Épicier de Hébron défie les fermetures israéliennes
Ishaq Qafisheh se déplace en fauteuil roulant autour de la Mosquée d’Ibrahim, reposant sa béquille fidèle sur son épaule pendant qu’il avance. Cette béquille est son compagnon de toute une vie depuis qu’il a contracté la polio alors qu’il était enfant.
Agé de 60 ans, il se dirige vers sa petite épicerie pour ouvrir la boutique pour la journée, l’une des rares restées ouvertes dans la cour après que l’armée israélienne en ait fermé la plupart suite au massacre de la Mosquée d’Ibrahim en 1994.
« C’est plus comme une cantine de prison qu’une épicerie », déclare Qafisheh en s’installant sur sa chaise dans cet espace de 12 mètres carrés, offrant néanmoins l’essentiel aux habitants du quartier, coincés par les checkpoints israéliens qui les enferment étroitement.
Des falafels aux produits d’épicerie
Qafisheh travaille dans cette boutique depuis aussi longtemps qu’il s’en souvienne. Cela faisait environ 30 ans que c’était un restaurant de falafel lorsqu’il a décidé de le transformer en petite épicerie, facilitant ainsi son travail.
Il vend maintenant des articles alimentaires de base ainsi que des incontournables tels que des bonbons, des chocolats, des crèmes glacées, des collations, des sodas et des jus.
Enfermés, bloqués
Environ 68 familles vivent à l’intérieur des checkpoints militaires israéliens autour de la Mosquée d’Ibrahim, une zone située dans la zone H2 sous le contrôle israélien à Hébron.
Cela représente environ 400 personnes incapables de sortir des checkpoints, figées par un couvre-feu imposé par Israël depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre.
Le fait que Qafisheh soit heureux d’être derrière son comptoir est évident pour tous ceux qui le voient, avec son sourire satisfait. Les passants s’arrêtent pour le saluer et échanger des nouvelles sur tout et n’importe quoi.
Heureux de revenir
Malgré la crise économique qui a saisi tout le monde en Cisjordanie occupée, obligeant les habitants à restreindre leurs dépenses, Qafisheh considère son retour à la boutique comme une question de souveraineté personnelle et il restera dans sa boutique, quoi qu’il arrive.