’ont jamais été eux non plus une nation » et qu’ils n’ont acquis ce statut que dans les années 1940, en même temps que les Juifs, ce qui permet de placer les aspirations des Palestiniens et celles des Juifs en Palestine sur un pied d’égalité.</p>

<p>Gresh rappelle que Théodore Herzl, fondateur du sionisme politique, avait envisagé l’établissement des Juifs en Argentine ou au Congo, mais Lévy cite la Bible pour justifier sa revendication, se demandant, à part quelques éclairés : qui peut considérer l’Ancien Testament comme un titre de propriété ?</p>

<p>En évoquant les droits historiques des Juifs en Palestine, Rodinson dit sarcastiquement : « Je n’insulterai pas mes lecteurs en leur faisant croire qu’ils peuvent être dupés par cet argument », sinon nous ouvririons la porte aux revendications « historiques » de la Russie en Ukraine, de la Serbie au Kosovo, et même de la France sur la partie francophone de la Belgique, soulignant l’absurdité de l’argument basé sur les mythes développés par des mouvements nationalistes.</p>

<p>Lévy mentionne : « Il y a un point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est que le colonialisme est un vol ». Il affirme qu’il n’y a ni vol ni fraude dans le cas (d’Israël) puisque les terres acquises par les immigrants, ainsi que celles obtenues par les Juifs autochtones, n’ont pas été arrachées, mais achetées avec quelques exceptions, niant que les terres constituant Israël aient été saisies par la force ou en violation de la loi.</p>

<p>Ici encore – selon Gresh – Lévy n’a pas lu ce que Rodinson a écrit et expliqué, montrant comment en Afrique comme en Tunisie, l’acquisition des terres par les colons se faisait souvent par des moyens légaux, expliquant que 72 % des terres qui se trouvaient aux mains des Juifs israéliens à la veille de la guerre de 1967 appartenaient aux Palestiniens avant 1947.</p>

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<h2>Un Bastion Avancé des Intérêts Coloniaux</h2>

<p>Lévy insiste sur le fait que « qui dit colonialisme dit métropole coloniale, et dans ce cas, c’était la Grande-Bretagne qui s’opposait de toutes ses forces à la dissolution de son empire, faisant que la naissance d’Israël représentait un moment historique non pas de (nouvel) empire mais de sa dissolution, et que le sionisme (en réalité) n’était pas impérialiste, mais anti-impérialiste ».</p>

<p>Mais cette simplification, qui trouve place dans les textes sacrés israéliens – selon Gresh – cache le rôle central joué par Londres depuis 1922, car les Britanniques n’ont pas seulement encouragé l’immigration juive massive, mais ont aussi aidé la communauté juive en Palestine à s’établir en tant qu’entité séparée, avec ses institutions politiques, sa vie économique, et ont rapidement armé les milices juives.</p>

<p>L’écrivain indique que le Royaume-Uni ne l’a pas fait par « amour pour les Juifs », car beaucoup de défenseurs du projet sioniste, y compris [Lord Balfour](https://www.aljazeera.com/encyclopedia/2022/5/4/story-of-balfour-declaration), étaient antisémites. Mais Londres voyait dans ces colons européens un « bastion avancé de civilisation », un point d’appui pour défendre ses intérêts dans la région.</p>

<p>Il conclut en conseillant Lévy de ne pas relire (les idées) de Rodinson, qui, malgré l’ancienneté de son texte, détruit ce que défend Lévy, montrant que les lecteurs trouveront de quoi réfléchir à mesure que le caractère colonial du projet sioniste se manifeste dans toute son horreur à Gaza…</p>

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