Sommaire
Vous avez récemment souscrit à un contrat de crédit en France et vous envisagez de l’annuler ? Sachez qu’il est souvent possible de le faire par le biais d’un droit de rétractation. Voici sept points essentiels à connaître pour comprendre comment procéder.
1. Tous les contrats de crédit ne peuvent pas être annulés
Il est possible de rétracter des contrats de prêt à la consommation, comme les crédits à la consommation et les prêts immobiliers, même après leur signature. Cette possibilité est définie dans le Code civil français.
Cependant, les crédits ne relevant pas de cette catégorie, tels que les microcrédits de moins de 200 euros ou les prêts à court terme remboursables en moins de trois mois, ne peuvent pas être annulés. Cela inclut également les prêts avantageux pour la construction de logements, l’économie d’énergie ou la formation professionnelle, ainsi que les prêts sur gage et les crédits liés à un contrat de travail avec un taux d’intérêt inférieur à la norme.
2. Conditions de rétractation relativement simples
Selon Jörg Buschan, expert en droit du crédit, « la rétractation peut se faire oralement », à condition que l’intention soit clairement exprimée. Toutefois, pour plus de sécurité, il est recommandé de notifier l’établissement prêteur par écrit, que ce soit par lettre, fax ou email.
Le délai de rétractation est généralement de 14 jours, commençant après la signature du contrat et la réception des informations de rétractation. Certaines banques peuvent offrir un délai plus long, donc il est prudent de vérifier les termes du contrat.
3. Erreurs lors de la signature peuvent prolonger la période de rétractation
La période de rétractation de 14 jours ne commence pas tant que les informations obligatoires fournies par la banque lors de la signature du contrat sont incomplètes ou erronées. David Riechmann, avocat spécialisé, souligne que si les conditions ne sont pas claires pour l’emprunteur, le délai ne commence pas à courir.
Les informations obligatoires incluent, par exemple, le montant du prêt, la durée du contrat et le taux d’intérêt convenu. La banque doit également préciser la méthode de calcul des pénalités en cas de remboursement anticipé. Si des informations cruciales, telles que l’autorité de régulation compétente, sont manquantes, le délai de rétractation ne commence également pas.
4. L’absence d’information sur le droit de rétractation accorde plus de droits aux consommateurs
Les personnes qui n’ont pas été correctement informées de leur droit de rétractation peuvent annuler leur contrat de prêt des années après sa signature. On parle alors de droit de rétractation illimité. Toutefois, pour les prêts immobiliers, ce droit expire tout de même après un an et 14 jours, même en cas d’information erronée, selon Jörg Buschan.
5. Passé le délai de rétractation, les options se réduisent
Une fois le délai de rétractation expiré, il n’existe plus de droit légal à l’annulation. Dans ce cas, il peut être utile de tenter de négocier avec la banque, selon Buschan.
Il est crucial de vérifier si le délai de rétractation est réellement expiré ou si une éventuelle erreur d’information pourrait avoir prolongé ce délai. Dans ce cas, il est conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit bancaire ou de se rendre dans une association de consommateurs.
6. Remboursement des montants déjà perçus
Si le montant du prêt a déjà été reçu au moment de la rétractation, l’emprunteur doit rembourser ce montant dans les 30 jours suivant la notification. Des intérêts peuvent s’appliquer durant cette période, avertit Jörg Buschan. Les détails concernant les intérêts dus lors d’un remboursement intégral doivent figurer dans les informations de rétractation du contrat.
Cependant, attention : si, après la rétractation, un solde reste dû et que l’emprunteur ne peut pas le rembourser ni obtenir un autre prêt pour cela, il n’est généralement pas judicieux d’annuler le contrat de prêt.
7. Pas de rétractation après le remboursement complet
Une fois qu’un contrat de prêt a été intégralement exécuté, c’est-à-dire que le montant emprunté et les intérêts ont été remboursés, l’emprunteur n’a généralement plus de droit à rétractation. Cela a été confirmé par la Cour de justice de l’Union européenne en décembre 2023.