Grève étudiante au Brésil pour rompre avec les universités israéliennes
Les étudiants de l’Université fédérale de São Paulo ont organisé, mardi dernier, un sit-in devant les facultés de géographie et d’histoire, où ils ont dressé des tentes et arboré des drapeaux palestiniens après un discours qui a duré plusieurs heures, avec la participation d’étudiants, de partis politiques, de forces de gauche et de syndicats.
Ce mouvement de solidarité avec le peuple palestinien vise à condamner le génocide perpétré par l’occupation israélienne, ainsi que les négociations en cours entre les universités de São Paulo et de Haïfa en Israël, visant à la signature d’un accord de coopération entre les deux établissements.
Expansion du mouvement
Les étudiants ont publié un communiqué où ils affirment que leur initiative, soutenue par plus de 40 organisations étudiantes, fait partie du Comité des étudiants solidaires avec le peuple palestinien. Inspirée par les mouvements étudiants à travers le monde, cette action a pris de l’ampleur dans plusieurs pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, l’Irlande, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Australie, le Japon, le Mexique et d’autres.
Les étudiants de l’Université de São Paulo exigent le soutien de la communauté académique et de tous ceux qui s’opposent au génocide à Gaza et en Palestine, ainsi qu’à l’attaque imminente sur la ville surpeuplée de Rafah en Palestine, abritant plus d’un million de réfugiés.
Une professeure associée au département de psychologie de l’Université de São Paulo déclare que les étudiants élargissent actuellement le mouvement, qui a suscité un grand intérêt aux États-Unis en raison de la violence policière là-bas. Le camp des étudiants est pacifique, éducatif et informatif, visant à sensibiliser la société brésilienne à l’histoire de la Palestine et de son peuple.
Revendications unifiées
Un membre de la direction du syndicat brésilien Fabio Bosco, qui a prononcé un discours lors du premier jour du camp, affirme que le syndicat soutient les étudiants contre l’accord avec l’Université de Haïfa en Israël, qualifiant cela de crucial. Il souligne que le gouvernement brésilien s’est opposé au génocide à Gaza et a soutenu la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, mais continue d’acheter des armes israéliennes, ce qui est inacceptable.
Il insiste sur la nécessité de renforcer le boycott des entreprises et des universités « sionistes » en solidarité avec le peuple palestinien, soulignant que c’est le moins que puisse faire le peuple brésilien.
Les étudiants exigent également la fin immédiate des tirs à Gaza et l’annulation de tous les partenariats académiques entre leur université et les universités israéliennes, ainsi que la suspension des relations diplomatiques, politiques et économiques du Brésil avec Israël.
Un organisateur du sit-in étudiant déclare qu’ils envisagent une grande manifestation pour soutenir Gaza le 15 mai, une date importante pour commémorer la catastrophe du peuple palestinien. Il espère que d’autres étudiants les rejoindront, tout en soulignant que leur mouvement est ouvert à toutes les possibilités, pouvant prendre fin dans quelques jours ou se propager à d’autres universités à travers le Brésil.
Y a-t-il eu des perturbations lors du sit-in des étudiants ?
Un étudiant membre du mouvement « Voix juives pour la liberté » mentionne quelques perturbations, notant qu’une altercation mineure a éclaté avec un individu qui a commencé à crier pendant les discussions des étudiants. Néanmoins, la plupart des participants ont accueilli favorablement le sit-in et l’ont soutenu.
De son côté, un autre étudiant affirme qu’il n’y a pas eu de problème majeur jusqu’à présent, malgré quelques provocations de la part de quelques sionistes. Ils envisagent désormais de mobiliser davantage de personnes et d’étendre le sit-in à toutes les universités du pays.