# Beit Hanoun : la porte nord de Gaza et une terre de batailles historiques
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<h2>La localisation et la superficie</h2>
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Beit Hanoun, une ville ancienne et agricole fondée par le roi païen Hannon, lui servant de résidence d’été, tire son nom de « maison de Hannon ». Elle se situait également anciennement comme lieu de culte pour les divinités et les idoles. Située au nord de Gaza, elle constitue une porte stratégique du nord de la ville, un point crucial qui en a fait un théâtre de batailles tout au long de son histoire. La présence du plus grand point de passage terrestre de Gaza, « Erez » (Beit Hanoun), reliant la bande de Gaza aux territoires israéliens de 1948, accentue cette importance stratégique.
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Implantée dans le nord de Gaza, Beit Hanoun relève administrativement du nord du gouvernorat de Gaza. Elle s’élève à 50 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle est délimitée au nord-est par la ligne d’armistice de 1948, et au sud-ouest par la ville de Beit Lahia. La position stratégique de Beit Hanoun repose sur plusieurs facteurs :
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<li>Présence du plus grand point de passage terrestre « Erez » (Beit Hanoun) entre Gaza et les territoires israéliens, en faisant une entrée de la ville de Gaza vers les terres de 1948.</li>
<li>La colonie de Sdérot, située à 6 kilomètres de Beit Hanoun dans la région entourant Gaza.</li>
<li>Sa proximité immédiate avec la barrière frontalière établie par Israël.</li>
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<h2>La population</h2>
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Beit Hanoun est connue pour sa densité de population élevée, avec 62 916 habitants en 2023 selon l’Encyclopédie des villages palestiniens. Les habitants de Beit Hanoun proviennent de diverses origines incluant l’Égypte, Hébron, Hauran, Wadi Mousa, ainsi que les tribus Howeitat et Adwan. Ils sont célèbres pour leur noblesse, leur courage, et leur aide aux personnes en détresse.
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<h2>L’économie</h2>
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L’économie de Beit Hanoun repose largement sur l’agriculture avec 45% de ses terres dédiées à cette activité. La ville est réputée pour ses légumes, agrumes, ainsi que ses amandiers, figuiers et pommiers. Cependant, les attaques récurrentes d’Israël ont entraîné la dévastation de vastes étendues de terres agricoles. Durant l’Intifada d’al-Aqsa en 2000, 7500 dounams de terres agricoles furent rendus incultivables par les forces d’occupation.
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De nombreux habitants travaillent également dans le territoire israélien, étant reconnus pour leur expertise et leurs compétences. En plus de l’agriculture, Beit Hanoun possède une zone industrielle de 261 dounams accueillant diverses industries, telles que le béton, les carreaux, les textiles, les plastiques, les médicaments, les cosmétiques, ainsi que des ateliers de forge et de menuiserie.
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<p>Mosquée Omar Ibn Abd al-Aziz à Beit Hanoun détruite par Israël le 25 août 2014 (Anadolu)</p>
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<h2>Moments historiques</h2>
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Selon les récits, Sargon d’Akkad, fondateur de l’Empire Akkadien en 720 avant J.-C., mena son armée vers le sud de la Palestine, y soumettant la région. Plus tard, le roi Hannon fit de Beit Hanoun sa résidence d’été, où eurent lieu des batailles féroces contre le roi Yafei, menant à l’érection d’une statue en son honneur dans un temple local.
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Avec l’arrivée de l’islam en Palestine, les habitants de Beit Hanoun se convertissent. Son emplacement stratégique en fit un champ de bataille entre croisés et musulmans, témoin de la défaite des Francs en 637 de l’Hégire. La mosquée An-Nasr fut érigée pour commémorer cette victoire.
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Durant la période mamelouke, Beit Hanoun servait de poste de relais postal entre Gaza et Damas. Ce rôle stratégique l’exposa souvent aux conflits armés, entraînant sa destruction à maintes reprises.
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La proximité de Beit Hanoun avec la barrière nord israélienne la place parmi les zones palestiniennes les plus touchées par les conflits. Dès le début de l’agression en 2023, la ville connut des destructions massives. Le 7 octobre 2023, tous les habitants furent expulsés par les autorités israéliennes, entraînant nombre de massacres.
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Durant les premiers mois de cette guerre dévastatrice, les maisons, écoles, mosquées et infrastructures de Beit Hanoun furent complètement rasées. Les quartiers résidentiels sont désormais réduits à des ruines.
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<h2>Les monuments et sites</h2>
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La mosquée Al-Nasr fut construite par l’émir Shams al-Din Sanqar en 637 de l’Hégire après une victoire sur les Croisés. À son entrée est gravé : « Ce sanctuaire béni a été construit par l’émir Sanqar, guerrier valeureux contre les Croisés, que Dieu les humilie. Date de construction : le dimanche de Rabi al-Akhir, 637 de l’Hégire. »
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<li><strong>Le poste de contrôle d’Erez (Beit Hanoun)</strong> : Situé à la frontière nord de Gaza, séparant Gaza des territoires occupés de 1948. Il constitue une artère vitale pour Gaza, bien que soumis à des fermetures fréquentes et à des restrictions sévères imposées par les autorités israéliennes, affectant gravement la vie économique locale.</li>
<li><strong>La zone résidentielle de Beit Hanoun</strong> : Elle est régie par la municipalité de Beit Hanoun. Établie en 1948 par des réfugiés expulsés de leurs villages, les résidents vivent dans des abris précaires et subissent l’occupation israélienne depuis le 5 juin 1967 jusqu’à la libération de Gaza en 2005.</li>
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En dépit de son histoire tumultueuse, Beit Hanoun se distingue par ses vallées pittoresques, dont Wadi Beit Hanoun, Wadi Baridah et Wadi al-Douh, illustrant la beauté naturelle de la région.
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