Forces derrière l’agression israélienne selon Foreign Policy
Israël adopte traditionnellement une posture militaire agressive envers ses adversaires, mais la guerre à Gaza a, ces dix derniers mois, atteint des niveaux de violence sans précédent, avec environ 40 000 personnes tuées. Cette situation alimente les critiques qui accusent l’État hébreu de chercher à détruire le peuple palestinien. Cependant, l’explication de ce changement est plus complexe qu’il n’y paraît.
Dans un article du magazine « Foreign Policy », David Rosenberg affirme que même les amis d’Israël à l’étranger peinent à comprendre son comportement lors du conflit à Gaza et dans ses tensions secondaires avec le Hezbollah et l’Iran.
Des victimes civiles massives et une aide humanitaire insuffisante
Si certains tolèrent le nombre élevé de victimes civiles comme un mal nécessaire des guerres urbaines, beaucoup ont du mal à comprendre le refus d’Israël de permettre l’entrée d’une aide humanitaire suffisante à Gaza et son indifférence apparente face aux pertes humaines considérables. De plus, la volonté d’Israël de risquer une guerre dévastatrice avec le Hezbollah libanais ou l’Iran, à travers des assassinats ciblés, soulève de nombreuses interrogations.
Rosenberg indique que l’extrême droite israélienne cherche à rendre la vie intenable pour les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, soulignant que les leaders de cette tendance n’ont d’autre stratégie que de voir souffrir les Palestiniens, tout en maintenant les hostilités. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en réponse à cette pression, s’est montré inflexible lors des négociations sur un cessez-le-feu, ne facilitant pas non plus l’acheminement d’une aide humanitaire adéquate à Gaza.
Une dérive vers la violence et le désespoir
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a été cité à dire qu’il n’aurait pas de problème à laisser la population de Gaza mourir de faim, tandis qu’Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a aggravé les conditions inhumaines des Palestiniens détenus dans des centres de rétention.
Des observateurs rapportent qu’il semble que les Israéliens deviennent plus violents ou, tout du moins, plus tolérants vis-à-vis de la violence, en particulier en ce qui concerne l’augmentation des attaques des colons extrémistes contre les Palestiniens, désormais perçues comme un moyen légitime pour atteindre des objectifs politiques.
Le déclin de la stratégie de dissuasion
Rosenberg fait référence à des déclarations du leader du parti sioniste religieux et ministre Smotrich dans ce contexte, soulignant que depuis la guerre de 1967, les Israéliens se sont sentis en sécurité, établissant des accords de paix avec des pays arabes comme l’Égypte, la Jordanie, les Émirats, le Bahreïn et le Maroc. Cette dynamique a entraîné un affaiblissement des fondations de la stratégie défensive d’Israël, notamment la victoire militaire et la dissuasion, s’appuyant de plus en plus sur le renseignement.
Un coût élevé et des effets durables
Depuis les années 1980, les guerres d’Israël contre des forces non conventionnelles n’ont pas abouti à des victoires décisives, ce qui a diminué sa capacité à dissuader ses ennemis. Ainsi, au lieu d’une défense efficace, Israël s’appuie de plus en plus sur des mesures défensives telles que des murs et des systèmes d’alerte précoce sophistiqués.
Le 7 octobre dernier, Israël a payé un lourd tribut à ces politiques, en se sentant menacé dans son existence. Bien que sa réponse à l’attaque du Hamas ait été rapide, l’Iran et ses alliés ont pris conscience de l’échec organisationnel et de renseignement d’Israël, remettant en question la pérennité du pays.