Gideon Levy et les otages palestiniens en Israël
Des Conditions de Détention Inhumaines
Selon le journal Haaretz, les services pénitentiaires israéliens estiment qu’ils n’ont pas l’obligation d’informer le public des circonstances de la mort d’un Palestinien originaire de Gaza en prison, car celui-ci n’était pas citoyen de l’État. Le docteur Adnan al-Barsh, chef du département d’orthopédie à l’hôpital Al-Shifa à Gaza, est récemment décédé dans une prison israélienne des suites de tortures et de coups subis lors de son interrogatoire.
Les Derniers Témoins
Le journal précise, dans une chronique de Gideon Levy, que les derniers à avoir vu Adnan al-Barsh étaient des médecins et des détenus récemment libérés. Ils ont informé les correspondants de Haaretz, Jack Khoury et Bar Peleg, qu’ils avaient à peine pu le reconnaître : « Il était évident qu’il avait vécu un enfer de torture, d’humiliation et de privation de sommeil. Ce n’était plus l’homme que nous connaissions, mais une ombre de lui-même. »
Le Silence Complice des Autorités
Le docteur, qui avait travaillé au Royaume-Uni et était père de six enfants, a été battu et torturé à mort dans une prison israélienne, ce qui n’a pas déclenché d’alertes en Israël. Ni ses collègues médecins, ni les chefs des institutions médicales, ni ceux qui ont participé aux terribles séances de torture à la base de Sdé Teyman et dans les prisons israéliennes, n’ont prononcé un mot sur son traitement inhumain.
Déclaration de Gideon Levy
« En fin de compte, près de 500 médecins et travailleurs de la santé ont été tués durant la guerre, et leur sort n’a suscité aucune attention. Pourquoi la mort de al-Barsh attirerait-elle plus d’attention ? Aucune des crimes de guerre commis par Israël à Gaza n’a éveillé de sentiments ici en Israël, à l’exception de la joie ressentie par la droite avide de sang. »
Un Acte Abominable
En plus de la mort de al-Barsh, un autre acte abominable est à noter : la réaction des autorités. Le Shabak, service de sécurité intérieure israélien, ne parle jamais des individus qu’il interroge et torture. L’armée israélienne s’est esquivée de toute responsabilité, n’ayant pris en charge le docteur que dans un centre de détention militaire avant de le transférer rapidement à un centre d’interrogation du Shabak à Kishon, puis à la prison d’Ofer sous la gestion des services pénitentiaires israéliens. La réaction des services pénitentiaires a été audacieuse : « Les services n’examinent pas les circonstances de décès des détenus qui ne sont pas citoyens israéliens. »
Réflexion sur la Valeur de la Vie
- Un homme meurt en prison, mais les services pénitentiaires israéliens estiment qu’ils n’ont pas à rendre compte des circonstances de sa mort au public car il n’était pas citoyen de l’État.
- Selon Gideon Levy, cela signifie qu’il n’y a aucune valeur à la vie de ceux qui ne sont pas citoyens israéliens en détention. Il nous invite à nous rappeler cela lorsque des Israéliens sont emprisonnés à Chypre pour viol ou au Pérou pour trafic de drogue, et que nous sommes furieux des conditions de leur détention.
- Il nous exhorte également à garder cela en mémoire de manière plus poignant lorsque nous nous plaignons au monde du sort de nos détenus israéliens.
Questions Sans Réponses
Levy se pose la question de savoir comment les gens peuvent compatir à la douleur ressentie par les Israéliens à propos du sort de leurs détenus, alors que ces mêmes Israéliens sont insensibles et indifférents au sort de leurs propres prisonniers de l’autre côté.
Une Réflexion Crue
En conclusion, Gideon Levy se demande pourquoi il n’y a pas une seule pancarte dans ce qu’il appelle la « place des otages » à Tel Aviv demandant une enquête sur le meurtre d’un médecin de Gaza. Son sang est-il moins rouge que celui des otages israéliens morts ? Pourquoi le monde entier devrait-il se préoccuper et agir uniquement pour nos otages, et non pour les prisonniers palestiniens dont les conditions de détention et de mort dans les prisons israéliennes devraient choquer tout le monde ?