Pourquoi la fermeture de l’usine Glencore met en péril la Nouvelle-Calédonie ?
Le projet phare censé rétablir l’équilibre des richesses entre les provinces Nord et Sud de la Nouvelle-Calédonie est maintenant menacé. En effet, la production de ferronickel de l’usine Koniambo Nickel SAS (KNS) sera suspendue, comme l’a annoncé Glencore ce lundi.
Le groupe suisse, détenteur de 49 % de KNS mais supportant seul les pertes financières conformément à l’accord d’actionnariat qui le lie à la province Nord détenant les 51 % restants, est à la recherche d’un nouveau partenaire industriel. Malgré les propositions du gouvernement français, Glencore estime que ces activités ne sont pas rentables.
Une situation insoutenable
Dans un communiqué, le géant suisse des matières premières reconnaît les efforts du gouvernement français pour soutenir l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie, mais précise que même avec ces aides, l’opération de KNS demeure impossible. L’usine, qui emploie 1 300 salariés, n’a jamais été rentable et affiche une dette considérable de près de 14 milliards d’euros.
Au début du mois de février, le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, avait proposé des subventions sur le prix de l’énergie, des ressources supplémentaires et un prêt pour garantir la pérennité de la production de KNS, appelant Glencore à assumer ses responsabilités.
Une industrie au bord du gouffre
La filière nickel en Nouvelle-Calédonie, avec ses trois usines métallurgiques et ses sous-traitants, représente un quart des emplois privés de l’archipel et 20 % de son PIB. Cependant, elle est impactée par la chute des cours, le coût élevé de l’énergie et la concurrence étrangère croissante. En janvier, des salariés et sous-traitants ont fait grève pour inciter les actionnaires des trois usines de raffinage en difficulté à contribuer au redressement du secteur.
Face à l’impossibilité de continuer à financer les pertes, Glencore a décidé de suspendre les activités de KNS pour six mois, en passant en mode entretien et maintenance. Les employés conserveront leurs postes durant cette période de transition, avec pour objectif de maintenir les activités essentielles et la sécurité du site. Un budget a été alloué pour cette période de transition, sans précisions financières.