Israël libère des soldats agressant un prisonnier palestinien
Le porte-parole militaire israélien a annoncé que les soldats accusés d’avoir maltraité un prisonnier palestinien au camp de Sde Teyman seront placés en détention à domicile, environ deux semaines après le début de l’enquête menée par la police militaire sur neuf soldats ayant agressé sexuellement un détenu palestinien.
Cette décision fait suite à la révélation par la chaîne israélienne 14 que les autorités avaient convenu d’un accord pour libérer les soldats accusés de maltraitance d’un prisonnier palestinien au camp de Sde Teyman et de les placer en détention à domicile.
Le procureur militaire israélien avait demandé la prolongation de la détention des soldats soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire jusqu’au mardi suivant, selon un communiqué de l’armée.
Actuellement, l’enquête se déroule sans aucune accusation formelle portée contre les soldats, une étape dénoncée par des organisations de défense des droits humains israéliennes comme étant un moyen d’accorder l’impunité aux militaires et aux responsables de l’armée.
Des images troublantes
Les réseaux sociaux ont été en émoi à la suite de la diffusion d’une vidéo par la chaîne 12 israélienne qui montre des soldats israéliens agressant un prisonnier palestinien dans le camp de Sde Teyman, situé dans le désert du Negev.
La chaîne a rapporté que le détenu a subi des actes de torture et d’agression sexuelle de la part des soldats, qui essayaient de dissimuler leurs visages en raison de la présence de caméras de surveillance.
Des médias israéliens ont indiqué que le prisonnier palestinien victime de cette agression sexuelle dans la base de Sde Teyman souffre de blessures graves. Par ailleurs, la police militaire détient une vidéo documentant l’incident, tandis que le procureur militaire a relâché l’un des principaux suspects.
Des tensions au sein de l’armée
La chaîne 13 israélienne a rapporté que la vidéo montre des soldats israéliens encerclant le prisonnier palestinien et s’apprêtant à l’agresser sexuellement, tout en essayant de masquer leurs actes par crainte d’être filmés.
Fin juillet, plusieurs membres de la Knesset, accompagnés de manifestants d’extrême droite et de soldats masqués, ont fait irruption dans le camp de Sde Teyman pour protester contre l’arrestation par la police militaire des neuf soldats accusés d’agression sexuelle sur un prisonnier palestinien de Gaza.
Cette situation a entraîné des heurts au sein du camp entre des enquêteurs et des soldats d’une unité suspectée de maltraitance des détenus, tandis que les soldats accusés ont refusé de coopérer avec la police militaire.
Appel de l’ONU
Les Nations Unies ont appelé à garantir la responsabilité concernant les enregistrements vidéo d’agressions sexuelles sur un prisonnier palestinien commises par des soldats israéliens à la prison de Sde Teyman notoire.
Cette déclaration a été faite par Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général, lors d’une conférence de presse à New York, où il a souligné les traitements inhumains infligés aux palestiniens dans les prisons israéliennes.
Haq a précisé que l’ONU avait publié des rapports reflétant ses préoccupations concernant la situation des prisonniers palestiniens, ajoutant que des collègues travaillant dans le domaine des droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens occupés continueront de suivre ces allégations, lesquelles doivent être rigoureusement enquêtées pour assurer la responsabilité.
Contexte de la situation en Israël et Gaza
Depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza le 7 octobre 2023, des organisations de défense des droits humains israéliennes, palestiniennes et internationales ont signalé une détérioration des conditions dans les prisons israéliennes, notamment à Sde Teyman.
Depuis le lancement de l’opération terrestre israélienne à Gaza le 27 octobre dernier, des milliers de civils palestiniens, y compris des femmes, des enfants et des membres des services d’urgence, ont été arrêtés, et des dizaines d’entre eux ont été tués sous la torture dans les prisons israéliennes.
Au cours des derniers mois, l’armée a libéré par vagues des dizaines de prisonniers palestiniens de Gaza, la plupart présentant des problèmes de santé graves, avec des marques de torture et de négligence médicale visibles sur leurs corps.