Hamidti rencontre Hamdouk et présente des excuses pour les abus
Le commandant des forces de soutien rapide soudanaises, Mohamed Hamdan Daglo, surnommé Hamidti, a rencontré lundi dernier des politiciens soudanais de l'opposition à Addis Abeba, constituant la dernière étape de sa tournée internationale.
Cette rencontre fait suite à l'accueil de Hamidti par les dirigeants de l'Ouganda, de l'Éthiopie et de Djibouti durant sa tournée – une initiative qui a provoqué l'ire du président du Conseil souverain de transition soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, qui l'a qualifiée d'acte hostile.
Les comités de résistance locaux, en faveur de la démocratie et opposés à l'armée, ont accusé les forces de soutien rapide d'avoir tué des centaines de civils et d'avoir commis des enlèvements et des pillages à Wad Madani, capitale de l'État d'El Gezira, qu'ils ont pris d'assaut il y a quelques semaines.
Lors d'une allocution prononcée lundi en présence du président de la coordination des forces civiles démocratiques, Abdallah Hamdouk, Hamidti s'est excusé pour les violations commises dans l'État d'El Gezira et a déclaré que le commandement des forces de soutien rapide œuvrait à l'arrestation des "fauteurs de troubles".
Il a ajouté : "Nous renouvelons notre appel à la communauté régionale et internationale pour considérer avec optimisme notre lutte… considérant l'avenir prometteur du Soudan après la réalisation de la paix".
Hamdouk avait été destitué de son poste de Premier ministre en 2021 lorsque l'armée et les forces de soutien rapide avaient mené un coup d'État, mettant fin à la transition démocratique au Soudan initiée après la destitution de l'ex-président Omar al-Bashir en 2019.
Dans une intervention dimanche soir dernier, Al-Burhan a déclaré que ceux qui soutenaient les forces de soutien rapide étaient complices de leurs crimes.
Évoquant des pourparlers précédents tenus entre l'armée et les forces de soutien rapide à Jeddah, Al-Burhan a souligné que la voie vers la fin du conflit passerait par le retrait des forces de soutien rapide des villes soudanaises et de l'État d'El Gezira, et par la restitution des biens pillés.
Les deux dirigeants avaient accepté une invitation à se rencontrer émise par l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) des pays d'Afrique de l'Est, et une rencontre entre Al-Burhan et Hamidti était prévue jeudi dernier à Djibouti, mais elle a été reportée, selon un communiqué de l'agence de presse soudanaise (SUNA).
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a par la suite déclaré avoir reçu une note du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République de Djibouti, indiquant que Hamidti ne pouvait arriver à Djibouti pour cette réunion en raison de difficultés techniques.
Le ministère a ajouté dans un communiqué que des efforts seraient à nouveau entrepris pour organiser la rencontre le mois prochain.