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De haut en bas, Djibouti conteste la déclassification de ses ports
Le classement de la Banque mondiale a placé les ports de Djibouti en bas du tableau de performance des ports à conteneurs pour l’année 2023, ce qui a également mécontenté l’opérateur sud-africain « Transit ».
Le mécontentement de Djibouti
Début juin, la Banque mondiale a classé les terminaux à conteneurs des ports de Djibouti au 379ème rang sur 405 dans l’indice de performance des ports à conteneurs pour l’année 2023, une chute impressionnante de 353 places en 12 mois, suscitant toujours la colère de la petite République.
Le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, a critiqué les rédacteurs du rapport, les accusant lors d’un discours prononcé le 16 juin de s’engluer dans « l’absurdité en diffusant des informations en contradiction avec la réalité ».
Le défi de Djibouti face à son rival somalien
La préoccupation majeure pour les responsables djiboutiens est le recul significatif par rapport à leur principal rival régional, « Berbera » en Somalie, qui a atteint la 106ème place, soit 38 places plus haut que l’année précédente.
Le port de Berbera surclasse désormais tous les ports d’Afrique au sud du Sahara, remplaçant Djibouti qui avait occupé la première place au cours des trois dernières années.
Les interrogations à Djibouti
Le classement géographique inexact ne constitue pas la préoccupation principale pour les responsables portuaires de Djibouti, qui ont exprimé leur « colère ». Abu Bakr Omar Hadi, président de l’Autorité des ports et zones franches à Djibouti, ne comprend pas les raisons de ce classement bas malgré les performances remarquables des installations portuaires de Doraleh Handling Management International, qui ont traité un total de 827 672 unités équivalentes à vingt pieds, enregistrant une hausse de 40% en un an.
Les efforts se poursuivent pour améliorer les performances du port de Djibouti, avec une moyenne de 120 mouvements de conteneurs par heure, un exploit en Afrique.
Les tensions en mer Rouge
Le climat actuel en mer Rouge, en tenant compte des temps de passage des navires par le port, a-t-il eu un impact sur ce classement ? Le communiqué de la Banque mondiale publié le 18 juin a tenté d’expliquer que ce déclassement était largement attribuable à des facteurs externes.
Des éléments indépendants du port, tels que la situation sécuritaire en mer Rouge et les procédures d’inspection et de licence supplémentaires requises pour les cargaisons à destination du Yémen depuis septembre 2023, pourraient expliquer en grande partie cette baisse de classement.
Les réponses des autorités et des entreprises
Les autorités portuaires estiment que ces facteurs combinés pourraient justifier une légère baisse d’environ 30 places, mais pas plus.
La société « Transit », qui gère le port, n’est pas satisfaite de ce classement. Des citoyens d’Afrique du Sud ont également signalé de nombreuses erreurs aux experts de la Banque mondiale le 10 juin.