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Initiative de Biden pour stopper la guerre à Gaza les enjeux

par Sara
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Initiative de Biden pour stopper la guerre à Gaza les enjeux

# Initiative de Biden pour stopper la guerre à Gaza : les enjeux

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<h2>Contexte de la Position Américaine</h2>
<p>Dans une démarche inhabituelle, le président américain Joe Biden est apparu publiquement le 31 mai 2024, dévoilant les détails d’une proposition israélienne pour mettre fin aux combats dans la bande de Gaza et appelant les deux parties à l’accepter. L’administration américaine a ensuite engagé une série d’exercices de pression intense sur les parties au conflit et les médiateurs pour approuver les termes annoncés « sans délai ni conditions supplémentaires ». Un communiqué des pays du G7 a été publié pour soutenir cette initiative et renforcer la pression sur le mouvement de résistance islamique, le Hamas, afin qu’il l’adopte. Un projet de résolution a également été présenté au Conseil de sécurité en soutien à cette proposition.</p>

<p>Cette urgence de la part des États-Unis montre à quel point le président Biden a besoin d’un accord de ce type pour franchir un obstacle majeur en vue d’obtenir un second mandat lors de l’élection présidentielle prévue en novembre 2024. Biden et son administration espèrent qu’un tel accord unifierait le Parti démocrate et renforcerait leur campagne électorale dans les mois à venir, une tâche d’autant plus urgente que des dommages électoraux ont déjà été enregistrés, comme cela s’est vu lors des primaires démocrates dans le Wisconsin.</p>

<p>Les manifestations étudiantes ont mis en lumière les divisions au sein des électeurs traditionnels démocrates concernant la position de l’administration sur la guerre à Gaza, incitant Biden à se montrer publiquement contre la politique du gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahou. Biden a déclaré que certains éléments au sein de ce gouvernement israélien pourraient ne pas approuver cette proposition, ajoutant une pression sur les membres du cabinet israélien, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir.</p>

<p>Dans ce contexte, l’administration américaine espère également que cet accord pourrait ouvrir la voie à une normalisation des relations politiques entre l’Arabie saoudite et Israël, présentant ce développement comme un accomplissement de sa politique dans la région et unifiant ses alliés contre l’Iran.</p>
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<h2>Calculs Israéliens</h2>
<p>Du côté israélien, les calculs diffèrent de ceux des Américains : Netanyahou donne la priorité à sa survie politique et manœuvre pour maintenir la guerre à un niveau qui empêche la tenue de nouvelles élections, à moins que ses chances de les gagner ne soient élevées. Les sondages montrent une baisse de la popularité de ses adversaires potentiels, qu’il a réussi à associer à la gestion de la guerre et à en assumer les conséquences politiques.</p>

<p>Le 31 mai 2024, le journal israélien Ma’ariv a publié un sondage montrant une diminution du nombre de sièges attendus à la Knesset pour le parti « Unité nationale » dirigé par Benny Gantz à 25 sièges seulement, contre un pic de 41 sièges dans les sondages des mois précédents. Pour la première fois depuis le 7 octobre 2023, Netanyahou surpassait ses concurrents en tant que personnalité la plus apte à diriger le gouvernement.</p>

<p>Cette situation a poussé Benny Gantz à menacer de quitter le cabinet de guerre à moins que Netanyahou n’accepte un accord impliquant le retour des prisonniers israéliens et clarifiant la situation souhaitée pour Gaza post-conflit, sans occupation militaire du territoire. Gadi Eisenkot, également membre du cabinet de guerre, partage cette position et critique l’échec sécuritaire et économique du gouvernement Netanyahou, appelant à des élections anticipées et à un changement de Premier ministre.</p>

<p>Le ministre de la Défense, Yoav Galant, adopte une position similaire, s’opposant publiquement à la vision du Premier ministre sur l’avenir de la gestion de Gaza, tout en renforçant sa popularité et protégeant son avenir politique. À l’autre extrémité du gouvernement, les ministres extrémistes Ben-Gvir et Smotrich, ainsi que leurs partis, rejettent toute promesse de mettre fin à la guerre et exigent sa poursuite jusqu’à « l’élimination du Hamas », sans considérer la question des prisonniers comme une raison suffisante pour arrêter les hostilités.</p>

<p>Les forces armées israéliennes et les services de sécurité partagent une position proche de celle du ministre de la Défense et des ministres Gantz et Eisenkot.</p>
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<h2>Stratégie Négociative Israélienne</h2>
<p>Au milieu de ces contradictions, Netanyahou manœuvre pour atteindre deux objectifs : maintenir son gouvernement en place et réduire les coûts politiques et militaires de la guerre sans compromettre le premier objectif. Pour cela, il a adopté une stratégie de négociation visant à absorber les pressions internes et externes, faisant des négociations un moyen de soutenir la continuation de la guerre plutôt que de l’arrêter.</p>

<p>Cette stratégie est renforcée par un objectif commun partagé par le gouvernement et l’armée israéliens : affaiblir les capacités militaires et civiles du Hamas. Les États-Unis et de nombreux de leurs alliés soutiennent publiquement cet objectif, ce qui rend douteuse toute déclaration de fin de guerre avant sa réalisation. Cela se traduit par la déclaration israélienne affirmant le droit à reprendre les hostilités en cas de violation de l’accord par le Hamas, et par les dénégations publiques de Netanyahou de mettre fin à la guerre avant d’atteindre les objectifs déclarés.</p>

<p>En arrière-plan, se dessine une stratégie visant à neutraliser entièrement Gaza dans le conflit avec Israël, par le biais de l’expulsion massive de ses habitants, une position partagée par l’armée et l’extrême droite israélienne. Cette politique a été mise en œuvre par des bombardements stratégiques visant les infrastructures civiles, comme l’indiquent de nombreux rapports internationaux, dont le plus récent du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, « OCHA ».</p>

<p>De plus, l’armée israélienne a imposé un blocus entraînant une famine à grande échelle, au point de pousser Gaza au bord de la famine, malgré les répercussions politiques pour Israël. Néanmoins, cela semble justifier le coût et le risque pour Israël. De son côté, l’administration américaine ne s’oppose pas réellement à cette voie, n’ayant pas utilisé ses leviers de pression pour arrêter le blocus et continuant à fournir un soutien militaire et politique indispensable à la poursuite de la guerre israélienne.</p>

<p>Avec la poursuite des bombardements, de la famine et des expulsions à Gaza, l’administration Biden continue de fournir un soutien militaire et politique à Israël (Reuters).</p>
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<h2>Calculs de la Résistance</h2>
<p>De son côté, le Hamas comprend l’ampleur des sacrifices humains et matériels sans précédent de cette guerre et les risques que sa continuation représente pour les habitants de Gaza, ainsi que la nécessité de délégitimer totalement cette guerre et de la stopper. Cependant, les déclarations de Biden sur la cessation des hostilités ne constituent pas une garantie fiable pour le Hamas, qui a déjà été accusé par lui et vu les accords israéliens précédemment acceptés être rétractés. Par conséquent, le Hamas reste prudent face à la nouvelle proposition de Biden.</p>

<p>Tout en acceptant l’annonce de Biden positivement, car elle se rapproche du texte approuvé le 6 mai 2024, et par le positionnement déclaré par Biden en faveur de la cessation de la guerre, le Hamas insiste pour que cette interprétation soit inscrite dans le texte de l’accord. Cette insistance s’accroît avec les dénégations de Netanyahou d’accepter la fin permanente de la guerre, et son insistance sur la réalisation d’une « victoire absolue ».</p>

<p>L’administration américaine ne s’opposera probablement pas à Netanyahou s’il décide de reprendre les hostilités dans le cadre de l’exécution de l’accord, avec un prétexte quelconque attribué au Hamas. Le Hamas veille à ne pas être tenu responsable de l’échec des négociations, car le gouvernement israélien utilise cette excuse pour prolonger la guerre et intensifier les massacres à Gaza, soumis ainsi à des pressions politiques et médiatiques visant sa base de soutien à Gaza et au-delà.</p>

<p>En déclarant ne pas avoir reçu de nouvelle proposition écrite et se basant sur celle du 5 mai qu’elle a acceptée, le Hamas remet la balle dans le camp américain, demandant une proposition écrite incluant l’engagement de cessez-le-feu complet annoncé par Biden, atteignant ainsi l’un de ses objectifs majeurs de la négociation.</p>
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<h2>Perspectives de Paix</h2>
<p>Au vu des calculs et des considérations divergents, les chances de parvenir à un accord et de le mettre en œuvre sur le terrain semblent limitées pour l’instant. La raison principale en est l’obstination d’Israël à effectuer un changement stratégique à Gaza, compensant l’impact de l’attaque du 7 octobre et ses conséquences. Cela implique pour Israël de prolonger la guerre et les assassinats de résistant, et d’encourager l’exode des habitants de Gaza.</p>

<p>Dans cette situation, la résistance n’a d’autre choix que de continuer à affronter la machine de guerre israélienne jusqu’à ce que des conditions politiques et militaires contraignent Israël à cesser ses attaques.</p>
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