Elections au Togo, Gnassingbé vers un nouveau mandat.
Les résultats finaux des élections législatives au Togo ont révélé une victoire écrasante du parti Union pour la République (UNIR) dirigé par le président Faure Gnassingbé, obtenant ainsi 108 sièges sur les 113 du parlement.
Ce triomphe renforce le contrôle du parti sur la politique nationale, notamment après les modifications constitutionnelles ayant transformé le système de gouvernance du pays d’une présidence à un système parlementaire, annulant les élections présidentielles directes.
Accusations de fraude électorale
Les résultats des élections législatives de cette fois-ci ont été une défaite pour l’opposition par rapport aux précédentes de 2018, où malgré le boycott de l’opposition, le parti au pouvoir n’avait remporté que 59 sièges sur 91, les voix restantes étant réparties entre des candidats indépendants.
L’opposition, ayant remporté seulement 5 sièges cette fois-ci, a soulevé des accusations de fraudes électorales, en signalant des irrégularités dans plusieurs bureaux de vote, telles que des votes excessifs, des retards dans l’ouverture des centres de vote, et des problèmes dans l’affichage correct des listes électorales.
Impressions des observateurs
La Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ayant déployé 40 observateurs dirigés par Fatoumata Jaw-Tambajang, a salué le déroulement calme et équitable des récentes élections législatives et régionales, louant l’organisation fluide du processus électoral.
De leur côté, le Groupe des États du Sahel et du Sahara (Sahel-Sahara) ont noté que les élections se sont globalement déroulées dans de bonnes conditions, avec quelques cancellations de votes et des files d’attente après la fermeture des bureaux de vote, sans impact significatif sur l’intégrité du scrutin.
Avenir de Gnassingbé
Suite aux élections législatives et à l’adoption de la nouvelle constitution en avril dernier, le rôle du président de l’État est désormais honorifique, élu par le parlement pour un mandat de 4 ans, tandis que le pouvoir réel revient au « Premier ministre », leader du parti majoritaire au parlement, pouvant servir pendant 6 ans, renouvelables indéfiniment.
Ces changements renforcent la position de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 19 ans, consolidant l’héritage de son défunt père qui a dirigé le pays pendant près de 4 décennies. La situation actuelle offre à Gnassingbé une opportunité de rester au pouvoir peut-être à vie, dépassant son éventuelle dernière chance de se présenter à la présidentielle de 2025 selon l’ancien système constitutionnel.