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Les Palestiniens de Syrie appellent à une exception législative
Dans une mémorandum urgente à la présidence du gouvernement syrien, l'Union des juristes palestiniens en Syrie réclame un retrait du décret gouvernemental assimilant les Palestiniens résidant en Syrie aux étrangers. Cette mesure soulève des inquiétudes profondes, affectant les conditions économiques, juridiques et humaines des Palestiniens.
L'annonce de l'arrêt des achats immobiliers par les Palestiniens en Syrie a suscité une vive réaction parmi les militants, les avocats, les médias locaux et les organisations palestiniennes, soulignant un traitement désormais identique à celui réservé aux étrangers pour l'acquisition de biens immobiliers.
La paradoxe légal pour les Palestiniens
Le décret n° 1011 de 2021, émis par le cabinet syrien, a modifié la clause (b) de l'article premier de la loi sur l'acquisition d'immobilier par les étrangers, spécifiant clairement que le terme "non-syrien" s'applique désormais aux personnes physiques ou morales sans la nationalité syrienne, sans exception pour les réfugiés palestiniens.
Un avocat et militant des droits humains de Damas, préférant rester anonyme, a expliqué que cette décision impose des restrictions similaires à celles des étrangers sur la propriété foncière des Palestiniens, nécessitant des permis spécifiques du ministère de l'Intérieur et limitant la possession à un seul bien immobilier conçu pour la résidence.
La décision impacte de manière disproportionnée les Palestiniens en Syrie en instaurant une discrimination contre eux sur le plan de la propriété foncière, contraignant l'achat de propriétés exclusivement dans des zones régies par des licences de construction officielles et augmentant considérablement le coût des terrains.
Renversement de situation
Avant cette décision, les Palestiniens de Syrie ont recours à différentes méthodes pour acquérir des biens immobiliers, telles que des accords enregistrés au tribunal pour des propriétés non divisées, ou encore des contrats privés certifiés par un notaire. Mais la récente législation ne permet aux Palestiniens de posséder un bien immobilier que s'il est officiellement enregistré dans le cadastre, ce qui limite significativement leur capacité à acheter des propriétés aux coûts abordables.
Arwa, un comptable palestinien à Damas, note que ce décret anéantit son rêve d'acquérir un appartement, car le prix minimal conforme aux conditions posées dépasse largement son budget, restreignant aussi la capacité d'acheter sans être marié et en ayant une famille établie.
Mouvement droit Humains
Les ajustements légaux récents accrûment les difficultés pour la communauté palestinienne en Syrie. Outre l'obstacle de la propriété, ils font face à des restrictions en matière d'emploi et à l'obtention de numéros d'identité nationaux pour leurs enfants, empêchant l'accès aux subventions alimentaires fournies par l'État.
Les Palestiniens bénéficiaient par le passé d'une exception selon la loi de 1956, se voyant quasiment égaux aux citoyens syriens en matière d'éducation, d'emploi, de commerce et de complétion du service militaire, à l'exception du droit de vote et de se présenter aux élections.
Cette situation soulève des interrogations quant à la distinction entre les droits des Palestiniens de Syrie et ceux des citoyens syriens proprement dits. La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l'homme seront-elles en mesure d'apporter une réponse adéquate à ce défi légal et humanitaire ?