Début du vote présidentiel en Russie avec tension ukrainienne à la frontière
Le processus de vote aux élections présidentielles a débuté en Russie ce vendredi matin, et il est prévu que les élections se traduisent par la réélection du président russe Vladimir Poutine pour un nouveau mandat en l’absence d’une opposition significative, tandis que l’Ukraine intensifie ses attaques à travers la frontière.
Les habitants de l’Extrême-Orient russe ont commencé à voter, les premiers bureaux de vote ouvrant aujourd’hui à 8 heures du matin heure locale en Kamtchatka et à Tchoukotka, dans l’Extrême-Orient russe. Le vote se poursuivra dans l’ensemble de la Russie et des régions ukrainiennes annexées par Moscou pendant 3 jours.
En raison du décalage horaire, les habitants de l’Extrême-Orient ont commencé à voter tandis que ceux de l’ouest du pays, composé de 11 fuseaux horaires, se préparent à se coucher.
Poutine a prononcé un discours hier, exhortant les citoyens de son pays à participer au vote pour exprimer leur patriotisme, les rappelant des défis auxquels la Russie est confrontée en temps de guerre.
Quatre candidats sont en lice pour les élections présidentielles russes, et Poutine (72 ans), au pouvoir depuis plus de deux décennies, est le favori pour remporter les élections en l’absence d’une opposition sérieuse.
Les observateurs prévoient que les élections conduiront à la réélection de Poutine pour un autre mandat de 6 ans, soit jusqu’en 2030.
De plus, grâce à une révision constitutionnelle en 2020, Poutine pourrait se porter candidat à un autre mandat, lui permettant de rester président jusqu’en 2036.
Les habitants de l’Est ont commencé à voter tandis que ceux de l’Ouest, composé de 11 fuseaux horaires, se préparaient à se coucher
Critiques
Le vote présidentiel se déroulera dans 4 régions en Ukraine annexées par Moscou l’année dernière, en plus de la Crimée annexée en 2014.
Les responsables des élections dans la ville de Marioupol en Ukraine, contrôlée par les forces russes, ont mis en place des bureaux de vote improvisés hier en utilisant des tables dans la rue.
Les États-Unis ont critiqué la tenue des élections dans les régions ukrainiennes, dénonçant ce qu’ils ont qualifié de « simulacres d’élections organisés dans les territoires ukrainiens occupés ».
De son côté, le ministère des Affaires étrangères ukrainien a appelé au rejet des résultats de ce vote qualifié de « farce ».
L’épouse de l’opposant russe décédé Alexeï Navalny a appelé les Russes à protester en votant pour tout candidat sauf Poutine. Elle a exhorté les partisans de l’opposition à se rendre aux bureaux de vote dimanche prochain à 14 heures locales pour protester et montrer l’ampleur de l’opposition.
Les appels de l’opposition russe à manifester ont été accueillis par des avertissements du bureau du procureur général de Moscou, qui a confirmé hier que toute forme de manifestation est « pénalisable par la loi ».
Les opérations de vote comprennent 4 régions ukrainiennes sous contrôle russe ainsi que la Crimée
Menaces
Dans un contexte connexe, l’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoli Antonov, a déclaré hier avoir reçu un certain nombre de menaces liées aux élections présidentielles russes.
Les agences de presse russes ont cité Antonov affirmant lors d’une déclaration à la télévision officielle : « Nous recevons un grand nombre d’appels et de menaces provocatrices ».
Il a ajouté : « Nous savons qu’il y a des plans pour mener des actions hostiles contre la Russie près de nos ambassades et consulats, et il y aura des tentatives d’entrer dans nos ambassades. Non pas pour entraver les élections, car cela n’aboutira pas, mais pour rendre les choses plus difficiles et gâcher notre humeur ».
Par ailleurs, le ministre russe du Développement numérique, Maxim Shadaïev, a déclaré hier aux médias qu’il s’attendait à ce que la Russie soit victime d’attaques informatiques à grande échelle visant l’infrastructure du système de vote lors des élections présidentielles.
Les forces ukrainiennes ont intensifié leurs attaques sur les régions frontalières russes lors des dernières semaines
Escalade ukrainienne
Les élections présidentielles russes interviennent alors que l’Ukraine intensifie la pression sur les régions frontalières russes, en multipliant les attaques sur les villes frontalières russes et les forces russes infiltrées en Ukraine avec des drones ces trois derniers jours.
La garde nationale russe a annoncé jeudi avoir repoussé -aux côtés de l’armée et des gardes-frontières- une attaque ukrainienne près d’une ville russe dans la région de Koursk, à la frontière avec l’Ukraine.
La ville avait déjà été attaquée mardi dernier par des unités ukrainiennes prétendument composées de Russes opposés au Kremlin, et Moscou avait alors confirmé avoir éliminé les assaillants.
Jeudi, un groupe se faisant appeler « Légion de la liberté de la Russie » s’est engagé à poursuivre ses attaques jusqu’à « libérer les régions russes » de Belgorod et de Koursk, ce groupe ayant déjà mené des attaques précédentes infiltrant le territoire russe.
Les forces ukrainiennes ont intensifié leurs attaques par drones dans les régions frontalières russes, ainsi qu’à des centaines de kilomètres du front.
Les attaques ukrainiennes se sont concentrées sur Belgorod, la dernière en date jeudi ayant entraîné la mort de deux civils et l’admission d’environ 19 autres blessés, selon le gouverneur de la région.