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Financial Times : le bord du gouffre au Moyen-Orient se profile

par Sara
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Financial Times : le bord du gouffre au Moyen-Orient se profile

Un article paru dans le « Financial Times » britannique souligne l’escalade de l’inquiétude quant à la dégradation régionale en présence d’une diplomatie impuissante concernant le conflit israélo-palestinien, qui menace de se propager dans la région selon ce rapport.

Émile Hakim, directeur de la sécurité régionale à « l’Institut international pour les études stratégiques » basé à Londres, a énuméré dans l’article les facteurs qui convergent et rendent la propagation du conflit plus probable, en déclarant que « les guerres au Moyen-Orient ne demeurent pas confinées aux frontières d’un seul pays ».

Il a expliqué que les sentiments et les griefs profonds, l’intervention étrangère, l’absence d’un processus de sécurité régionale, et la faiblesse persistante de la diplomatie locale, tous contribuent à favoriser l’expansion de ce conflit.

Il a été indiqué que, peu de jours après l’attaque du mouvement de résistance islamique, le Hamas, le 7 octobre dernier, une large offensive israélienne contre le Hezbollah au Liban a été évitée grâce à la pression américaine. Depuis lors, la Syrie, le Liban et le Yémen sont devenus des cibles et des plateformes de lancement, ajoutant que le développement géopolitique le plus surprenant est la réussite des Houthis à perturber le trafic maritime dans le détroit de Bab el-Mandeb.

L’approche de l’abîme

L’auteur articule que les dix derniers jours démontrent à quel point la région est proche du précipice. Il fait référence aux assassinats par Israël de Reda Moussaoui, « le commandant iranien suprême » en Syrie, et Saleh al-Arouri, le vice-président du bureau politique du Hamas au Liban, ainsi qu’à l’élimination antérieure d’un commandant irakien soutenu par l’Iran par les États-Unis. La glissade apparemment inexorable vers une intervention menée par les États-Unis contre les Houthis au Yémen pourrait être un signe d’accélération.

Hakim fait valoir que l’on pourrait écarter la perspective d’une explosion régionale, s’appuyant sur le fait que la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, ainsi que les précédentes éliminations américaines et israéliennes de leaders du Hamas, du Hezbollah et d’Iran n’ont pas entraîné un conflit plus élargi.

Cependant, il dit aussi que le contexte, l’amplitude, le rythme et la perception sont maintenant différents: davantage de hauts responsables sont éliminés, plus d’attaques significatives sont menées sur une plus vaste gamme de théâtres d’opérations en un court laps de temps. Dans le même temps, l’offensive israélienne contre Gaza continue, exacerbant l’hostilité de la population régionale.

Hakim précise qu’il n’est pas surprenant qu’il revienne à l’Iran et à Israël de décider si le conflit deviendra une guerre totale ou s’il restera une lutte pour l’influence régionale. Tandis que Téhéran craint une érosion de sa crédibilité et de sa capacité de dissuasion, elle continue de considérer que ses objectifs ultimes sont mieux servis par « des milliers de petits pas plutôt que par une confrontation directe coûteuse ».

La diplomatie en désarroi

Trois mois après la guerre d’Israël contre Gaza, la scène diplomatique est dans un état chaotique. Les ministres des affaires étrangères de divers pays arabes et islamiques, qui ont formé une délégation pour visiter les grandes capitales, n’ont pas réussi à créer beaucoup d’élan diplomatique.

Les efforts pour libérer les détenus israéliens perdent de leur force, et les idées « bien intentionnées » pour le lendemain de la guerre sont vaines si Israël considère Gaza comme une zone active d’opérations militaires, quel que soit son gouvernement, et refuse de rejoindre un processus menant à la création d’un État palestinien.

Les gouvernements arabes ne font pas grand-chose pour protéger la navigation maritime. Encore une fois, il incombe aux États-Unis de rassembler une coalition à cette fin, ce qui aggravera inévitablement les sentiments anti-américains dans la région.

Les difficultés auxquelles l’Amérique est confrontée

En revenant sur le sujet, l’auteur mentionne que les États-Unis méritent « un certain crédit » pour avoir empêché jusqu’à présent l’éclatement d’une guerre régionale complète, mais ils semblent manquer d’idées et incapables de déployer leur influence. Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, semble être le seul à fixer des objectifs clairs pour un règlement pacifique. Cependant, il ne dispose ni d’un mandat réel ni d’une influence notable sur les acteurs clés.

Hakim conclut son article en rappelant que la guerre à Gaza est un memento que l’on ne peut ni geler ni ignorer les conflits, comme il est devenu douloureusement évident au cours des dernières décennies, et qu’on ne gagne pas les guerres sur le champ de bataille seulement, elles doivent être résolues équitablement, quelles que soient la complexité des conflits et la frustration engendrée par leur résolution.

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