Incident au large de Djibouti et tentative d'abordage près d'Aden, Maersk dévie ses navires
L'Organisation britannique des opérations commerciales maritimes a déclaré qu'elle avait reçu un rapport sur un incident au nord-est de Djibouti, tandis qu'une entreprise britannique spécialisée dans la sécurité maritime a rapporté une tentative d'abordage avortée à bord d'un navire au large d'Aden. Par ailleurs, la compagnie danoise Maersk a annoncé qu'elle dévierait ses navires pour contourner l'Afrique en raison d'attaques sur les navires dans la région.
Selon l'Organisation britannique des opérations commerciales maritimes, un incident a été signalé à environ 80 miles au nord-est de Djibouti, les autorités conduisant une enquête à ce sujet.
Hier, l’organisation avait également fait état d'une explosion survenue dans la mer Rouge, à deux miles d'un navire naviguant au large des côtes yéménites.
Dans un communiqué publié sur la plateforme X, l'organisation a indiqué avoir reçu un rapport concernant un incident survenu dans les environs du détroit de Bab-el-Mandeb, à environ 30 miles nautiques au sud de la ville yéménite de Mocha.
Ambrey, une entreprise britannique de sécurité maritime, a, quant à elle, signalé des informations sur une tentative potentielle d'abordage d'un navire à 17 miles à l'ouest de la ville côtière d'Aden au Yémen, ajoutant que l'attaque n'avait pas réussi et que tous les membres de l'équipage étaient sains et saufs.
Dans une note, la société a expliqué qu'un navire dans la région a reçu un appel radio haute fréquence d’un navire "sous attaque de pirates" à l'emplacement. Elle a ajouté qu'une demi-heure après, un avion a atteint le lieu de l'incident pour survoler la zone.
À son tour, la compagnie Maersk a annoncé aujourd’hui qu’elle modifierait l’itinéraire de ses navires, qui étaient auparavant à l’arrêt et devaient naviguer par le sud de la mer Rouge et le golfe d'Aden, pour les faire passer autour de l'Afrique via le cap de Bonne-Espérance ; ceci en raison des attaques contre les navires dans cette zone.
La compagnie a indiqué dans un communiqué qu'elle avait suspendu jusqu’à hier environ 20 navires, la moitié d'entre eux attendant à l'est du golfe d'Aden, et l'autre moitié en attente au sud du canal de Suez dans la mer Rouge, ou au nord dans la Méditerranée.
Obstruction de la navigation maritime et réaction américaine
La compagnie britannique "British Petroleum" (BP) a également annoncé hier la suspension temporaire du transit de tous ses navires par Bab-el-Mandeb "en raison de la détérioration de la situation sécuritaire du transport maritime dans la mer Rouge", tout comme l'a déclaré Frontline, la quatrième entreprise mondiale de transport maritime, basée à Limassol, Chypre.
En plus de Maersk, BP et Frontline, de grandes compagnies de transport comme Hapag-Lloyd allemande, CMA CGM française et MSC italo-suisse ont suspendu le passage de leurs navires par le détroit de Bab-el-Mandeb, qui accueille 40 % du commerce international, jusqu'à ce que la sécurité de la navigation y soit garantie.
Les Houthis ont confirmé hier avoir ciblé avec deux drones maritimes deux navires "liés à l'entité sioniste" dans la mer Rouge, dont l'un était norvégien.
Depuis le 19 novembre, les attaques des Houthis contre les navires se dirigeant vers Israël se sont succédé, et en conséquence, 55 navires ont été détournés vers la route du cap de Bonne-Espérance autour du continent africain pour éviter de passer par la mer Rouge.
Les Houthis ont averti que tout navire se dirigeant vers Israël deviendrait une "cible légitime" pour leurs forces jusqu'à ce que la bande de Gaza reçoive la nourriture et les médicaments dont elle a besoin.
En réponse à cela, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé tôt ce matin la formation d'une force multinationale pour protéger le commerce dans la mer Rouge. Il a déclaré que les pays participants à la force effectueraient des patrouilles conjointes dans le sud de la mer Rouge et le golfe d'Aden pour garantir la liberté de navigation et renforcer la sécurité régionale.