Hamas réussira-t-il à imposer ses conditions de cessez-le-feu?
Depuis la fin de la trêve humanitaire au début du mois passé, la guerre d'extermination menée par l'alliance israélo-américaine contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza a pris une tournure de guerre d'usure très cruelle. Israël n'a pas pu atteindre aucun de ses objectifs déclarés, plaçant ainsi l'alliance israélo-américaine dans une impasse politique, militaire et humanitaire considérable, qui lui coûtera cher pour en sortir.
Cependant, cette alliance barbare poursuit sans relâche sa guerre contre les civils, en essayant de compenser son échec sur le plan militaire contre le mouvement (Hamas) et les brigades de la résistance. Elle n'a pas pu affaiblir leur capacité de combat ni libérer aucun des prisonniers et captifs dont la population israélienne réclame de plus en plus la fin de la guerre et leur libération immédiate.
Ces revendications exercent une forte pression sur le conseil de guerre sioniste pour trouver une formule qui permet de sauver la face et de mener à bien un échange de prisonniers, il a donc instruit son chef de renseignements de reprendre contact avec les médiateurs pour faire une percée dans la condition posée par le Hamas, à savoir un cessez-le-feu permanent et un retrait total des forces de la bande de Gaza. Cette nouvelle ronde de négociations conduira-t-elle à l'arrêt de la guerre? Ou échouera-t-elle à nouveau, laissant la guerre poursuivre son cycle de destruction, de terreur, de meurtre, de déplacement et de souffrance? Quels sont les risques auxquels le Hamas et les factions de la résistance sont confrontés dans ces négociations? Et comment y faire face?
Les pièges de la négociation
La position de négociation du mouvement Hamas et des factions de la résistance concernant les prisonniers représente également un grand défi. D'une part, elle souhaite alléger la souffrance de son peuple et donner une chance à la résistance de reprendre son souffle; mais en même temps, elle ne veut pas donner l'occasion à l'entité sioniste de revenir et de poursuivre sa guerre barbare d'extermination contre les civils pour déplacer la population et vider la bande de Gaza en préparation de son annexion.
Ce défi pousse le Hamas et les factions de la résistance à être plus intransigeants dans leur position de négociation, insistant davantage sur la condition d'un arrêt complet des feux avant la remise de tout prisonnier ou captif, malgré les conséquences de cet intransigeance, comme la poursuite de la guerre par l'entité sioniste et l'augmentation du bilan des destructions et des meurtres parmi les civils, un bilan que l'entité sioniste retournera immédiatement après la récupération des prisonniers, si un accord sur un arrêt complet et permanent du feu n'est pas atteint, ce qui lui permettra de se concentrer sur la poursuite de l'objectif d'éliminer le Hamas et la résistance. Face à cet imbroglio de négociation, le Hamas se trouve, avec les factions de la résistance, dans le besoin de se méfier des risques suivants:
- La position de l'administration américaine, le plus grand partenaire de l'alliance barbare contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, qui continue d'insister sur l'habilitation de l'entité sioniste à atteindre tous ses objectifs, malgré ses déclarations périodiques qui semblent indiquer le contraire.
Cette position risque d'exercer des pressions sur ses alliés régionaux pour qu'ils fassent pression sur le Hamas, afin d'accepter un échange de prisonniers et de contourner l'exigence d'un arrêt complet et permanent du feu. - Les alliés régionaux des États-Unis seront enclins à coopérer avec eux et avec l'entité sioniste, même si cela se fait au détriment du Hamas et de la résistance, comme en témoigne l'absence de toute mesure pratique de leur part susceptible de nuire aux bases de cette coopération depuis le début de l'agression israélo-américaine sur la bande de Gaza.
- Selon les médias, les discussions autour des arrangements pour un arrêt permanent des feux comprennent la participation d'agents arabes ou internationaux, ou une combinaison des deux, pour couper la route au retour de l'autorité du Hamas et de la résistance à la situation d'avant-guerre et pour superviser les arrangements après l'arrêt du feu. Cela pourrait nuire aux gains et au rôle de la résistance dans la phase suivante.
- Diviser le processus de libération des prisonniers en plusieurs phases, se terminant par un arrêt complet et permanent des feux, laisse la porte ouverte à l'alliance israélo-américaine de se soustraire à ce qui a été convenu devant les médiateurs et de retourner à la guerre pour éliminer le Hamas et la résistance après la réception des prisonniers.
Le Hamas devrait donc exiger des garanties internationales pour éviter cela, malgré la difficulté pour ces garanties d'empêcher une violation des termes de l'accord, étant donné que l'autre partie de l'accord est le leader du système mondial. - Il n'y a aucun sens à entrer dans des négociations sur un arrêt complet et permanent du feu alors que la guerre continue à sévir sur les civils et que le processus forçant la population à se déplacer d'une zone à une autre, d'un bloc à l'autre vers le sud, continue au même rythme.
Cela signifie qu'il faut travailler à l'apaisement des fronts de combat, cesser de détruire les bâtiments, les marchés et les lieux d'abri et forcer les citoyens à se déplacer, comme un signe de la sincérité des intentions pour parvenir à un arrêt complet et permanent du feu, car chaque jour qui passe dans la préparation des négociations et pendant leur déroulement, plus d'un millier de civils, entre tués et blessés, tombent.
Face au déplacement
Selon les rapports de l'ONU, le nombre de morts et de blessés parmi les civils palestiniens dans la bande de Gaza le mois dernier s'élève à environ 7 000 martyrs et 18 000 blessés, portant le total à environ 22 000 martyrs et 57 000 blessés, dont 70% de femmes et d'enfants, sans compter ceux qui sont morts sous les décombres et dont les corps n'ont pas pu être récupérés. Cela signifie que le rythme de destruction et le nombre de morts et de blessés le mois dernier n'ont pas diminué par rapport aux deux premiers mois de guerre, mais ont plutôt augmenté.
Le rapport de l'UNRWA pour le mois de décembre dernier indique qu'environ 1,9 million de personnes dans la bande de Gaza sont devenues des déplacés, ce qui représente environ 85% des habitants, y compris ceux qui ont été déplacés à plusieurs reprises, les familles étant forcées de déménager à de nombreuses reprises à la recherche de sécurité.
Le rapport souligne également l'augmentation de la pénurie alimentaire et des biens essentiels nécessaires pour survivre, en plus de la dégradation des conditions d'hygiène, de l'aggravation des conditions de vie déjà misérables, de l'augmentation des problèmes liés à la protection et à la santé mentale, et de la propagation des maladies.
Ces conditions mentionnées dans le rapport ont exacerbé le processus de déplacement et la capitulation face à la pression croissante exercée par l'armée de l'entité sioniste pour se déplacer vers la frontière avec l'Égypte, dans l'espoir d'obtenir des centres d'accueil sûrs offrant le strict minimum de ressources nécessaires à la vie dans de telles conditions, facilitant ainsi le processus de vidange de la bande de Gaza, en particulier après que les habitants, sous la poursuite des machines de guerre sionistes, aient été contraints de traverser la frontière et de passer de déplacés à réfugiés sur le territoire égyptien.
Cette opération est en cours et de nombreuses mesures régionales et internationales sont mises en œuvre sur le terrain pour fournir des zones d'accueil sûres temporaires pour les déplacés palestiniens, dans le sud de Rafah, à la frontière avec l'Égypte.
Ce processus rend les déclarations de dénonciation et les appels à l'ONU et aux institutions internationales inutiles; il exige du Hamas en particulier, et des institutions palestiniennes de rechercher des moyens d'affrontement et de prendre des mesures immédiates pour prévenir leur occurrence, en empêchant le passage des déplacés palestiniens sur le territoire égyptien.